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L'accord de règlement a été conclu le mois dernier.
Le service pénitentiaire fédéral indique qu'il apportera plusieurs changements pour aider les détenus dépendants aux opioïdes, notamment en leur donnant un accès plus rapide à des traitements en éliminant une liste d'attente incluant des centaines de personnes.
Le Service correctionnel du Canada affirme que les changements ont été apportés en réponse à la crise des opioïdes qui balaie le Canada et pour résoudre une plainte en matière de droits de la personne déposée en 2018.
La plainte déposée par Prisoners' Legal Services en Colombie-Britannique affirme qu'on refusait un traitement à certains détenus pour leurs dépendances ou qu'ils avaient dû attendre des mois pour obtenir une thérapie.
Nicole Kief, avocate de l'organisation, a déclaré que la plainte avait été déposée après que plus de 75 prisonniers eurent contacté leur bureau au sujet d'un manque d'accès aux traitements.
«Dans le passé, (le Service correctionnel) voulait vraiment avoir des contrôles de sécurité sur la façon dont les médicaments sont distribués», a expliqué Mme Kief.
Le service a d'abord déclaré que sa principale préoccupation était que les prisonniers vendent les médicaments à d'autres détenus, a-t-elle déclaré.
L'accord de règlement a été conclu le mois dernier.
«Il est vraiment clair que les prestataires de soins de santé doivent agir dans l'intérêt de leurs patients et qu'ils ne doivent jouer aucun rôle dans la sécurité, la punition ou la surveillance, donc l'une des choses que fait ce document est d'apporter cette distinction», a expliqué Mme Kief.
Le Service correctionnel a déclaré dans un communiqué de presse que depuis le début de la crise des opioïdes en 2016, le nombre de personnes sous traitement a augmenté de 185 %. En réponse, il a embauché le Dr Nader Sharifi, un spécialiste de la toxicomanie, pour servir de conseiller médical national pour le programme de traitement et il a accepté de publier les données des listes d'attente sur le site web du gouvernement.
Le Dr Sharifi a déclaré que la norme de soins pour une dépendance aux opioïdes est désormais de leur offrir un traitement plutôt que de les désintoxiquer. L'objectif du gouvernement est d'éliminer la liste d'attente dans les prochains mois, a-t-il précisé en entrevue.
Les dernières données du gouvernement montrent que 2684 détenus dans les prisons fédérales recevaient un traitement en septembre 2021, tandis que 351 se trouvaient toujours sur la liste d'attente. On compte environ 12 500 détenus dans 43 prisons fédérales.
Ginette Clarke, directrice de la politique et des programmes de santé du service, a déclaré que de nouvelles données sur les listes d'attente sont publiées tous les trimestres et seront diffusées plus tard ce mois-ci.
«Nous essayons de gérer la liste d'attente. Nous priorisons et trions, et nous essayons de tirer les leçons des sites et des lieux qui ont été très efficaces pour réduire la liste d'attente à zéro», a-t-elle dit.
L'établissement présentant la liste d'attente la plus longue en septembre était le pénitencier de la Saskatchewan avec 79 personnes, suivi de Stony Mountain au Manitoba avec 40, tandis que plusieurs autres prisons n'avaient que quelques détenus, ou même aucun, sur la liste d'attente.
Le ministère a déclaré qu'il était également en train de mettre en oeuvre un certain nombre d'autres méthodes de réduction des méfaits, notamment en rendant la naloxone plus largement disponible et en mettant en oeuvre davantage de programmes de réadaptation.
«Le nombre de clients en détention souffrant de troubles liés à l'utilisation d'opioïdes a augmenté», a déclaré le Dr Sharifi. «Reflétant ce qui se passe dans la communauté, un nombre important de clients en détention ont des problèmes de toxicomanie qui prévalent tout au long de leur vie, et le trouble lié à l'utilisation d'opioïdes en fait partie.»