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Le tout nouveau Laboratoire de recherche sur le handicap et la sexualité de l'Université de Calgary s'efforce de répondre aux questions au sujet de la sexualité que se posent de nombreuses personnes ayant un trouble développemental ou intellectuel.
Le tout nouveau Laboratoire de recherche sur le handicap et la sexualité de l'Université de Calgary s'efforce de répondre aux questions au sujet de la sexualité que se posent de nombreuses personnes ayant un trouble développemental ou intellectuel.
Alan Martino, professeur adjoint au département des sciences de la santé communautaire, a créé le projet, après avoir été témoin de certaines des difficultés à nouer des relations intimes vécues par son frère en situation de handicap.
Il dit que le laboratoire virtuel mène des recherches et offre des conseils sur tout, des sujets de discussion pour les sorties à la signification sexuelle de l'emoji aubergine.
«L'aubergine, c'est fascinant. Dans mes échanges avec les membres de la communauté (handicapée), ils commencent à recevoir ces emojis et ils ne savent pas ce qu'ils signifient», dit-il.
Il souligne que le centre de recherche a une approche positive de la sexualité.
Selon lui, de nombreuses personnes en situation de handicap sont exclues de l'éducation sexuelle à l'école, alors que leurs parents sont souvent mal à l'aise de discuter du sujet avec eux.
Ils sont également quatre fois plus susceptibles d'être victimes d'abus, dit-il.
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«La recherche montre que c'est parce que nous ne parlons pas de (sexe). Le silence a de réelles conséquences, déclare le Pr Martino. Parler de sexualité donne du pouvoir aux gens. Les gens méritent d'avoir une vie romantique, méritent d'être aimés.»
Le laboratoire travaille présentement sur deux études. La première se penche sur la façon dont les familles des personnes en situation de handicap soutiennent leurs relations romantiques ou sexuelles. La seconde enquête sur les attitudes des étudiants de la santé en matière de sexualité des personnes en situation de handicap.
Le Centre for Sexuality de Calgary offre depuis 50 ans des conseils et du soutien dans les domaines de la sexualité, des relations, des droits de la personne, de l'identité de genre, des orientations sexuelles et du consentement.
Roseline Carter, directrice des programmes du centre, dit que le groupe a discuté avec le Pr Martino et convient qu'il y a un besoin criant.
«Il y a une tonne de honte et de stigmatisation autour des handicaps et de la sexualité, dit-elle. Je pense que, plus que tout, nous voyons que les personnes en situation de handicap veulent en parler, veulent avoir des relations et ont désespérément besoin d'information.»
Andrew Gurza, qui s'identifie comme queer, a un diagnostic de paralysie cérébrale, un problème développemental qui affecte les mouvements, la posture et la coordination. Il se déplace en fauteuil roulant électrique.
Le Torontois de 38 ans anime une émission de baladodiffusion intitulée Disability After Dark et consacre une grande partie de son émission à parler de sexe et de handicap.
Il espère que le nouveau laboratoire mettra en lumière les mythes liés à la sexualité.
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Il a lui-même essayé diverses applications de rencontres et échangé avec des partenaires potentiels, certains en situation de handicaps et d'autres non. Sortir avec des personnes sans handicap a pour lui été une expérience très négative.
«Les gens en ligne disent des choses comme "Oh non, que t'est-il arrivé? Ça doit être si dur d'être handicapé."», explique-t-il.
«La personne moyenne n'a pas beaucoup d'expérience avec les personnes handicapées. Donc, quand il s'agit de les voir comme des êtres ou des partenaires sexuels, ce n'est tout simplement pas dans leur habitude, dit M. Gurza. Ils ont peur de blesser leur partenaire handicapé. Ils ont peur que leur partenaire handicapé ait besoin de soins (...) et cela leur fait peur."
Il a pour le moment renoncé à faire des rencontres amoureuses et s'il veut avoir une relation sexuelle, il ira voir une travailleuse du sexe comme il l'a fait auparavant pour ce qu'il appelle une expérience sûre, amusante et détendue.