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Politique

Un candidat conservateur visé par une opération étrangère de «répression»

L'opération comprend une fausse «affiche de recherche», ainsi que des titres et des commentaires désobligeants à l'encontre du candidat conservateur Joe Tay.

Converse :
Jim Bronskill
Texte :
Jim Bronskill / La Presse canadienne

Des responsables de la sécurité fédérale affirment avoir repéré une opération de «répression transnationale» visant un candidat conservateur fédéral opposé aux politiques du gouvernement chinois. 

Dans un communiqué publié lundi matin, le Bureau du Conseil privé indique que l'opération comprend une fausse «affiche de recherche», ainsi que des titres et des commentaires désobligeants à l'encontre de Joe Tay, candidat conservateur de Don Valley-Nord aux élections fédérales.

«Ce comportement s’appelle la répression transnationale, et il ne sera pas toléré», peut-on lire dans le document.

M. Tay est connu pour son opposition aux lois et pratiques du gouvernement chinois.

En décembre 2024, la police de Hong Kong a lancé des mandats d'arrêt contre six militants établis à l'étranger, dont Joe Tay, avec des primes fixées à 185 000 $ pour toute information menant à leur arrestation.

Des responsables fédéraux ont déclaré lundi, lors d'un point de presse, que l'opération se déroulait sur les plateformes de médias sociaux où les utilisateurs sinophones au Canada sont actifs, notamment Facebook, WeChat, TikTok, RedNote et Douyin, une application sœur de TikTok destinée au marché chinois.

À voir également: L’ingérence étrangère sur les réseaux sociaux, à quoi ça ressemble?

Le Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignement pour les élections a constaté deux tendances significatives concernant le candidat conservateur pendant la période électorale, a déclaré Laurie-Anne Kempton, secrétaire adjointe aux communications du Bureau du Conseil privé.

La première tendance concerne ce que Mme Kempton a qualifié d'amplification «inauthentique et coordonnée» de contenu lié à la prime de Hong Kong et au mandat d'arrêt contre M. Tay, ainsi que d'informations sur sa compétence à exercer une fonction politique.

Mme Kempton a indiqué que le Groupe de travail a constaté que plusieurs comptes ou plateformes ont publié ou interagi avec du contenu à des heures et des dates similaires, parfois à quelques minutes, voire quelques secondes d'intervalle.

«Cela crée un volume accru d'informations en ligne qui augmentent la probabilité que les utilisateurs de ces plateformes soient exposés au contenu amplifié», a-t-elle ajouté.

Confirmer la source d'une opération en ligne peut souvent prendre beaucoup de temps et d'analyse, car les acteurs malveillants mettent tout en œuvre pour dissimuler leurs traces, a expliqué Mme Kempton.

Les rapports de renseignement indiquent que l'un des comptes Facebook impliqués dans l'activité concernant Joe Tay est historiquement lié aux autorités gouvernementales chinoises et aux entités pro-Pékin à Hong Kong, a-t-elle souligné lors du point de presse. «Cela inclut des liens avec le bureau de liaison du gouvernement central à Hong Kong», a-t-elle ajouté.

La deuxième tendance était la suppression délibérée de termes de recherche, ou filtrage par mots-clés, censurant le nom de Joe Tay en chinois simplifié et traditionnel sur certaines plateformes de médias sociaux chinoises utilisées par les Canadiens. Le groupe de travail a aussi pu constater «que des efforts sont déployés pour supprimer tout nouveau contenu au sujet de M. Tay et que, lorsque des gens au Canada font des recherches au moyen de son nom, le moteur de recherche ne renvoie que des informations sur la prime et le mandat d'arrêt», selon Laurie-Anne Kempton.

«La répression transnationale et ses effets sur le processus démocratique ne sont pas le fruit d’un seul acte en ligne, mais plutôt d’une série d’actes visant à discréditer un candidat, à faire taire les critiques et les dissidents, et à manipuler les renseignements qui guident les électeurs», a déclaré Mme Kempton.

Des responsables ont déclaré qu'un groupe de hauts fonctionnaires qui surveillent les élections a conclu que cette activité en ligne n'affecte pas la capacité du Canada à tenir un vote libre et équitable, y compris dans Don Valley-Nord.

Ils ont toutefois ajouté qu'il est important que les électeurs soient informés de ce type d'activité.

Laurie-Anne Kempton a indiqué que des responsables avaient informé à deux reprises un représentant du Parti conservateur ayant une habilitation de sécurité de l'opération de répression, les 6 et 16 avril.

Des responsables ont également contacté les plateformes de médias sociaux «pour les informer de nos conclusions et signaler les cas où cette opération pourrait enfreindre leurs conditions d'utilisation», a-t-elle ajouté.

Converse :
Jim Bronskill
Texte :
Jim Bronskill / La Presse canadienne