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Si aucun des deux candidats n’obtient plus de 50 % des votes, un autre duel aura lieu dans deux semaines, le 28 mai.
Le soutien des électeurs au président turc Recep Tayyip Erdogan a chuté sous la barre de la majorité requise pour être réélu, dimanche, ce qui laisse entrevoir que le pays se dirige vers un second tour de ses élections présidentielles.
Avec presque la totalité des urnes dépouillées dans un décompte non officiel, M. Erdogan obtenait 49,3 % des voix, selon l’agence Anadolu. Son principal adversaire, le chef de l’opposition Kemal Kiliçdaroglu, recevait 45 % des appuis au même moment.
Si aucun des deux candidats n’obtient plus de 50 % des votes, un autre duel aura lieu dans deux semaines, le 28 mai.
S'adressant à ses partisans à Ankara, M. Erdogan a rappelé qu'il pouvait encore gagner, mais qu'il respecterait la décision de la nation si un deuxième tour était nécessaire.
«Nous ne savons pas encore si les élections sont terminées. Si notre nation a opté pour un second tour, c'est également le bienvenu», a affirmé M. Erdogan.
La commission électorale turque a indiqué qu’elle ne rendra pas les résultats publics avant que le décompte ne soit achevé, mais a précisé qu’elle communique les résultats en direct aux partis politiques.
La majorité des bulletins de vote des 3,4 millions d’électeurs vivant à l’étranger devaient encore être comptés, selon le conseil, ce qui rendait la tenue d’un deuxième tour encore incertaine.
M. Erdogan, âgé de 69 ans, a gouverné la Turquie en tant que premier ministre ou président pendant plus de 20 ans. À l’approche des élections, des sondages d’opinion suggéraient que le président, de plus en plus autoritaire, accusait un léger retard sur son adversaire.
La course était largement centrée sur des questions nationales telles que l’économie, les droits civils et la gestion du tremblement de terre de février qui a fait plus de 50 000 morts. Tout pointait donc vers une campagne difficile pour M. Erdogan, voire la plus difficile de sa carrière.
Alors que M. Erdogan espérait remporter un nouveau mandat de cinq ans, M. Kiliçdaroglu, âgé de 74 ans, a fait campagne sur la promesse de ramener le pays sur une voie plus démocratique et de redresser sa situation économique, minée par une inflation élevée et la dévaluation de sa monnaie.
«Nous allons assurément gagner le second tour et ramener la démocratie», a assuré M. Kiliçdaroglu, affirmant que le président sortant avait perdu la confiance d'une nation qui exige désormais du changement.
Les électeurs ont également élu des législateurs pour pourvoir les 600 sièges du parlement turc, qui a perdu une grande partie de son pouvoir législatif après un référendum pour changer le système de gouvernance du pays en une présidence exécutive, adopté de justesse en 2017.
Plus de 64 millions de personnes, y compris les électeurs étrangers, avaient le droit de voter dimanche. Cette année marque par ailleurs les 100 ans de l’établissement de la Turquie en tant que république — un État moderne et laïc né sur les cendres de l’Empire ottoman.
À l’international, ces élections sont considérées comme un test de la capacité d’une opposition unie à déloger un dirigeant qui a concentré presque tous les pouvoirs de l’État entre ses mains et s’est efforcé d’exercer plus d’influence sur la scène mondiale.
En collaboration avec Zeynep Bilginsoy, AP