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Le site se trouve à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais, sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishinaabeg.
Plusieurs Premières Nations et défenseurs de l’environnement ont critiqué la décision de l’organisme de réglementation nucléaire du Canada de donner son feu vert à un projet de site de déchets nucléaires près de la rivière des Outaouais.
À la suite d'une évaluation environnementale, la Commission canadienne de sûreté nucléaire a autorisé la construction d'une installation de gestion des déchets sur le site des laboratoires de Chalk River, propriété de l'État, qui testent la technologie nucléaire à Deep River, en Ontario, à environ 180 kilomètres au nord-ouest d'Ottawa.
Le site se trouve à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais, sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishinaabeg.
Le conseiller de la Première Nation Kebaowek, Justin Roy, dont la communauté est située de l'autre côté de la rivière des Outaouais, a déclaré que sa Première Nation et d'autres examinaient la décision du régulateur et envisageraient toutes les options, y compris une demande de révision judiciaire.
«Nous n'allons rien négliger concernant ce projet», a-t-il soutenu.
Le régulateur a affirmé dans son approbation annoncée cette semaine que le projet «n'est pas susceptible de provoquer des effets environnementaux négatifs importants».
M. Roy a déclaré que le projet entraînerait des effets environnementaux négatifs, notamment la déforestation de près de 40 hectares de forêt ancienne et mettrait en danger plusieurs espèces animales, notamment l'ours noir et le loup de l'Est.
«Nous savons qu'un certain nombre d'impacts environnementaux vont se produire», a-t-il plaidé.
Il a ajouté que l'approbation viole également les engagements du Canada en vertu de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, qui exige le consentement libre, préalable et éclairé d'une communauté autochtone avant tout développement sur ses terres ancestrales.
L'Association canadienne du droit de l'environnement, une organisation qui a participé au processus d'examen, a déclaré qu'elle regrettait la décision du régulateur.
La directrice générale, Theresa McClenaghan, a mentionné que son organisation craignait que des contaminants radioactifs finissent par s'infiltrer dans les zones humides environnantes et dans la rivière des Outaouais située à proximité.
«La conception de cette installation équivaut à une décharge de déchets ménagers ordinaires et nous savons que de telles installations finissent toujours par fuir dans l'environnement», a déclaré Mme McClenaghan.
«Étant donné que cette installation est proposée pour contenir des contaminants radioactifs qui resteraient dangereux pendant des milliers d'années, l'ACDE est très préoccupé par le fait que ce projet ait reçu le feu vert de l'organisme de réglementation nucléaire.»
L'installation proposée comprend un monticule de confinement artificiel, une usine de traitement des eaux usées et d'autres installations de soutien, et devrait avoir une durée de vie opérationnelle d'au moins 50 ans.
Elle pourra contenir jusqu'à un million de mètres cubes de déchets radioactifs de faible activité.
La Commission canadienne de sûreté nucléaire a lancé son évaluation environnementale en 2016, mais les Premières Nations ont déclaré que l'évaluation n'était pas pertinente sur le plan culturel, ce qui les a amenées à publier leur propre rapport en juin, qui notait que la zone autour de Chalk River n'avait jamais été cédée par le peuple Anishinaabeg et qu'ils n’ont pas non plus été consultés lorsque le site original des Laboratoires de Chalk River a été aménagé dans les années 1940.