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La Sûreté du Québec l'avait inscrit sur une liste de neuf «criminels les plus recherchés».
L'un des criminels les plus recherchés du Québec a été repris cette semaine après s'être évadé il y a plus de quatre ans d'un pénitencier fédéral à Laval.
Denis Bégin s'était évadé le 15 février 2019 d'une unité à sécurité minimale du Centre fédéral de formation, anciennement connu sous le nom d'«Établissement Montée-Saint-François». La Sûreté du Québec l'avait inscrit sur une liste de neuf «criminels les plus recherchés».
Bégin a été repris lundi par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui précise que son arrestation n'était pas liée à l'évasion proprement dite, sans donner plus de détails.
Lors de son évasion, Bégin, âgé de 62 ans, purgeait une peine d'emprisonnement à perpétuité pour un meurtre commis à Montréal il y a 30 ans, en 1993.
Dans un communiqué publié jeudi, le Service correctionnel du Canada ne fournit que peu d'informations sur cette affaire, indiquant seulement qu'une enquête avait été menée «sur les circonstances entourant cet incident».
Bégin avait été condamné à la prison à vie après avoir plaidé coupable d'un chef de meurtre au deuxième degré, relativement à la mort de Ricardo Gizzi, âgé de 19 ans, le soir de l'Halloween en 1993.
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Portant un masque de hockey, Bégin était entré dans un bar et avait tiré sur le jeune homme, qui portait lui aussi un masque de hockey. Selon des reportages à l'époque, les clients du bar avaient d'abord cru à une blague d'Halloween lorsque Bégin s'est pointé avec une arme à feu.
L'accusé avait d'abord été reconnu coupable par un jury de meurtre au premier degré en 1997, mais ce verdict a ensuite été annulé et un nouveau procès a été ordonné par la Cour d'appel.
La défense avait soutenu, avec succès, que la déclaration de l'accusé à la police après son arrestation n'avait pas été «volontaire». La Cour d'appel a conclu que Bégin avait avoué en acceptant de devenir un informateur pour l'`Escouade Carcajou', un groupe d'élite créé pour contrer la guerre sanglante au Québec entre deux bandes de motards rivales, les Hells Angels et les Rock Machine.
Le quotidien montréalais The Gazette a écrit que lors d'un procès en 1998, Bégin a témoigné qu'il avait un long passé avec les gangs de motards et qu'il disposait d'informations qui pourraient aider à résoudre de nombreux crimes, y compris l'attentat à la bombe de 1995 dans lequel avait péri le jeune Daniel Desrochers, âgé de 11 ans.
L'enfant jouait dans son quartier d'Hochelaga-Maisonneuve lorsqu'une voiture piégée destinée à un motard criminel a explosé près de lui. Cette tragédie, survenue au plus fort de la «guerre des motards» au Québec, est considérée comme un tournant dans la lutte sanglante entre les Hells Angels et les Rock Machine. Personne n'a jamais été accusé de ce meurtre.
Jean-Pierre Brabant, du SPVM, a déclaré vendredi que l'arrestation de Bégin n'était pas liée à son évasion, mais il n'a pas donné plus de détails sur les circonstances, citant une enquête indépendante.
Le Service correctionnel du Canada a déclaré vendredi qu'il n'accorderait pas d'entrevue.