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Sport

Un Montréalais atteint de la maladie de Parkinson accumule les médailles en arts martiaux

«Je vis avec la maladie de Parkinson, mais je ne serai pas une victime de la maladie de Parkinson.»

Haskel Garmaise est un homme de 54 ans qui a pratiqué les arts martiaux presque toute sa vie.
Haskel Garmaise est un homme de 54 ans qui a pratiqué les arts martiaux presque toute sa vie.
Rob Lurie
Rob Lurie / CTV News

En marchant dans le couloir menant au gymnase West End Cavendish à Côte Saint-Luc, vous pourriez entendre quelques bruits sourds.

Ce texte est la traduction d'un article de CTV News.

Ce ne sont pas des bruits de construction. À travers la porte, on voit un homme projeter violemment d'autres hommes qui le surpassent de 40 livres, dans certains cas.

Il s’agit d’Haskel Garmaise, un homme de 54 ans qui a pratiqué les arts martiaux presque toute sa vie. Il est également enseignant et entraîneur de fitness.

CTV News l'a visité au gymnase plus tôt ce mois-ci.

«Nous nous entraînons selon une mentalité japonaise», a dit M. Garmaise. «[C'est] discipliné, strict et rigide, et j'aime ça.»

Des mots comme ceux-ci commencent seulement à expliquer à quel point cet homme est fort.

Il y a trois ans, M. Garmaise ne se sentait pas bien.

«Je me suis levé de ma table de cuisine, et je suis tombé», s'est-il souvenu. «Je me suis levé une deuxième fois et j'ai dit à ma femme que quelque chose n'allait pas, quelque chose n'allait pas.»

Les médecins ont plus tard confirmé qu'il avait la maladie de Parkinson.

C'était un coup plus dur que tout ce qu'il n’avait jamais ressenti au combat.

«Tout ce que je fais est physique, des arts martiaux à l'haltérophilie en passant par l'entraînement des gens. C'est ainsi que je définis ma vie entière. Ça m’a anéanti», a raconté M. Garmaise. «Les cinq premiers jours ont été désastreux, et ça me rend émotif même d'y penser.»

Mais dans un endroit très sombre, M. Garmaise a trouvé une force intérieure qui a défini une grande partie de sa vie.

«J'ai dit, '"Non, je ne vais pas laisser cela me définir ; je ne vais pas laisser cela être qui je suis. Je vis avec la maladie de Parkinson, mais je ne serai pas une victime de la maladie de Parkinson".»

Le parcours n'a pas été facile. Les muscles de Garmaise sont devenus raides, et ses compétences motrices fines ont diminué.

Des choses comme débarrasser la table sont un défi.

Mais étrangement, quand il pratique les arts martiaux, les symptômes semblent disparaître.

«Parce que j'ai construit ces voies neurologiques à un jeune âge, je suis capable de faire ces gestes moteurs grossiers, comme des coups de pied sautés, projeter des gars autour», a-t-il expliqué.

Mais même cela n'était pas suffisant pour M. Garmaise.

Étant un homme qui prospère dans les défis, il a décidé de participer à des compétitions de formes traditionnelles lors de tournois d'arts martiaux.

En février dernier, il a remporté deux médailles d'or lors d'un tournoi provincial à Sainte-Thérèse, et il a suivi en remportant quatre médailles aux championnats nationaux à Ottawa en mai dernier.

Puis, en octobre, aux championnats du monde à Orlando, en Floride, M. Garmaise a concouru contre des compétiteurs de 16 pays.

Il est reparti avec deux médailles de bronze.

«Personne au tournoi ne savait que j'avais la maladie de Parkinson. Je n'ai rien dit à personne, donc le verdict n'était pas un jugement sympathique. C'était impartial», a-t-il mentionné.

Il dit l'avoir fait pour prouver à lui-même, à ses étudiants et à sa fille que peu importe ce que la vie vous réserve, vous pouvez gagner en ne renonçant pas.

«La plus grande lutte que vous n’aurez jamais - que ce soit dans la rue avec un adversaire, ou plusieurs adversaires - sera toujours contre vous-même», a-t-il conclu. «Cela dépendra toujours de la façon dont vous faites face à la situation.»

Rob Lurie
Rob Lurie / CTV News