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Le chef du NPD prend l’exemple de la controverse entourant la firme de relations publiques McKinsey pour illustrer que Justin Trudeau privilégie à ses yeux les intérêts des grandes corporations plutôt que ceux des Canadiens.
Jagmeet Singh a pris l’exemple de la controverse entourant la firme de relations publiques McKinsey pour illustrer que Justin Trudeau privilégie à ses yeux les intérêts des grandes corporations plutôt que ceux des Canadiens, mercredi dans un discours avant la retraite annuelle du caucus du Nouveau Parti démocratique (NPD) à Ottawa.
Quelques heures avant le début de la réunion du comité des opérations gouvernementales sur l’octroi de nombreux contrats à McKinsey, laquelle devait vraisemblablement se solder par le déclenchement d’une enquête parlementaire, le chef du NPD a déploré que les «101 millions de dollars» versés à la multinationale depuis 2015 par le gouvernement Trudeau auraient pu servir, par exemple, au déploiement de «plus de 1000 infirmières sur le terrain pendant un an».
«Trudeau est déconnecté de ce que les gens vivent», a lancé M. Singh devant les membres du caucus de son parti d’opposition, prêts à discuter de ses priorités pour la prochaine session parlementaire. «Les compagnies sont dans son petit cercle privilégié.»
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Pour le leader néo-démocrate, les libéraux, pas plus que les conservateurs de Pierre Poilievre, «ne diront pas un mot contre les multinationales».
«Poilievre n’est pas la réponse» au problème, a-t-il déclaré, soulevant l’hilarité dans la salle du Parlement où avait lieu son allocution. M. Singh a rappelé que l’actuel chef du Parti conservateur (PCC) a voté deux fois contre la hausse du salaire minimum à l’époque où il faisait partie du cabinet de l’ancien premier ministre Stephen Harper.
Qu’à cela ne tienne, au moment d’écrire ces lignes, Jagmeet Singh était censé appuyer, avec le Bloc québécois (BQ) d’Yves-François Blanchet, la motion de Pierre Poilievre pour le déclenchement d’une enquête parlementaire sur la relation entre le Parti libéral (PLC) et McKinsey.
Les imposantes dépenses d'Ottawa pour des contrats accordés au cabinet-conseil McKinsey ont fait la manchette dans les dernières semaines. De mars 2021 jusqu'à l'automne dernier, plus de 15 millions $ sont allés à sept contrats, selon une liste dressée par le ministère en réponse à la question écrite d'un député conservateur, Tako Van Popta.
Sur cette même période, au moins 62 millions $ ont été dépensés par divers organismes fédéraux et, plusieurs fois, les contrats ont été accordés sans appels d'offres.
Selon Radio-Canada, «divers rapports financiers et contractuels» permettent de conclure qu'Ottawa a déboursé plus de 100 millions $ en contrats à McKinsey depuis 2015, année d'arrivée au pouvoir du gouvernement de Justin Trudeau.
Le diffuseur public a aussi rapporté que les libéraux ont dépensé 30 fois plus, à ce chapitre, que le précédent gouvernement de Stephen Harper.
«La motion que nous allons déposer va obliger le gouvernement à rendre publics tous les documents, tout le bilan du travail, tout l'argent impliqué, toutes les conversations, tous les textos, les courriels», avait dit M. Poilievre mardi de la semaine dernière.
Hormis ce qui concerne les intérêts des travailleurs en comparaison avec ceux des grandes entreprises, Jagmeet Singh a multiplié les attaques à l’endroit du gouvernement libéral de Trudeau et de l’opposition conservatrice de Pierre Poilievre sur de nombreux fronts, notamment en ce qui a trait à la hausse du coût de la vie, l’accès à la propriété, les changements climatiques et les défaillances des systèmes de santé provinciaux.
Des négociations difficiles ont lieu à l’heure actuelle en matière de transferts en santé, des fonds fédéraux qui financent les systèmes de santé des provinces et territoires. Les leaders du Conseil de la fédération — dont fait partie le premier ministre du Québec, François Legault — pressent Justin Trudeau d’accéder à leur demande d’augmenter de 28 milliards de dollars par année les transferts en santé — sans condition — ce qui ferait passer la participation du fédéral de 22% à environ 35% des coûts.
En conclusion de ce qui se voulait en apparence un discours galvanisant pour ses troupes, le chef du NPD a étalé les grandes lignes de la planification du parti pour 2023, ce qui inclut des soins dentaires gratuits pour les adolescents, les aînés et les personnes vivant avec un handicap, la mise en place d’une loi «antiscab» pour la protection des emplois syndiqués et de la pression sur le gouvernement Trudeau attaquer ce qu’il a qualifié de «crise» du système de santé et du coût de la vie.
Et Jagmeet Singh a mis la table pour d’éventuelles élections fédérales. «Je vais me présenter pour devenir premier ministre du Canada», a-t-il lancé, juste avant une ovation du caucus.
D’après le plus récent sondage de la firme Abacus Data, le NPD vient au troisième rang des intentions de vote des Canadiens, à 18%, derrière le PCC (35%) et le PLC (31%).
Avec de l'information de La Presse canadienne