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Il y a deux semaines, un regroupement d'organismes communautaires et de quartier de Montréal œuvrant auprès des immigrants et des demandeurs d'asile avait tiré la sonnette d'alarme.
Le cri du cœur des organismes communautaires, submergés par la crise des demandeurs d'asile, a été entendu. Lundi, les ministres Chantal Rouleau, responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire, et Christine Fréchette, en charge de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, ont annoncé une aide financière d'urgence de 3,5 millions $.
De cette somme, 3 millions $ proviennent du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale et serviront à offrir aux migrants de l'aide alimentaire et vestimentaire, un soutien à la famille et de l'aide au logement.
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«Nous sommes très conscients de la situation et des besoins auxquels [les organismes] répondent, a souligné en point de presse la ministre Rouleau. Des besoins de plus en plus grands et nous avons travaillé très fort, très rapidement pour trouver des solutions avec rapidité et agilité.»
Les subsides seront gérés par Centraide du Grand Montréal, avec la collaboration de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), qui redistribuera le tout à 22 organismes ciblés, qui viennent en aide directement aux demandeurs d'asile et dont les activités sont actuellement grandement impactées par l'accroissement de la demande.
Centraide bonifiera également sa contribution de 25 % avec l'ajout d'un investissement de 333 000 $, a fait savoir son président-directeur général, Claude Pinard.
Le demi-million supplémentaire, issu du ministère de l'Immigration, servira à fournir, via une douzaine d'autres organismes de Montréal, de Laval, de la Montérégie et de la Capitale-Nationale, de l'hébergement et l'accès à des séances d'information visant à expliquer aux demandeurs d'asile à quels services ils ont droit.
D'autres organismes pourraient éventuellement être soutenus dans un deuxième temps, ont annoncé les ministres.
Les sommes annoncées s'ajouteront par ailleurs à la demande de remboursement effectuée par Québec auprès du gouvernement fédéral.
Il y a deux semaines, un regroupement d'organismes communautaires et de quartier de Montréal œuvrant auprès des immigrants et des demandeurs d'asile avait tiré la sonnette d'alarme.
À bout de souffle, de bras et d'argent, ils réclamaient des mesures d'aide immédiate pour faire face à la demande croissante pour leurs services, attribuable en partie à la réouverture des frontières internationales post-pandémie, qui a provoqué un afflux inédit de demandeurs d'asile aux portes du Canada.
En point de presse, la ministre Fréchette a affirmé que ce sont 60 000 demandeurs d'asile qui sont venus cogner à la porte du Québec en 2022, aussi bien par les voies officielles que par les portes d'entrée clandestines. Un nombre qui a doublé par rapport à 2018 et 2019.
Le directeur de la TCRI, Stéphane Reichhold, a affirmé que la rapidité de la réponse de Québec était pour lui, en 30 ans de carrière, du «jamais-vu».
«Votre réponse a été fulgurante, a-t-il déclaré aux ministres. Opérationnaliser en dix jours un fonds d'urgence pour que les ressources arrivent sur le terrain, et ce, aussi rapidement, relève presque du miracle.»
Les représentants de certains organismes communautaires présents il y a deux semaines ont aussi assisté au point de presse.
Bien qu'ils se réjouissent de cette aide d'urgence, un signe selon eux que le gouvernement a entendu leur cri d'alerte, ils estiment que cette aide ponctuelle doit devenir permanente.
«C'est très bien, une aide ponctuelle, mais je veux vous faire réfléchir au fait que les gens qu'on reçoit tous les jours, ils ont besoin d'une aide en continu», a souligné Bruno Hidalgo, conseiller chez Pause Famille.