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Musk a tenu un sondage public sur Twitter: 58,7 % des répondants étaient en faveur pour réactiver ces comptes immédiatement.
Elon Musk a indiqué dans un gazouillis sur Twitter, en fin de journée vendredi, que l’entreprise lèverait la suspension des comptes qui révélaient son emplacement en temps réel à la suite des résultats d’un sondage public sur le site.
L'enquête a démontré que 58,7 % des répondants étaient en faveur pour réactiver ces comptes immédiatement alors que 41,3 % souhaitaient que les suspensions soient levées après une semaine.
La suspension des comptes de plusieurs journalistes sur Twitter a creusé un fossé grandissant entre le réseau social et les organisations médiatiques qui utilisent la plateforme pour construire leur public.
Des journalistes du New York Times, du Washington Post, de CNN, de Voice of America et d’autres agences de presse ont vu leurs comptes suspendus par Elon Musk jeudi.
Les suspensions de comptes de journalistes se sont poursuivies vendredi avec le compte d’une chroniqueuse du Business Insider qui a publié une série d’articles entre 2018 et 2021 mettant en lumière ce qu’elle a qualifié de dangereux défauts de fabrication de Tesla.
De nombreux annonceurs ont abandonné Twitter sur des questions de modération de contenu après que Musk l’ait acquis en octobre, et il risque maintenant une rupture avec les entreprises médiatiques, qui sont parmi les plus actives sur la plateforme.
La compagnie n’a pas expliqué pourquoi les comptes ont été retirés, mais jeudi soir son PDG, Elon Musk, a accusé sur Twitter les journalistes de partager des informations privées sur ses allées et venues, ce qu’il a décrit comme « essentiellement des coordonnées d’assassinat». Il n’a fourni aucune preuve à l’appui de cette affirmation.
L’inquiétude soulevée par la suspension des comptes de journalistes s'est fait ressentir jusqu'aux Nations Unies, qui reconsidérait son implication sur Twitter.
Cette décision établit «un dangereux précédent à une époque où les journalistes du monde entier sont confrontés à la censure, aux menaces physiques et même pire», a déclaré le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric.
La suspension des comptes des journalistes a suivi la décision de Musk mercredi d’interdire définitivement un compte qui suivait automatiquement les vols de son jet privé en utilisant des données accessibles au public. Cela a également amené Twitter à modifier ses règles pour tous les utilisateurs afin d’interdire le partage de l’emplacement actuel d’une autre personne sans son consentement.
Plusieurs des journalistes visés avaient écrit sur la nouvelle politique et la justification de Musk pour l’imposer, ce qui impliquait ses allégations sur un incident de harcèlement qui, selon lui, a affecté sa famille mardi soir à Los Angeles.
La rédactrice en chef du Washington Post, Sally Buzbee, a déclaré que le journaliste en technologie Drew Harwell «a été banni sans avertissement ou explication» à la suite de la publication de rapports exacts sur Musk.
CNN a pour sa part déclaré que «la suspension impulsive et injustifiée d’un certain nombre de journalistes, y compris Donie O’Sullivan de CNN, est préoccupante, mais pas surprenante».
Un autre journaliste suspendu, Matt Binder du journal d’information technologique Mashable, a déclaré qu’il avait été banni jeudi soir immédiatement après avoir partagé une capture d’écran que O’Sullivan avait publiée avant sa propre suspension.
Les suspensions surviennent alors que Musk veut apporter des changements majeurs à la modération du contenu sur Twitter. Il a tenté, par la publication de certains documents d’entreprise intitulés «The Twitter Files», de faire valoir que la plateforme supprimait les voix de droite sous ses anciens dirigeants.
Il a promis de laisser la liberté d’expression régner et a rétabli les comptes très médiatisés qui ont précédemment enfreint les règles de Twitter contre les comportements haineux ou la désinformation nuisible. Elon Musk a également dit qu’il réprimerait la négativité et la haine en privant certains récits de «la liberté d’accès».
Si les suspensions conduisent à l’exode d’organisations médiatiques très actives sur Twitter, la plateforme serait modifiée fondamentalement, a déclaré Lou Paskalis, responsable marketing et média de longue date et ancien responsable des médias mondiaux de la Bank of America.
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CBS a brièvement mis fin à ses activités sur Twitter en novembre en raison de l’«incertitude» au sujet de la nouvelle gestion, mais les médias sont restés en grande partie sur la plateforme.
«Chasser les journalistes de Twitter est la plus grande blessure auto-infligée à laquelle je puisse penser», a déclaré M. Paskalis.
La suspension des comptes de journalistes peut être le plus grand drapeau rouge pour les annonceurs, selon M. Paskalis, qui souligne que certains avaient déjà réduit leurs dépenses sur la plateforme en raison de l’incertitude de la direction que prendra Twitter avec l'arrivée d'Elon Musk à sa tête.
«Il s’agit d’une démonstration manifeste de ce que les annonceurs craignent le plus — des représailles pour une action avec laquelle Elon Musk n’est pas d’accord», a-t-il ajouté.
Les annonceurs surveillent également la perte potentielle d’utilisateurs de Twitter. Le réseau social devrait perdre 32 millions d’utilisateurs au cours des deux prochaines années, selon une prévision d’Insider Intelligence, qui a cité des problèmes techniques et le retour de comptes interdits pour des publications offensives.
Entre-temps, certaines alternatives à Twitter gagnent du terrain.
Par exemple, le réseau social Mastodon avait plus de 6 millions d’utilisateurs vendredi, près du double des 3,4 millions qu’il avait le jour que Musk a fait l'acquisition de Twitter.