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L'industrie du transport aérien a souffert des règles de protection des consommateurs imposées par l'administration Biden.
Le président-directeur général de Delta Air Lines estime que la nouvelle administration Trump sera une «bouffée d'air frais» pour les compagnies aériennes après ce qu'il appelle la «surenchère» gouvernementale pendant la présidence de Joe Biden.
L'industrie du transport aérien a souffert des règles de protection des consommateurs imposées par l'administration Biden. De plus, Delta fait l'objet d'une enquête fédérale sur la lenteur de son rétablissement après une panne technologique mondiale survenue l’été dernier.
Ed Bastian a fait ce commentaire alors qu'il se préparait, avec d'autres dirigeants de Delta, à accueillir des analystes de Wall Street lors d'une journée pour les investisseurs organisée mercredi à Atlanta.
M. Bastian a fait remarquer que le président élu Donald Trump avait fait campagne en promettant de réformer le gouvernement fédéral et de réduire sa taille.
Le dirigeant de la compagnie aérienne a déclaré que M. Trump avait promis «de jeter un regard neuf sur l'environnement réglementaire, sur la bureaucratie qui existe au sein du gouvernement et sur le niveau d'ingérence que nous avons vu au cours des quatre dernières années au sein de notre industrie». «Je pense que ce sera une bouffée d'air frais», a-t-il ajouté.
Le PDG de Southwest Airlines, Robert Jordan, a adopté un ton similaire après un discours prononcé la semaine dernière à Dallas.
«Je crois que tout le monde pense que la nouvelle administration pourrait être un peu plus favorable aux entreprises. Nous espérons que le ministère des Transports sera un peu moins agressif en matière de réglementation», avait-il affirmé.
Delta a profité de sa journée des investisseurs pour renforcer le soutien à la compagnie, qui a enregistré un bénéfice de 2,6 milliards $ au cours des neuf premiers mois de l'année, après avoir réalisé un bénéfice de 4,6 milliards $ l'année dernière, un record dans le secteur de l’aviation.
La compagnie aérienne a maintenu sa prévision précédente selon laquelle le bénéfice ajusté du quatrième trimestre se situerait entre 1,60 et 1,85 $ par action.
De leur côté, les défenseurs des consommateurs se méfient d'une deuxième administration Trump, craignant qu'elle tente d'annuler une règle exigeant des remboursements automatiques après des vols annulés et une autre qui stipule que les compagnies aériennes doivent annoncer le prix total des tarifs à l'avance, y compris les frais et les taxes obligatoires.
Lundi, l'industrie aérienne a fait l'éloge du choix de M. Trump pour le poste de secrétaire aux Transports, Sean Duffy, un ancien membre républicain du Congrès du Wisconsin et coanimateur de l'émission «The Bottom Line», diffusée sur le réseau de télévision Fox Business. M. Duffy a défendu les compagnies aériennes américaines et leurs syndicats lors d'un conflit avec les transporteurs du golfe Persique.
Accountable.US, un groupe de surveillance à but non lucratif, considère que la nomination de M. Duffy est un signe que M. Trump «fait passer ses amis et leurs intérêts particuliers avant les consommateurs américains».
M. Bastian n'a pas précisé quelles réglementations de M. Biden sont excessives, mais Delta et d'autres transporteurs poursuivent le ministère des Transports pour qu'il abandonne une règle exigeant une plus grande transparence sur les frais facturés aux passagers.
Le groupe Airlines for America juge que cette règle crée de la confusion chez les consommateurs en leur donnant trop d'informations. Une cour d'appel a bloqué l'application de la règle pendant que le procès des compagnies aériennes se poursuit.
Celles-ci s'opposent également à l'enquête que l'administration Biden a récemment lancée sur leurs programmes de fidélisation. Delta a soutiré plus de 2,4 milliards $ de revenus de son programme de fidélisation depuis le début de l'année.
Mais le coup le plus dur pour Delta pourrait venir d'une enquête du ministère des Transports sur la lenteur avec laquelle la compagnie aérienne s'est remise d'une panne technologique en juillet. Le secrétaire aux Transports, Pete Buttigieg, a déclaré que les enquêteurs se concentraient sur la question de savoir si le traitement par Delta des passagers affectés par des vols annulés ou retardés violait les règles fédérales de protection des consommateurs.
Southwest Airlines avait conclu un accord de 140 millions $ à l'issue d'une enquête du ministère des Transports après une panne similaire, mais plus importante, survenue en décembre 2022.
Delta avait d'abord déclaré qu'elle coopérait à l'enquête. En octobre, l’entreprise avait intenté un procès à CrowdStrike, le fournisseur de cybersécurité dont la mise à jour défectueuse des ordinateurs Microsoft avait déclenché la panne.