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Nael Alhalis pleure tous les jours depuis le 7 octobre, craignant à tout moment que sa femme et ses deux enfants ne soient tués dans la bande de Gaza.
Nael Alhalis pleure tous les jours depuis le 7 octobre, craignant à tout moment que sa femme et ses deux enfants ne soient tués dans la bande de Gaza.
L'Ontarien raconte que sa fille de 13 ans et son fils de neuf ans, qui sont citoyens canadiens, figurent depuis plus de deux semaines sur la liste des étrangers autorisés à quitter Gaza par un poste à la frontière avec l’Égypte. Mais pas son épouse palestinienne.
Cela signifie qu'ils sont tous restés coincés à Gaza et maintenant qu’Israël intensifie son offensive dans le sud de l’enclave, M. Alhalis tente désespérément de faire sortir sa famille.
«J'ai mal au ventre et je me sens très malade, a déclaré M. Alhalis en entrevue mardi depuis Burlington, en Ontario. Nous sommes mentalement bloqués, psychologiquement dévastés et émotionnellement épuisés (…) J'espère que les gens comprennent ma situation: tout ce que je veux, c'est que ma famille vive».
Né à Gaza, M. Alhalis a immigré au Canada avec ses parents en 1994, mais il vivait en grande partie dans l'enclave palestinienne depuis six ans avec sa femme et ses enfants et voyageait fréquemment pour son travail. Il a déclaré qu'il se trouvait au Canada lorsque le Hamas a lancé son attaque contre Israël, le 7 octobre, marquant le début de cette nouvelle guerre au Proche-Orient.
Mardi, l'armée israélienne a continué à s'enfoncer plus profondément dans le sud de la bande de Gaza, à Khan Younès, la deuxième plus grande ville, dans le but d'éliminer les dirigeants du Hamas.
M. Alhalis affirme que ses enfants ne peuvent pas traverser la frontière sans être accompagnés et que même le voyage jusqu'à la frontière sud depuis le centre de Gaza, où sa famille s'est réfugiée, devient de plus en plus impossible à mesure que les bombardements israéliens s'intensifient.
L'homme de 46 ans a déclaré avoir été en contact avec Affaires mondiales Canada, qui s'est dit «vraiment désolé» de cette situation. Il affirme que des responsables du gouvernement canadien lui ont dit qu'ils plaidaient pour que sa femme soit elle aussi inscrite sur la liste, mais rappellent que le Canada ne détermine pas qui est finalement autorisé à entrer en Égypte au poste-frontière de Rafah.
«Cependant, nous vous assurons que nous continuons à plaider auprès de ces autorités pour que les membres de votre famille soient autorisés à quitter Gaza», lui a écrit Affaires mondiales dans un courriel dont une copie a été partagée avec La Presse Canadienne.
M. Alhalis raconte que sa famille s'est réfugiée chez un médecin local et que sa femme lui avait dit lors de leurs appels téléphoniques qu'ils avaient tous faim et soif. Il pouvait entendre clairement le bruit des bombes en arrière-plan, a-t-il déclaré, tandis que sa femme lui raconte également que son fils est tombé malade au cours des cinq derniers jours.
«Chaque fois que je parle à ma femme, je pleure, a-t-il déclaré. Je ne dors plus. Ma vie n'est plus la même. Je reste à la maison toute la journée. Je ne suis même pas mon travail. J'ai pris un énorme retard.»
M. Alhalis souhaite maintenant qu'Ottawa fasse davantage pression pour que ses citoyens et les membres de leurs familles soient autorisés à quitter Gaza. «Je ne crois pas que le Canada, malgré son immense influence à l'étranger, puisse prendre des mesures pour assurer la sécurité de ses citoyens, a-t-il soutenu. C'est dommage. C'est blessant. Ça me brise le cœur.»
Mardi, le ministre de l'Immigration, Marc Miller, a déclaré qu'il envisageait des options pour faire sortir de Gaza les membres de la famille élargie des Canadiens. Il a déclaré que le gouvernement avait essayé de faire preuve de flexibilité dans les cas où les configurations familiales ne correspondaient pas exactement à la définition stricte énoncée dans la Loi sur l'immigration.
Cette définition inclut uniquement les conjoints, les enfants et les conjoints de fait des citoyens canadiens et des résidents permanents.
Lors des attaques-surprises du 7 octobre contre Israël, le Hamas et d'autres militants palestiniens ont tué environ 1200 personnes, pour la plupart des civils, et capturé quelque 240 hommes, femmes et enfants.
L'attaque israélienne depuis le 7 octobre a tué plus de 15 890 personnes à Gaza et fait plus de 42 000 blessés, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, contrôlé par le Hamas, ne fait pas de distinctions entre les décès de civils et de combattants.
Les États-Unis, le Qatar et l'Égypte, qui ont déjà négocié un cessez-le-feu, affirment travailler à une trêve plus longue.