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Le gouvernement de François Legault souhaite relancer l’engouement pour les vols régionaux au Québec et la clé du succès passe par de nouveaux rabais, selon la CAQ.
Les voyageurs qui désireront se rendre dans les régions du Québec n'auront pas à débourser plus de 500 $ pour leurs billets d'avion aller-retour, et ce, dès le 1er juin.
Le ministre des Transports, François Bonnardel, a annoncé cette nouvelle mesure mardi, en conférence de presse à l'aéroport de Mont-Joli.
Aujourd’hui, on a dévoilé le plan québécois de transport aérien régional. Un plan pour redonner aux Québécois un accès à leurs régions, notamment grâce à des billets d'avion à un maximum de 500$ aller-retour!✈️⚜️ pic.twitter.com/JZBw2F9cMW
— François Bonnardel (@fbonnardelCAQ) April 19, 2022
Il a précisé que, dans les cas où le trajet nécessite des correspondances, le maximum de 500 $ sera quand même appliqué à l'ensemble des déplacements, et non à chaque vol.
Les Québécois (ainsi que tout touriste étranger) n'auront pas à faire de démarche pour se faire rembourser, puisque le rabais sera appliqué lors de leur achat de billet. Les compagnies aériennes pourront ensuite réclamer la différence au gouvernement.
Toutes les entreprises canadiennes peuvent participer, mais «un transporteur doit desservir à l'année une destination X pour recevoir le montant que nous allons lui rembourser», a spécifié M. Bonnardel. Par exemple, si Air Canada continue d'avoir des vols vers les Îles-de-la-Madeleine seulement l'été, ceux-ci ne seront pas admissibles au programme. Mais cela n'empêche pas d'autres vols de la même compagnie de bénéficier du rabais s'ils répondent aux exigences.
François Bonnardel, ministre des Transports du Québec. Crédit: Mathieu Belanger | La Presse canadienne
Interrogé sur le risque que les transporteurs aériens en profitent pour hausser leurs prix, le ministre a répondu que ces derniers seront «négociés chaque année», selon des calculs d'inflation.
Le Plan québécois de transport aérien régional disposera d'une somme totale de 261 millions $ sur cinq ans.
Outre les billets à 500 $, ce montant servira à reconduire les programmes d'aide d'urgence existants jusqu'au 31 mars 2023. Le gouvernement abolira aussi le seuil d'aide maximal du Programme de réduction des tarifs aériens, qui permet aux habitants de régions isolées de se déplacer à moindre coût.
Québec compte finalement conclure des ententes avec des transporteurs aériens pour s'assurer d'avoir une desserte suffisante dans les régions, ce qui, selon le ministre Bonnardel, «doit être considéré comme un service essentiel», surtout dans les endroits isolés où l'accès à des soins de santé ou à l'éducation dépend de la capacité à se déplacer.
La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a déclaré qu'avec le transport facilité, «c'est un monde de possibilités qui s'ouvre aux Québécois et Québécoises» pour découvrir la province, notamment «les municipalités qui parfois peuvent avoir certaines difficultés à séduire les touristes de par la distance». Cela s'applique aussi aux visiteurs étrangers, a-t-elle dit, puisque «le Québec, c'est une destination internationale».
Le Parti québécois, lui, s'est montré sceptique quant au plan du gouvernement, jugé «à plusieurs égards mal ficelé» par son porte-parole en matière de transports, Joël Arseneau. En point de presse à l'Assemblée nationale, il a soulevé plusieurs points qui n'avaient pas été clarifiés par le ministre, comme le prix d'un billet aller simple ou le calcul des taxes dans le rabais.
Il a aussi souligné l'absence apparente de conditions pour les transporteurs, autre que de fournir des vols à l'année longue. «La fréquence qui sera offerte (...) est-ce que ça va changer? Est-ce que la capacité de sièges va augmenter selon la demande?», s'est-il interrogé.
Le ministre n'a pas précisé quel sera le minimum requis pour être considéré comme actif toute l'année.
Le dépôt du plan de mardi se faisait attendre depuis plus d'un an. En effet, lorsque la pandémie a mis à mal les transporteurs aériens, Air Canada avait réduit ou même annulé ses vols en région. Des compagnies locales, soit Air Inuit, Air Creebec et Pascan Aviation, avaient pris le relais du mieux qu'elles le pouvaient.
Le plafonnement du prix des billets «était une demande de longue date de la part de l'Union des municipalités du Québec», a commenté Guy Caron, maire de Rimouski et représentant de l'organisme à la conférence.
Soulignant que «le transport aérien est un vecteur de développement économique pour nos régions», il s'est réjoui du fait que le rabais entre en vigueur «juste au moment où les Québécois et Québécoises commencent à planifier leurs vacances».
Le président de la Fédération québécoise des municipalités, Jacques Demers, a adressé «un grand merci» au gouvernement lors de la conférence de presse.
Ses pensées sont allées aux habitants des régions plus isolées, qui pourront se déplacer plus facilement, et ainsi avoir un meilleur accès à des services essentiels. «On nourrit le Québec à ces endroits-là, il n'y a aucune raison pour qu'on n'ait pas de services pour ces personnes-là, a-t-il dit. On va pouvoir occuper notre territoire, l'habiter.»
Le Conseil du patronat du Québec a lui aussi salué l'annonce de mardi. «En plus de plafonner les tarifs, c'est une bonne idée de prolonger les programmes d'aide jusqu'en mars 2023 pour assurer une relance graduelle du secteur», a fait valoir le président du CPQ, Karl Blackburn, dans un communiqué.
La Fédération des chambres de commerce du Québec s'est dite favorable aux mesures dans un communiqué, mais a fait valoir qu'«il serait nécessaire de maintenir un suivi étroit quant à l'impact des mesures mises en place non seulement sur le prix, mais sur le volume de passagers et sur la rentabilité des lignes aériennes régionales».