Début du contenu principal.
Deux agents ont décidé de le suivre pendant quelques pâtés de maisons avant d'allumer leurs gyrophares.
Un juge québécois a statué qu'un homme de race noire a fait l'objet d'un profilage racial de la part d'agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) lors d'un contrôle routier au centre-ville.
Cet article a été traduit à partir d'un contenu de CTV News.
Le 28 janvier 2021, à 18h, l'avocat Kwadwo Yeboah et sa fille de 15 ans circulaient sur le boulevard René-Lévesque à bord d'une Mercedes blanche immatriculée au nom de l'entreprise de sa femme.
Il était arrêté à une intersection lorsque deux agents l'ont repéré et ont décidé de le suivre pendant quelques pâtés de maisons avant d'allumer leurs gyrophares, de l'arrêter et de lui demander ses papiers.
Selon des documents judiciaires, les agents ont déclaré qu'ils pensaient que le permis était peut-être faux, mais que leur voiture de patrouille n'était pas équipée d'un ordinateur pour effectuer les vérifications nécessaires.
Ils ont appelé des renforts et deux autres voitures de patrouille sont arrivées.
À VOIR ÉGALEMENT | Contrer le racisme ensemble: une exposition met en avant la «voix» des jeunes de Montréal-Nord
Le jugement note que les agents ont posé à Yeboah des questions sur l'endroit où il se rendait et sur l'identité de la personne à qui appartenait la voiture - des questions qui, selon le juge, n'étaient «pas pertinentes».
Bien que le permis de Yeboah était valide, il a été rapidement arrêté pour avoir fourni un faux permis, menotté et placé à l'arrière d'une des voitures de patrouille.
Les agents ont également prétendu qu'ils pensaient qu'il utilisait un téléphone cellulaire au volant et il a été accusé d'avoir enfreint l'article 443.1 du Code de la sécurité routière du Québec.
Le juge a conclu que le comportement des agents pendant l'intervention montrait clairement que Yeboah faisait l'objet d'un profilage racial.
En outre, le jugement montre que l'un des agents portait une caméra corporelle qui a enregistré l'incident.
Bien qu'elle ait partagé les images avec ses collègues via WhatsApp, cette vidéo, ainsi que les images de surveillance d'un hôtel voisin, n'ont jamais été enregistrées comme preuves.
«La rétention des images des caméras corporelles est un grave déni de justice et un indicateur de profilage racial conscient», conclut le jugement. «La rétention des images de surveillance de l'hôtel est un grave déni de justice et un indicateur de profilage racial conscient.»
CTV News a demandé des commentaires à la police de Montréal, qui a pris acte de la décision du tribunal.
«Comme dans toute autre affaire judiciaire, il y a un délai de 30 jours pour faire appel d'une décision », a déclaré la police. «Nous prendrons le temps de l'analyser et laisserons le processus juridique suivre son cours. Nous ne ferons pas d'autres commentaires à ce stade».