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Yves-François Blanchet a soutenu que si le premier ministre avait eu l’intention d’œuvrer à la «connaissance mutuelle entre les communautés» avec cette nomination, qu’il s’y «était pris d’une mauvaise manière».
La nomination de la nouvelle conseillère spéciale de Justin Trudeau dans la lutte à l'islamophobie, Amira Elghawaby a été au cœur de nouveaux affrontements entre le premier ministre et le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, à Ottawa, mercredi.
M. Blanchet, qui a rencontré Mme Elghawaby mercredi, a soutenu que si le premier ministre avait eu l’intention d’œuvrer à la «connaissance mutuelle entre les communautés» avec cette nomination, qu’il s’y «était pris d’une mauvaise manière».
«Je pense que les gens comprennent que la rhétorique et l’exagération, d’un bord ou de l’autre, n’aident pas et c’est pour ça que nous avons nommé une représentante spéciale pour lutter contre l’islamophobie, qui je sais va mener cette conversation et bâtira des ponts de la bonne façon», a rétorqué Justin Trudeau.
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Devant cette réponse, le chef du Bloc québécois a poursuivi en demandant si, pour calmer le jeu, le premier ministre était prêt à affirmer que la loi 21 n’était pas islamophobe.
«Depuis des années, j’ai exprimé ma préoccupation que certaines lois, dont la loi 21, pouvaient brimer des libertés individuelles fondamentales, a indiqué M. Trudeau. Je sais que ce ne sont pas des perspectives partagées par tous, mais j’espère pouvoir avoir des conversations difficiles, mais responsables sur ces enjeux pour rapprocher les gens plutôt que de créer de la chicane et des divisions.»
Alors que M. Blanchet a proposé au chef libéral d’organiser une rencontre pour trouver une solution à l’erreur que constitue selon la nomination d’Amira Elghawaby, M. Trudeau a réitéré qu’il avait fait «un bon choix» et qu’il appuierait celle-ci dans son travail.
Plus tôt mercredi, Amira Elghawaby, s'est excusée que ses «mots» aient «blessé» les Québécois.
«J'aimerais dire que suis extrêmement désolée de la façon dont mes mots ont été reçus, de comment ils ont blessé les gens au Québec», a-t-elle dit en anglais alors qu'elle s'apprêtait à débuter sa rencontre avec Yves-François Blanchet.
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Ce dernier avait affirmé, un peu plus tôt, s'attendre à «une conversation cordiale» avec celle dont les propos controversés tenus dans des chroniques par le passé ont suscité bien des critiques au cours des derniers jours.
«Je ne m'attends pas à ce qu'elle veuille me mettre au visage les propos qu'elle a eus dans le passé. Je m'attends à ce qu'elle les nuance», a-t-il soutenu devant les journalistes.
Mme Elghawaby avait notamment écrit que «la majorité des Québécois sont (guidés) par un sentiment antimusulman», de même qu'ils peuvent être portés vers «la peur de perdre la pureté - la pureté du sang, la pureté de la race, la pureté des traits nationaux, des valeurs et des liens».
Mercredi, le premier ministre Justin Trudeau a indiqué qu'il était au courant de «de certains de ces propos» ayant refait surface, mais n'a pas précisé lesquels, disant ne pas vouloir «commencer à passer ligne par ligne». Il a réitéré qu'il n'était «pas d'accord» avec les commentaires controversés, mais a maintenu qu'il était toujours à l'aise avec son choix de conseillère spéciale.
«J'ai confiance que c'est la bonne personne pour pouvoir bâtir des ponts, pour écouter, pour apprendre, pour enseigner aussi et pour rassembler les gens qui sont maintenant en train d'être très inquiets les uns envers les autres», a-t-il affirmé.
Mme Elghawaby a mentionné que «des conversations très difficiles à avoir» s'imposent pour lutter contre l'islamophobie.
Les excuses d'Amira Elghawaby ne suffisent pas: le gouvernement Legault juge qu'elle n'a «ni la crédibilité ni la légitimité» pour occuper la fonction de conseillère spéciale du premier ministre Justin Trudeau dans la lutte à l'islamophobie.
Le ministre québécois de la Laïcité, Jean-François Roberge, a ainsi balayé du revers de la main les excuses que venait de présenter Mme Elghawaby mercredi après-midi.
Rappelons que la militante a prononcé de nombreuses déclarations péjoratives visant les Québécois au cours de sa carrière.
Mais selon M. Roberge, ses excuses sont arrivées trop tard, parce qu'elle a d'abord tenté de justifier ses propos le week-end dernier en citant des faits erronés.
C'est une «erreur trop grave», pour reprendre les mots du ministre en mêlée de presse à la sortie de la séance du conseil des ministres mercredi après-midi.
Avec des informations d'Émilie Bergeron, La Presse canadienne.