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Les directeurs de la protection de la jeunesse (DPJ) ont traités 135 839 dossiers au Québec pour l'année 2022-2023.
Les directeurs de la protection de la jeunesse (DPJ) ont traité 135 839 dossiers au Québec pour l'année 2022-2023.
«Quand on regarde la population des jeunes de 0 à 10 ans au Québec, ce chiffre correspond presque à un signalement par 10 jeunes», a précisé Assunta Gallo de la DPJ liée au CIUSSS Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal.
Voyez le reportage d'Émilie Clavel sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
Sur 135 839 dossiers traités à travers la province, 42 773 dossiers ont été retenus — donc pris en charge par les intervenants de la DPJ — alors que 93 066 cas n'ont pas été retenus.
Une grande part des jeunes pris en charge par la DPJ au cours de 2022-2023 est âgée de 6 à 12 ans, soit 38 670 jeunes. Viens ensuite les petits de 0 à 5 ans (23 515) et les jeunes âgés de 13 à 15 ans (21 385).
Dans le bilan annuel de la DPJ, on indique qu'encore cette année, une grande majorité des enfants pris en charge par la DPJ vivent dans leur milieu familial ou encore chez des tiers significatifs alors que 23 % des enfants pris en charge vivent chez une ressource de type familial, c’est-à-dire une famille reconnue comme famille d’accueil.
En résumé, pour l'ensemble du Québec, les DPJ ont enregistré une faible hausse de signalement traité de 2,5% et une baisse des signalements retenus de 2% pour 2022-2023. Les signalements retenus concernent surtout la négligence et les sévices physiques.
Le nombre d’enfants pris en charge en vertu de la Loi sur la protection de la Jeunesse a augmenté de moins de 1 %.
La pénurie de familles d'accueil demeure un enjeu important.
«Des campagnes de sensibilisation pour recruter des familles d’accueil ont été lancées dans chaque région du Québec, mais ont connu un succès très mitigé», affirme-t-on dans le bilan annuel des DPJ.
Les intervenants expliquent cette pénurie par différents facteurs, dont le mode de vie des familles québécois — où souvent les deux parents travaillent — et les normes en matière d'habitation (grandeur des maisons, nombre de chambres) « qui font en sorte que plusieurs maisons ne répondent pas aux critères».
À lire également : La DPJ confrontée aux défis de recrutement des familles d’accueil
Les DPJ des quatre coins du Québec font aussi face à un problème de main-d'oeuvre, notamment des travailleurs sociaux.
«C'est une rareté de main-d'oeuvre qui a des impacts sur la qualité de vie des enfants parce que les listes d'attente s'allongent», a souligné Mme Gallo.
Au CIUSSS Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, par exemple, il manque près de 30 intervenants alors que 520 enfants figurent sur la liste d'attente de la DPJ afin d'obtenir une évaluation et des services.
Au Québec, la liste d'attente de la DPJ comporte 4 360 noms d'enfants.
La région de Montréal affiche la plus importante hausse des signalements au Québec au cours de la dernière année.
Au CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, 14 649 signalements ont été reçus dans la dernière année. Du nombre, 4 574 ont été retenus. Les signalements proviennent majoritaire d'une dénonciation policière, d'un organisme et du milieu scolaire.
Les signalements concernent principalement le risque d'abus physique, de mauvais traitements psychologiques et un risque de négligence et négligence. La DPJ a actuellement sous sa charge 5 007 enfants sur le territoire du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal.
Au CIUSSS de l'Ouest-de-l'île-de-Montréal, les autorités affirment avoir reçu 5 027 signalements au cours de la dernière année. Du nombre, 1 788 ont été retenus.
Les mauvais traitements psychologiques, les abus physiques et la négligence demeurent les principaux facteurs d'intervention de la DPJ. 1 605 jeunes sont actuellement pris en charge par la DPJ sur le territoire du CIUSSS de l'Ouest-de-l'île-de-Montréal.
2023 souligne le 20e anniversaire de l’application de la loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA).
Cette année, 8 554 adolescents ont reçu des services en vertu de la LSJPA au Québec, ce qui constitue une hausse de 14,5 % par rapport à l’an dernier. Les garçons représentent 80% de la clientèle.
ll peut s’agir d’adolescents qui ont été recommandés pour une évaluation de l’application d’une sanction extrajudiciaire aussi bien que d’adolescents qui ont fait l’objet d’un rapport prédécisionnel ou encore de mesures ordonnées par la Chambre de la jeunesse.
L'an dernier, un peu plus de 4 000 dossiers ont fait l'objet d'une décision d'orientation en vertu de la LSJPA. Plus de 75% des dossiers se sont vus appliquer des sanctions extrajudiciaires alors que près de 15% des jeunes ont été référés au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Dans ce cas, 1937 jeunes ont écopé d'une peine dans la collectivité alors que 197 jeunes ont obtenu une peine comportant une mise sous garde.
Dans son bilan annuel, la DPJ précise que 94 % des adolescents ont accompli leur sanction.
«Les mesures de réparation envers les victimes sont privilégiées afin de conscientiser l’adolescent aux torts qu’elles ont subis, à leurs besoins et à leurs droits. Ces mesures peuvent, par exemple, prendre la forme d’une médiation, d’une compensation financière, d’un travail effectué bénévolement ou d’excuses. Une mesure de réparation envers la société peut aussi prendre la forme de travaux communautaires», précise-t-on.