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Les manifestants ont emprunté le boulevard René-Lévesque sous escorte policière pour terminer leur marche devant le Complexe Guy-Favreau, laissant sur leur passage des autocollants sur les murs et vitres des édifices fédéraux.
Une centaine de fonctionnaires fédéraux ont bruyamment manifesté jeudi au centre-ville de Montréal, alors que les votes de grève se poursuivent partout au pays.
Les manifestants, membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada, ont emprunté le boulevard René-Lévesque sous escorte policière pour terminer leur marche devant le Complexe Guy-Favreau, laissant sur leur passage des autocollants sur les murs et les vitres des édifices fédéraux.
Des syndiqués du secteur privé comme les Métallos et le syndicat des machinistes, aussi affiliés à la FTQ au Québec, sont venus les appuyer. Il en est de même pour le Syndicat québécois des employés de service (SQEES), aussi affilié à la FTQ, qui représente notamment des préposés aux bénéficiaires.
Environ 165 000 membres de l’AFPC sont concernés par cette négociation des conventions collectives, tant dans la fonction publique fédérale qu’à l’Agence du revenu du Canada.
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Ces syndiqués se prononcent ces jours-ci et jusqu'au début d'avril sur un mandat de grève. On ignore encore s'il s'agirait d'une grève illimitée, de journées de grève ou d'une grève tournante par régions du pays.
Une éventuelle grève pourrait être déclenchée dès la fin du mois de mai ou le début de juin, a précisé en entrevue Yvon Barrière, vice-président exécutif régional pour le Québec à l'AFPC.
Le gouvernement fédéral offre des augmentations de salaire sur quatre ans qui donnent en moyenne 2,06 % par année. Avec une pointe de sarcasme, des manifestants tenaient d'ailleurs une pancarte avec le message «2% c'est pour le lait».
Pour l'AFPC, il n'est pas question pour ses membres d'accepter de telles offres, qui feraient que ses membres s'appauvriraient, compte tenu du taux actuel d'inflation.
«Depuis le début de la pandémie, nos fonctionnaires ont fait une excellente job à tous les niveaux, avec les programmes gouvernementaux. Et on a l'impression que le gouvernement veut faire payer les coûts de la pandémie sur le dos des fonctionnaires fédéraux», a critiqué M. Barrière.
Le litige porte sur les augmentations de salaire, le télétravail et la sous-traitance des emplois vers le privé.
«Si on n'a pas d'offre raisonnable, on risque de se retrouver, au début de l'été, avec 165 000 fonctionnaires en position de grève légale et de grève générale», a prévenu M. Barrière.
Il a toutefois indiqué que les négociations devaient reprendre avec le gouvernement fédéral au début d'avril, en médiation.
Si une grève venait à être déclenchée, les services essentiels seraient assurés, dans les services frontaliers, par exemple, à l'Agence du revenu du Canada, pour les pensions de vieillesse, les services correctionnels, ainsi qu'à l'assurance-emploi.
«L'AFPC ne veut pas prendre les citoyens en otage. Mais c'est certain qu'il va y avoir un ralentissement de service éventuellement», en cas de grève, a-t-il prévenu.
De son côté, le Conseil du trésor fédéral s'est déjà dit prêt à mettre tous les efforts requis pour s'entendre avec l'AFPC, tout en respectant la capacité de payer des contribuables canadiens.
«Nous demeurons déterminés à conclure une entente équitable pour les fonctionnaires et raisonnable pour les contribuables.»