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Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a obtenu l’autorisation de la Cour supérieure d’administrer un plan de traitement à un enfant de 13 mois, ce qui mènera à son extubation, malgré les réticences de ses parents.
Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a obtenu l’autorisation de la Cour supérieure d’administrer un plan de traitement à un enfant de 13 mois, ce qui mènera à son extubation, malgré les réticences de ses parents.
Depuis sa naissance, le bambin vit avec une assistance respiratoire et est aréactif. L’équipe soignante de l’établissement a évalué que son état ne pourrait malheureusement jamais s’améliorer. «Il n’y a aucun espoir que ses centres respiratoires lui permettent une respiration autonome et prolongée», peut-on lire dans le jugement.
«Les tests révèlent un état se situant entre le coma, car l’enfant n’a pas de cycle sommeil-éveil, et l’état neuro-végétatif qualifié de permanent», détaille-t-on également.
«Ça doit être extrêmement souffrant pour les équipes soignantes et pour la famille de devoir finalement arriver à cette finalité, sous-ordre du tribunal», a précisé le médecin de famille, le Dr Benoît Heppell au bulletin Noovo Info Estrie.
Voyez l'analyse du Dr Benoît Heppell sur le sujet au bulletin Noovo Info Estrie dans la vidéo liée à ce texte.
Pour l’équipe médicale traitante, sans espoir d’amélioration, les traitements actuellement dispensés sont «futiles» et correspondraient même à de «l’acharnement thérapeutique». De plus, l’enfant pourrait percevoir la douleur, selon celle-ci.
En plus de devoir recevoir une assistance respiratoire, le bambin est aussi dépendant du gavage et reçoit des médicaments pour la gestion de ses sécrétions, n’étant pas en mesure d’avaler.
«On ne pouvait pas soigner cet enfant. On ne pouvait pas le ramener. Il était dans une condition terminale», a souligné le Dr Benoît Heppell au bulletin Noovo Info Estrie.
Ses parents, citant des motifs religieux, s’opposaient à un plan de traitement avant que la Cour supérieure ne tranche, affirmant «souhaiter un miracle».
«Ce qui est impossible à l’homme est réalisable pour Dieu, par l’Esprit saint», a affirmé le père.
«Ça doit être extrêmement ébranlant pour les équipes soignantes et pour les familles. On fait face à ce type de situation régulièrement, soit des sortes de mésententes ou d'incompréhension entre les soins qu'on doit donner et ce que les patients veulent. Dans environ 99% des cas, on réussit à faire cheminer les gens et à trouver un accord», a expliqué le Dr Benoît Heppell au bulletin Noovo Info Estrie.
Les parents comprennent l’état dans lequel l’enfant se trouve depuis sa naissance. À plusieurs reprises, l’équipe du CIUSSS de l’Estrie-CHUS a proposé des plans de traitement incluant notamment des soins palliatifs, qu’ils ont refusés.
Ils demeurent présents pour l’enfant, se relayant à son chevet au moins 45 minutes par jour et au moins 1h30 les fins de semaine. «Leur présence est appréciée de l’équipe de soins qui les décrivent comme des parents aimants, bienveillants et éprouvés», peut-on lire dans le jugement.
Les parents ont fini par consentir au plan de traitement, à condition que l’enfant soit réintubé au besoin.
Il est à noter qu’entre janvier et avril 2023, le personnel médical a procédé sans succès à quatre tentatives d’extubation.
Dans son jugement, la juge Johanne Brodeur a conclu que le plan de traitement proposé par le CIUSSS de l’Estrie-CHUS correspond aux bonnes pratiques médicales, et ce, «même s’il risque de mener indirectement au décès de l’enfant».
«La preuve médicale soumise démontre qu’il est dans son meilleur intérêt», a-t-elle tranché.
Par conséquent, l’équipe médicale procédera à la cessation de la ventilation assistée de l’enfant. S’il n’est pas en mesure de se ventiler de façon autonome, des médications lui seront administrées afin de le soulager. S’il est en mesure de le faire, il recevra également des traitements afin de soulager sa douleur et son anxiété, notamment.