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GHGSat a détecté une concentration de méthane estimé à 1185 kilogrammes par heure au-dessus du Complexe Enviro Connexions.
Un important panache de méthane a été localisé au-dessus de Terrebonne par GHGSat, une entreprise montréalaise qui détecte avec une rare précision les émissions de méthane produites sur Terre grâce à une constellation de six satellites.
Cette fuite serait «liée à des travaux», selon Complexe Enviro Connexions, qui exploite un site de déchets à l'endroit où un panache d’une concentration de méthane estimé à 1185 kilogrammes par heure a été localisé mardi, dans le secteur de Lachenaie à Terrebonne.
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Ce site de déchets, l’un des plus importants de la province, traite notamment les matières résiduelles de la Communauté métropolitaine de Montréal.
Le méthane est un puissant gaz à effet de serre et lorsqu’il est rejeté directement dans l'atmosphère, il a un pouvoir de réchauffement plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2), selon le Programme des Nations unies pour l'environnement.
«Mille kilogrammes par heure, c’est quand même un niveau assez sérieux», a déclaré à La Presse Canadienne le vice-président responsable des mesures et initiatives stratégiques de GHGSat, Jean-François Gauthier.
Certains sites d’enfouissement «en Inde, au Pakistan» ou en «Argentine» peuvent atteindre des «dizaines de milliers de kilogrammes par heure», a relativisé Jean-François Gauthier, mais «pour ce qu'on voit habituellement au Canada, aux États-Unis, c'est une émission assez importante».
Dans un courriel transmis à La Presse Canadienne vendredi, l'entreprise Complexe Enviro Connexions a indiqué que la fuite de méthane était circonstancielle.
«Après vérification, l’événement détecté par la Compagnie GHGSat est relié à des travaux routiniers d’installation d’une membrane d’étanchéité. Ceci fait partie des opérations nécessaires pour assurer l’efficacité du système de captage», a indiqué le propriétaire du site de gestion de déchets en précisant que «l’événement détecté par la compagnie GHGSat est donc circonstanciel et ne représente pas la réalité des opérations régulières au site de CEC».
GHGSat, qui fournit notamment ses données à l’Observatoire international des émissions de méthane (IMEO), un organisme qui relève de l’ONU, a pris l’initiative de publier une photo par jour, durant la COP27, d’un endroit à travers le monde d’où s’échappent des quantités importantes de méthane.
Avant de rendre publiques les informations concernant le site de Terrebonne, l’entreprise a publié des photos de nuages de méthane s’échappant d’une mine de charbon en Pologne mercredi, d’un site gazier en Iran mardi, et d’une mine de charbon du Nouveau-Mexique lundi.
L’initiative vise à sensibiliser les dirigeants et le public, «car diminuer les émissions de méthane est l’une des façons les plus simples de réduire les gaz à effet de serre», a mentionné Jean-François Gauthier.
Il a expliqué que lorsque GHGSat découvre une fuite importante de méthane, elle tente de communiquer avec l’entreprise émettrice «pour essayer de travailler avec eux et de corriger la situation».
«C'est sûr qu’il va y avoir une certaine quantité de méthane qui va sortir des sites d'enfouissement des déchets, ce n’est pas rare, mais des technologies existent pour capter ce méthane» et «générer de l’énergie par exemple», a expliqué Jean-François Gauthier.
Dans le courriel envoyé à La Presse Canadienne, Complexe Enviro Connexions, une filière de l’entreprise texane Waste Connections, a souligné qu'elle «travaille déjà avec des chercheurs sur une étude sur la libération contrôlée dans un site d'enfouissement - la première du genre - et accueille positivement la contribution de GHGSat».
Waste Connections possède une usine de biométhanisation sur son site d’enfouissement à Terrebonne.
«Complexe Enviro Connexions a été la première entreprise québécoise à valoriser le biogaz par la production d’une énergie verte», peut-on lire sur le site internet de l’entreprise qui se donne pour mission de «promouvoir la protection et la qualité de l'environnement».
Le lieu d’enfouissement traite les matières résiduelles de l’agglomération de Montréal, de la ville de Laval et des MRC de Deux-Montagnes, de Thérèse-De Blainville, de Mirabel, de La Rivière-du-Nord, des Moulins, de L’Assomption et de Joliette ainsi que la totalité de la région de la Montérégie.
GHGSat évalue à 48,7 % le taux d’incertitude associée au taux d'émission qui est de 1185 kilogrammes par heure.
«L'idée, c'est de comprendre que c'est une émission importante, que ce soit 935 kg/h ou 1275 kg/h, c’est une amplitude qui est très importante», a indiqué Jean-François Gauthier en précisant que «l'incertitude est associée au taux d'émission, et non à la présence de l'émission».