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Le chef de l'opposition russe emprisonné Alexeï Navalny était de retour en cour, lundi, pour faire face à de nouvelles accusations d'extrémisme qui pourraient le garder derrière les barreaux pendant des décennies.
Le chef de l'opposition russe emprisonné Alexeï Navalny était de retour en cour, lundi, pour faire face à de nouvelles accusations d'extrémisme qui pourraient le garder derrière les barreaux pendant des décennies.
Le procès s'est ouvert dans une colonie pénitentiaire à sécurité maximale de Melekhovo, à 250 kilomètres à l'est de Moscou, où M. Navalny purge une peine de neuf ans pour fraude et outrage au tribunal – des accusations qui, selon lui, sont politiquement motivées.
Le politicien de 47 ans, qui a dénoncé la corruption officielle et organisé de grandes manifestations anti-Kremlin, a été arrêté en janvier 2021 à son retour à Moscou après s'être remis en Allemagne d'un empoisonnement aux agents neurotoxiques qu'il imputait au Kremlin.
M. Navalny, vêtu de son habit de prisonnier, avait l'air émacié lors de la séance, mais a parlé avec insistance de la faiblesse du dossier de l'État et faisait des gestes énergiques.
Il a déclaré que les nouvelles accusations d'extrémisme, qu'il a rejetées comme étant «absurdes», pourraient le garder en prison pendant encore 30 ans. Il a ajouté qu'un enquêteur lui avait dit qu'il ferait également l'objet d'un procès militaire distinct pour des accusations de terrorisme pouvant entraîner une peine d'emprisonnement à perpétuité.
Le procès de lundi s'est déroulé tandis que le gouvernement russe mène une vaste répression contre la dissidence pendant l'intervention militaire en Ukraine, que M. Navalny a durement critiquée.
Le tribunal municipal de Moscou, qui a ouvert l'audience à la colonie pénitentiaire n° 6, n'a pas autorisé les journalistes à entrer dans la salle, les forçant à regarder la procédure sur une diffusion vidéo depuis un bâtiment séparé. Les parents de M. Navalny se sont également vu refuser l'accès au tribunal et ont suivi l'audience à distance.
Alexeï Navalny et ses avocats ont exhorté le juge à tenir un procès public, arguant que les autorités sont désireuses de supprimer les détails de la procédure pour dissimuler la faiblesse de l'affaire.
«Les enquêteurs, les procureurs et les autorités en général ne veulent pas que le public soit au courant du procès», a lancé M. Navalny.
La procureure Nadezhda Tikhonova a demandé au juge de mener le procès à huis clos, invoquant des enjeux de sécurité.
La diffusion de la séance a ensuite été coupée à la salle des médias, mais il n'était pas immédiatement clair si c'était parce que le juge avait décidé de clore le procès ou si c'était pour une autre raison.
Les nouvelles accusations concernent les activités de la fondation anticorruption de M. Navalny et les déclarations de ses principaux associés. Ses alliés ont déclaré que les accusations criminalisaient rétroactivement toutes les activités de la fondation Navalny depuis sa création en 2011.