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M. Sliepukhov a pris congé de son emploi pour se rendre en Ukraine afin de se participer aux combats et aider sa mère, une résidente de Kyiv, à fuir le pays.
Il y a quelques semaines, Maksym Sliepukhov cherchait un abri dans une forêt ukrainienne après que des missiles russes eurent frappé une base militaire où lui et d'autres volontaires internationaux s'entraînaient.
Il était à mille lieues de Toronto, où il demeure. M. Sliepukhov a pris congé de son emploi de directeur logistique d'un entrepôt pour se rendre en Ukraine afin de se participer aux combats et aider sa mère, une résidente de Kyiv, à fuir le pays.
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Non seulement il a pu survivre à cette attaque, mais il a réussi à amener sa mère au Canada. Aujourd'hui, bien assis dans un restaurant de l'ouest de Toronto, il se souvient de son court séjour, là-bas.
«Avant le 24 février, mes journées étaient celles d'un gars normal. Après le 24 février... C'était la seule bonne décision à prendre», dit-il au sujet de celle de se rendre en Ukraine.
M. Sliepukhov s'est joint à la légion internationale qui a combattu au sein de l'armée ukrainienne les envahisseurs russes.
L'homme âgé de 36 ans s'est envolé vers la Pologne avant de se rendre en Ukraine. Son but était la capitale Kyiv pour y rejoindre sa mère.
«Mon objectif principal de départ était de me rendre à Kyiv, parce que je suis de Kyiv. Mais quand je suis arrivé en Ukraine, la situation a évolué si rapidement», raconte M. Sliepukhov, qui est devenu citoyen canadien, l'an dernier.
Il est arrivé à une base d'entraînement, près de Lviv, dans l'ouest du pays. Comme il avait déjà servi au sein de l'armée ukrainienne avant d'immigrer au Canada en 2014, il a été nommé chef de section. Il avait sous ses ordres 38 autres volontaires internationaux.
La base est soudainement devenue, le mois dernier, la cible des missiles russes, mentionne M. Sliepukhov. «Nous devions nous entraîner pendant deux ou trois semaines avant d'envoyer les volontaires vers un régiment, mais le bombardement a changé tout cela.»
Les obus tombaient de façon si aléatoire que personne ne savait quoi faire, ajoute-t-il. «Je parlais aux officiers. Ils m'ont dit de rassembler mes gens, de les compter, de m'assurer que personne ne manquait et de quitter la forêt pendant qu'ils trouveraient une solution.»
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L'unité s'est mise à l'abri dans la forêt où elle a aidé les autres sections ayant subi des pertes au cours de l'attaque. Aucun apprenti soldat de sa section n'a été tué, mais certains ont été blessés.
«Après le bombardement, mon commandant m'a dit de compter tout le monde et de vérifier son état mental, relate M. Sliepukhov. On leur a ensuite offert à quiconque le voulait la possibilité de quitter l'Ukraine sans qu'il soit jugé.»
Plusieurs membres de sa section ont choisi cette option.
Pendant ce temps, la mère de M. Sliepukhov se rendait en Pologne où elle attendait un visa lui permettant de venir au Canada.
«Cela l'a stressée un peu de franchir la frontière et de demeurer seule en Pologne pendant que j'étais en Ukraine et de voir son pays être détruit. Elle est toujours stressée. Elle demeure en contact avec les gens qu'elle a rencontrés en Pologne, ceux qui sont aussi venus au Canada et ceux qui sont demeurés en Ukraine.»
Le gouvernement fédéral canadien a créé l'Autorisation de voyage d'urgence Canada-Ukraine, qui permet aux Ukrainiens et aux membres de leur famille de venir au Canada le plus rapidement possible et de travailler ou d'étudier pendant leur séjour au pays.
Au 30 mars, 60 000 Ukrainiens et membres de leur famille avaient demandé de venir au Canada. Environ 12 000 autres sont arrivés au pays par l'entremise des programmes déjà en place.
Maksym Sliepukhov avec sa mère Victoriia et son chien Arya, à Toronto, le samedi 9 avril. Crédit photo: La Presse canadienne | Chris Young
M. Sliepukhov doit se réadapter à une vie normale à Toronto. Il souhaite continuer à appuyer l'effort de guerre de l'Ukraine en aidant à former des volontaires au Canada.
«Pour le faire correctement, on doit former des groupes, mener des entrevues avec des volontaires afin de savoir quels sont leurs buts exacts. On forme les gens aux tactiques de survie de base, comme les premiers soins et comment réagir tactiquement.»
Il envisage aussi de retourner en Ukraine pour combattre de nouveau au sein de la légion étrangère.