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Il pourrait s'agir de monticules de graisse ou d'huile qui se sont retrouvés d'une manière ou d'une autre dans l'eau.
Un biologiste de Terre-Neuve spécialisé dans les mystérieuses substances informes qui s'échouent sur les côtes de l'île espère mettre la main sur un spécimen des dernières arrivées gluantes.
Steven Carr, professeur de biologie à l'Université Memorial de St. John's, à Terre-Neuve-et-Labrador, est fasciné par les étranges amas blancs qui sont apparus récemment sur les côtes autour de la baie Placentia, le long de la côte sud de Terre-Neuve.
Il a déclaré qu'il pourrait s'agir de monticules de graisse ou d'huile qui se sont retrouvés d'une manière ou d'une autre dans l'eau et ont été préservés par la saumure glacée de l'Atlantique Nord - un processus qu'il a appelé «marinage accidentel».
«Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un animal vertébré ou d'une matière végétale. Les candidats évidents pour un invertébré, ils ne sont tout simplement pas là», a-t-il songé lors d'une entrevue vendredi.
«Plus je les regarde, plus ils ressemblent aux excellents pierogis polonais de ma belle-mère.»
On ne sait pas exactement quand ces masses gélatineuses sont arrivées pour la première fois sur les plages de Terre-Neuve. Philip Grace a partagé pour la première fois une photo des globules le mois dernier dans un groupe Facebook de pêcheurs locaux, demandant si quelqu'un savait ce qu'ils étaient.
Certains étaient aussi petits que des pièces de deux dollars, d'autres aussi gros qu'une assiette à dîner, a-t-il écrit.
Les gens ont fait de nombreuses suggestions, certaines plus utiles que d'autres: moisissures visqueuses, crottes de baleine, invertébrés connus sous le nom de cochons de mer, ou toutons, en référence à une pâte à pain frite populaire dans les petits déjeuners de Terre-Neuve.
Un commentateur a déclaré avoir vu les masses flotter dans l'eau partout dans la baie.
Des responsables du ministère fédéral de l'Environnement sont allés enquêter et recueillir des échantillons de la «substance mystérieuse» à trois reprises depuis le 7 septembre, a indiqué un porte-parole. Ni la substance ni sa source n'ont encore été identifiées, mais des tests préliminaires suggèrent qu'il pourrait s'agir d'une substance «d'origine végétale», a précisé le ministère dans un courriel.
«Des analyses supplémentaires sont nécessaires avant de pouvoir identifier définitivement la substance et ses effets potentiels», peut-on aussi lire dans le courriel.
Ce n'est pas la première fois que l'Atlantique Nord déverse une substance étrange sur les côtes de Terre-Neuve. En 2001, une masse gélatineuse et puante de 5,6 mètres de long a été trouvée languissante sous le soleil d'août sur les côtes de la baie de Fortune. Les résidents locaux l'ont surnommée le «blobster».
Steven Carr a pu utiliser un processus ADN pour déterminer qu'il s'agissait en fait des restes d'un cachalot gravement décomposé.
«Je ne pense pas que ce soit une baleine. Les morceaux ne ressemblent pas du tout à ce que nous avons trouvé», a-t-il fait remarquer vendredi. «J'imagine une caisse de quelque chose, une sorte de nourriture, qui est tombée par-dessus bord.» L'huile de palme durcie par la mer s'échoue depuis longtemps sur les plages du Royaume-Uni, ce qui a incité les autorités à mettre en garde contre les risques de contamination des chiens par ces amas blancs.
Un site Internet du gouvernement du district de Wyre, dans le nord de l'Angleterre, indique que plusieurs «incidents de cargaison» ont eu lieu au cours des dernières décennies au large des côtes, «et on estime que des tonnes d'huile de palme restent dans les épaves». Les navires qui apportent de l'huile de palme au Royaume-Uni sont également autorisés à déverser une quantité limitée de la substance dans la mer pendant le nettoyage de leurs réservoirs, précise le site.
«N'importe quel type de glucide, de gras ou d'huile peut apparaître comme cela», a convenu M. Carr.
Il n'a jusqu'à présent vu que des photos des globules de la baie Placentia, mais il a écrit aux autorités fédérales pour demander un échantillon. M. Carr espère que son succès passé dans la recherche sur des amas venus de la mer lui permettra d'obtenir un spécimen.