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D'après une source policière, le décès est considéré comme «suspect».
Le cadavre d’un homme a été trouvé mercredi après-midi en Montérégie, à proximité du point de passage du chemin Roxham qu’utilisent un grand nombre de migrants pour entrer au Canada en provenance des États-Unis. Il s'agit du corps d'un migrant, a-t-il été confirmé auprès de Noovo Info et de CTV News.
Le décès est considéré comme «suspect» parce que sa cause est inconnue.
La Sûreté du Québec (SQ) a confirmé que le corps a été localisé dans ce secteur de Saint-Bernard-de-Lacolle, du côté canadien, selon l'information obtenue par Noovo Info.
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La patrouille frontalière américaine a logé un appel à 14h45 après avoir reperé un corps inanimé à partir d'un hélicoptère, le 4 janvier. Selon la SQ, le corps se trouvait «assez loin dans le bois». Le corps de l’homme a été évacué par hélicoptère parce qu’il se trouvait dans un lieu difficile d’accès
«La personne avait été localisée à l'aide d'un hélicoptère des services frontaliers américains. Donc c'est eux, en faisant un vol dans le secteur, qui ont vu une personne du côté canadien au sol. Ils ont contacté les autorités canadiennes qui, eux, ont contacté la sûreté, qui a déployé des policiers sur place», a indiqué le sergent Louis-Philippe Ruel, qui a signalé que l'enquête sur cet événement ne fait que commencer.
La police est pour le moment incapable de dire si l'individu avait franchi la frontière, s’il tentait au contraire de se diriger vers le territoire américain ou s’il s’agissait d’une personne qui séjournait déjà dans le secteur.
Les autorités sont toujours présentes sur les lieux de l'incident. | Anaïs Elboujdaini pour Noovo Info
La SQ signale qu’il n’y avait personne près du cadavre lorsqu’il a été aperçu.
On ignore si le cadavre du malheureux portait des marques de violence.
Le bureau du ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, s'est dit «attristé» du décès de l'homme.
«Nous souhaitons offrir nos condoléances à ses proches. Le ministre Mendicino suit de près la situation à mesure que les détails deviennent disponibles», a soutenu dans une déclaration écrite l'attachée de presse Audrey Champoux.
Ce drame survient près d'un an après que les cadavres de quatre migrants ont été trouvés près d'Emerson, au Manitoba, à proximité de la frontière séparant le Canada et les États-Unis.
La Gendarmerie royale du Canada a intercepté 34 478 demandeurs d'asile après qu'ils eurent franchi irrégulièrement la frontière canado-américaine par un point d'entrée terrestre non officiel au Québec, entre janvier et novembre 2022.
Le chemin Roxham est bien connu comme étant le principal — voire le seul — point d'entrée de fortune pour mettre les pieds au Québec depuis les États-Unis.
Quelques jours avant de quitter le Parlement pour la pause des Fêtes, Marie-France Lalonde, secrétaire parlementaire du ministre de l'Immigration Sean Fraser, avaitrappelé que le gouvernement de Justin Trudeau discute avec les États-Unis d'une éventuelle modernisation de l'Entente sur les tiers pays sûrs.
À ce sujet, une porte-parole du ministère de l'Immigration a assuré jeudi dans une déclaration écrite que «le gouvernement du Canada communique régulièrement avec les responsables américains au sujet de diverses questions liées à notre frontière commune, y compris la modernisation de l'Entente sur les tiers pays sûrs».
Cet accord fait en sorte qu'un réfugié potentiel se présentant à un poste frontalier officiel canadien et ayant d'abord foulé le sol américain est refoulé puisqu'il doit poursuivre sa demande d'asile dans le premier «lieu sûr» où il est arrivé.
Ainsi, des personnes souhaitant tout de même demander l'asile au Canada traversent la frontière canado-américaine par des passages de fortune, comme le chemin Roxham, en Montérégie. Une fois qu'ils sont au Canada, leur demande d'asile peut être traitée.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a souvent pressé Ottawa de fermer le passage non officiel, affirmant que la province n'a pas les ressources nécessaires pour subvenir aux besoins des demandeurs d'asile qui attendent le résultat de leurs demandes.
Les défenseurs des réfugiés, quant à eux, ont exhorté le Canada à abolir l'Entente sur les tiers pays sûrs. Ils avancent que cela encouragerait les demandeurs d'asile à se présenter aux postes-frontières officiels au lieu de rechercher des passages irréguliers.
Avec l'information d'Anaïs Elboujdaini pour Noovo Info