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Deux des assaillants — un homme et une femme — sont aussi morts dans l'attentat.
L'armée de l'air turque a frappé mercredi des cibles kurdes en Irak et en Syrie, en représailles apparentes à un attentat qui avait visé plus tôt une importante entreprise de défense publique, qui a fait cinq morts et une quinzaine de blessés.
Le ministère de la Défense a déclaré que plus de 30 cibles avaient été «détruites» lors de l'offensive aérienne, sans fournir de détails sur les endroits touchés.
La frappe a eu lieu quelques heures après que des militants kurdes présumés ont déclenché des explosifs et ouvert le feu sur la société aérospatiale et de défense TUSAS.
Les deux assaillants, un homme et une femme, ont également été tués, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya.
M. Yerlikaya a indiqué que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) était soupçonné d'être à l'origine de l'attaque contre l'entreprise TUSAS.
Le ministre de la Défense, Yasar Guler, a également pointé du doigt le PKK.
«Nous infligeons à ces scélérats du PKK la punition qu'ils méritent à chaque fois. Mais ils ne reviennent jamais à la raison, a soutenu M. Guler. Nous les poursuivrons jusqu'à ce que le dernier terroriste soit éliminé.»
Le PKK n'a émis aucun commentaire mercredi.
Le groupe État islamique et des extrémistes de gauche ont également mené des attaques en Turquie par le passé.
«Je condamne cette attaque terroriste odieuse», a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine en marge d’une réunion des BRICS en Russie.
La société TUSAS conçoit, fabrique et assemble des aéronefs civils et militaires, des drones et d'autres systèmes industriels et spatiaux de défense. Ses drones ont joué un rôle déterminant dans l'avantage qu'a pris Ankara dans sa lutte contre les militants kurdes en Turquie et de l'autre côté de la frontière, en Irak.
L'attaque s'est produite un jour après que le chef du parti nationaliste d'extrême droite turc, allié au président Erdogan, a évoqué la possibilité que le chef emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui est interdit, puisse bénéficier d'une libération conditionnelle s'il renonce à la violence et dissout son organisation.
Le groupe d'Abdullah Ocalan se bat pour l'autonomie du sud-est de la Turquie dans un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts depuis les années 1980. Le PKK est considéré comme un groupe terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux, notamment le Canada.
Le parti politique prokurde en Turquie, qui a également condamné l'attentat de mercredi, a noté qu'elle s'était produite à un moment où la possibilité d'un dialogue pour mettre fin au conflit était apparue.
Les médias turcs ont révélé que les assaillants étaient arrivés mercredi à une des entrées de l'immeuble de TUSAS à bord d'un taxi. Armés de fusils d'assaut, ils ont ensuite fait sauter un engin explosif près du taxi, provoquant une panique qui leur a permis d'entrer dans le complexe.
L'une des victimes a été identifiée comme étant Zahide Guclu, une ingénieure en mécanique qui s'était rendue à l'entrée pour récupérer des fleurs envoyées par son mari, a rapporté l'agence Anadolu.
Le chauffeur de taxi a également été tué par les assaillants; son corps a été retrouvé dans le coffre du véhicule, a rapporté l'agence.
Orhan Akdundar, frère d’un employé de TUSAS, était parmi les proches qui attendaient des nouvelles de leurs proches à l’extérieur de l'immeuble.
«J’ai appelé mon frère qui était à l’intérieur et je lui ai demandé: ‘Que s’est-il passé?’ Il m’a dit qu’une bombe avait explosé et que les coups de feu avaient continué pendant très longtemps, a témoigné M. Akdundar. Il y a eu une énorme agitation. La gendarmerie, les forces spéciales et d’autres forces de sécurité étaient toutes là. Il y avait beaucoup d’ambulances. Puis les téléphones se sont éteints et je n’ai pas pu établir de communication.»
Un employé de TUSAS non identifié a crié: «Nous allons travailler plus dur et produire plus pour défier les traîtres», alors que lui et d’autres collègues étaient évacués des locaux, montre une vidéo diffusée par la chaîne HaberTurk.
Sur des images des caméras de sécurité de l'attaque, diffusées à la télévision, on voit un homme habillé en civil portant un sac à dos et tenant un fusil d'assaut.
Le ministre de l'Intérieur a indiqué que les forces de sécurité avaient été dépêchées sur place dès le début de l'attaque, vers 15 h 30 mercredi.
De nombreux coups de feu ont été entendus après l'entrée des forces de sécurité dans l'immeuble, ont rapporté l'agence de presse DHA et d'autres médias. Des hélicoptères ont été vus survolant le secteur.
Les autorités ont temporairement interdit la couverture journalistique de l'attentat et ont continué à limiter l'accès aux réseaux sociaux.
Le vice-président turc, Cevdet Yilmaz, a estimé que l'attentat de mercredi ciblait le «succès de la Turquie dans l'industrie de la défense».
L'ambassade d'Irak à Ankara a publié une déclaration condamnant l'attaque. L'ambassade «affirme la position ferme de l'Irak dans le rejet du terrorisme et de l'extrémisme sous toutes ses formes et manifestations, et exprime la solidarité du gouvernement et du peuple irakiens avec le gouvernement et le peuple de la République de Turquie». L'Irak a annoncé plus tôt cette année que le PKK était interdit sur son territoire.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que les Nations unies «étaient solidaires» du peuple et du gouvernement de la Turquie, selon le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq.
Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a également dénoncé l'attaque. «Nos pensées et nos sincères condoléances vont aux familles des victimes», a-t-il écrit sur X.
L'ambassade américaine à Ankara a indiqué dans un communiqué que Washington «condamnait fermement l'attentat terroriste».