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Le Canada utilisera des sanctions réservées pour «les circonstances les plus graves contre les régimes ayant perpétré de crimes de guerre et des génocides.»
Dans la foulée des manifestations des citoyens iraniens contre le régime de l’Iran bafouant les droits de la personne, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé de nouvelles sanctions contre le pays.
Parmi ces mesures, le Canada ajoutera le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) à la liste des entités terroristes. Cette mesure empêchera les membres du CGRI d’entrer et de faire affaire avec le Canada.
«Il s’agit d’une mesure utilisée seulement dans les circonstances les plus graves contre les régimes ayant perpétré de crimes de guerre et des génocides comme en Bosnie et au Rwanda», a rappelé M. Trudeau, en conférence de presse, vendredi.
Cette décision est d’ailleurs irréversible. «Plus de 10 000 membres du CGRI seront bannis du Canada pour toujours».
Prenant la parole par la suite, la vice-première ministre Chrystia Freeland a noté que le régime iranien est un État qui soutient le terrorisme, étant «répressif, théocratique et misogyne».
«Les dirigeants du CGRI sont des terroristes, a-t-elle ajouté. Le CGRI est une organisation terroriste.»
Cette désignation ne répond pas à la demande des conservateurs, a indiqué le député Pierre Paul-Hus dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne.
«Aujourd'hui, les libéraux ont annoncé qu'ils refusaient toujours d'inscrire le CGRI sur la liste des entités terroristes, a-t-il écrit. Il est répréhensible qu'ils refusent de franchir cette étape même après la torture et la mort de la Montréalaise Zahra Kazemi, l'exécution du lutteur Navid Afkari, l'emprisonnement de l'avocate Nasrin Sotoudeh, l'abattage du vol PS752, et maintenant le meurtre de Mahsa Amini.»
Or, cette désignation n'est pas en vertu du Code criminel puisqu'il ne s'agit «pas nécessairement du meilleur outil pour tenir responsable des États ou des forces armées des États», a soutenu M. Trudeau, qui a dit que `beaucoup de temps' a été consacré à trouver la façon la plus optimale de punir le régime.
En 2018, la Chambre des communes avait adopté une motion afin que le Corps des gardiens de la révolution islamique soit officiellement désigné comme groupe terroriste, ce qui n'a toujours pas été fait.
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Jusqu'à présent, le gouvernement libéral affirmait que ce sont les agences nationales de sécurité, et pas les élus, qui ont le pouvoir d'ajouter des groupes iraniens à la liste des entités terroristes du pays.
Téhéran a été vivement contesté ces derniers temps pour des atteintes aux droits de la personne, ce qui a poussé les députés conservateurs à faire pression sur les libéraux afin qu'ils ajoutent le Corps des gardiens de la révolution islamique à la liste des entités terroristes.
Lundi, une semaine après l'avoir promis, le gouvernement a annoncé des sanctions contre 25 responsables iraniens et neuf entités gouvernementales. Les sanctions canadiennes gèlent tous les avoirs que ces personnes et entités pourraient détenir au Canada et interdisent aux individus d'entrer au pays.
De plus, le Canada accentuera les sanctions économiques contre l’Iran. Le premier ministre a annoncé un fonds de 76 millions de dollars afin d’améliorer la capacité du Canada à renforcer ces mesures.
«Ce montant va nous permettre d’agir plus rapidement dans la saisie des actifs des individus sanctionnés», a poursuivi M. Trudeau.
La somme sera également utilisée afin de créer un nouveau département responsable des sanctions ainsi que d’augmenter les capacités de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Lundi, une semaine après l'avoir promis, le gouvernement a annoncé des sanctions contre 25 responsables iraniens et neuf entités gouvernementales. Les sanctions canadiennes gèlent tous les avoirs que ces personnes et entités pourraient détenir au Canada et interdisent aux individus d'entrer au pays.
Avec des informations de Michel Saba de la Presse canadienne.