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Le lieutenant-général Trevor Cadieu est l'un des nombreux hauts commandants à avoir fait l'objet d'une enquête de la police militaire pour inconduite sexuelle présumée au cours de la dernière année.
Un officier supérieur des Forces armées canadiennes (FAC) qui fait l'objet d'une enquête sur des allégations d'inconduite sexuelle a pris sa retraite et s'est rendu en Ukraine.
Le ministère de la Défense nationale a confirmé jeudi que le lieutenant-général Trevor Cadieu a pris sa retraite le 5 avril après plus de 30 ans en service, alors même que la police militaire poursuit son enquête sur sa conduite.
«Sa libération a été effectuée conformément aux procédures appropriées et conformément à ses droits légaux de libération des FAC», a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense Daniel Le Bouthillier dans une déclaration écrite.
«Il n'y a eu aucun soutien des FAC, matériel ou autre, accordé à M. Cadieu depuis son départ en ce qui concerne ses démarches personnelles», a-t-il ajouté.
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Plusieurs sources au sein de la défense affirment que M. Cadieu s'est depuis rendu en Ukraine pour se porter volontaire pour combattre l'invasion russe qui est sur le point d'entrer dans son troisième mois. Les sources n'étaient pas autorisées à commenter publiquement ses allées et venues.
M. Cadieu, qui a précédemment nié tout acte répréhensible, n'a pas pu être joint pour commenter la situation jeudi tandis que le ministère de la Défense a refusé de confirmer où il se trouvait.
«Comme il est maintenant un simple citoyen, il serait inapproprié pour nous de commenter davantage ses projets personnels», a déclaré M. Le Bouthillier.
Le Service national des enquêtes des Forces canadiennes (SNEFC) a déclaré dans un communiqué que son enquête se poursuivait, ajoutant: «La libération d'un membre n'a aucune incidence sur le travail d'enquête, pas plus que ses déplacements personnels.»
Des responsables de la défense ont déjà déclaré que les membres des FAC pouvaient être inculpés pour des crimes qui auraient été commis alors qu'ils étaient en uniforme, même après leur retraite.
La retraite et le départ soudains de M. Cadieu surviennent plus de six mois après que le populaire officier eut été sur le point de prendre le commandement de l'Armée canadienne, certains initiés militaires prédisant sa nomination éventuelle au poste de chef d'état-major de la Défense.
Le chef de la Défense, le général Wayne Eyre, a plutôt suspendu discrètement l'installation de M. Cadieu en tant que commandant de l'armée en septembre après avoir été informé de ce que le SNEFC a décrit comme des «allégations historiques» d'inconduite sexuelle.
À la suite de l'annonce du départ de M. Cadieu, M. Eyre a annoncé jeudi qu'il avait désigné le lieutenant-général Jocelyn (Joe) Paul comme prochain commandant de l'Armée canadienne.
L'Armée canadienne est sans commandant permanent depuis février 2021, lorsque M. Eyre a été engagé pour servir de chef d'état-major par intérim, tandis que l'amiral Art McDonald, alors chef de la défense, faisait l'objet d'une enquête pour des allégations d'inconduite sexuelle.
Bien que M. McDonald n'ait pas été accusé, le premier ministre Justin Trudeau a choisi de le remplacer de façon permanente par M. Eyre. Le major général Michel-Henri St-Louis est commandant de l'armée par intérim depuis avril 2021.
M. Eyre a également annoncé la retraite imminente du commandant de la Marine royale canadienne, le vice-amiral Craig Baines, qui a été critiqué en juillet dernier pour avoir joué au golf avec le chef de la défense à la retraite Jonathan Vance alors que M. Vance faisait l'objet d'une enquête policière.
M. Baines, qui s'était excusé et avait été maintenu en tant que commandant de la marine, promettant de tirer le meilleur parti de sa seconde chance, sera remplacé par le contre-amiral Angus Topshee.
M. Cadieu est l'un des nombreux hauts commandants à avoir fait l'objet d'une enquête de la police militaire pour inconduite sexuelle présumée au cours de la dernière année.
Ces allégations ont forcé l'armée à se rendre compte de son incapacité à lutter contre les comportements inappropriés. Elles ont également suscité des critiques sur la façon dont le gouvernement libéral a géré la question et des appels à une meilleure surveillance externe de l'armée.
M. Cadieu a vigoureusement nié tout acte répréhensible dans une déclaration l'automne dernier, affirmant: «Les allégations sont fausses, mais elles doivent faire l'objet d'une enquête approfondie pour exposer la vérité.» Il a déclaré avoir fourni des informations aux enquêteurs pour prouver son innocence.
L'officier à la retraite a également déclaré à l'époque qu'il avait demandé à M. Eyre de choisir quelqu'un d'autre pour servir en tant que commandant de l'Armée canadienne, ajoutant: «Je sais que ces fausses déclarations créeront, comme prévu, des doutes sur ma capacité à diriger dans cet environnement.»
La décision de M. Cadieu de se rendre en Ukraine fait suite à un ordre de M. Eyre interdisant aux membres actifs des Forces armées canadiennes de se joindre aux milliers d'étrangers qui ont afflué dans le pays ces dernières semaines pour aider à combattre l'invasion russe.
La Russie aurait menacé de poursuites pénales tout étranger capturé en train de combattre en Ukraine, tandis qu'un officier supérieur canadien a évoqué le mois dernier le spectre d'une tentative de Moscou d'utiliser des combattants étrangers capturés à des fins de propagande.