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La journée de l’Indépendance arrive à un moment où les États-Unis sont agités par les audiences sur l'insurrection du 6 janvier, plongées dans la tourmente des décisions de la Cour Suprême sur l'avortement et les armes à feu et luttant pour maintenir les liens communs qui les unissent.
Ce texte est une tradution d'un article de APNews par Bobby Caina Calvan.
Pourtant beaucoup voient aussi des raisons de se réjouir : la pandémie continue de reculer et malgré ses défauts, la démocratie américaine survit.
«Je pense que beaucoup d’entre nous se sentent en conflit avec la célébration du 4 juillet en ce moment» a tweeté la championne de course d’obstacles et avocate Amelia Boone alors que la semaine laissait place à une longue fin de semaine férié.
À ses yeux, le patriotisme consiste également à se battre pour le changement, a-t-elle déclaré, ajoutant : «Je ne renonce pas aux États-Unis.» Ce sentiment est sans doute partagé par des millions de personnes qui, lundi,
célèbrerent le 246e anniversaire de la nation et de son indépendance vis-à-vis de la domination anglaise.
C'est un jour où l'on prend congé du travail, où l'on assiste à des défilés, où l'on dévore des hotdogs et des hamburgers dans des barbecues et où l'on se rassemble sous un ciel étoilé et des feux d'artifice explosifs - dans de nombreux cas, pour la première fois depuis trois ans, en raison de l'assouplissement des précautions contre le coronavirus.
Baltimore, par exemple, reprend les célébrations de la fête de l'indépendance après une interruption de deux ans, pour le plus grand plaisir de résidents comme Steven Williams.
«J’avais l’habitude d’y aller chaque année. Puis ça s’est arrêté», déclare Williams à WBAL-TV. «Je ne les ai pas vus depuis deux ans».
De grandes et petites installations colorées illumineront le ciel nocturne dans des villes comme New York, Seattle, Chicago et Dallas. Cependant, d’autres, en particulier dans les régions de l’Ouest frappées par la sècheresse et sujettes aux incendies de forêt, y renonceront. Phoenix renonce également aux feux d’artifice, non pas en raison de la pandémie ou des risques d’incendie, mais en raison de problèmes de chaine d’approvisionnement.
Lors de cérémonies émouvantes organisées dans tout le pays, certains nouveaux résidents prêteront serment de citoyenneté, ce qui leur permettra de voter pour la première fois lors des prochaines élections de mi-mandat.
Certes, la situation est précaire : la récession économique guette et l'esprit national est encore marqué par les fusillades de masse comme celles qui ont eu lieu récemment dans une école primaire du Texas et dans un supermarché de New York.
De profondes divisions sociales et politiques ont également été mises à nu par les récentes décisions de la Cour suprême, qui ont invalidé le droit constitutionnel à l'avortement et annulé une loi new-yorkaise limitant le port d'arme en public.
Mais pour beaucoup le 4 juillet est aussi l’occasion de mettre de côté les différences politiques et de célébrer l’unité, en réfléchissant à la révolution qui a donné naissance à la démocratie la plus durable de l’histoire. Eli Merritt, historien politique de l’université Vanderbilt, dont le prochain livre retrace la fondation mouvementée des États-Unis en 1776, a déclaré qu’il y a toujours quelque chose pour nous diviser ou nous unir». Mais il voit dans les auditions du 6 janvier portant sur la prise d’assaut du Capitole l’année dernière une raison d’espérer, une occasion de se rallier aux institutions démocratiques. Même si tous les Américains ou leurs représentants élus ne sont pas d’accord avec le travail de la commission, M. Merritt est encouragé par le fait que la commission est au moins quelque peu bipartie, certains républicains s’étant joints à celle-ci.
«Le courage moral est un lieu d’espoir pour les Américains», affirme-t-il, «la volonté de défendre ce qui est juste et vrai en dépit des conséquences négatives pour soi-même. C’est un ciment essentiel de la démocratie constitutionnelle».