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Devrait-on permettre à certains employés de travailler régulièrement 48 heures par semaine?
La Grèce a instauré la semaine de travail de six jours pour certains travailleurs le 1er juillet afin de surmonter ce que l'on a appelé une «bombe à retardement» économique, c'est-à-dire la combinaison d'une pénurie de travailleurs qualifiés et d'une diminution de la population.
Alors que certaines entreprises canadiennes envisagent d'offrir à leur personnel une semaine de travail de quatre jours, les experts observent de près l'initiative de la Grèce et suggèrent qu'elle pourrait fonctionner au Canada.
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Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
Mark Colgate, doyen associé de la Gustavson School of Business de l'Université de Victoria, estime que «potentiellement, c'est une bonne idée».
La nouvelle législation du gouvernement grec découle en partie de la crise de la dette de 2009, qui a conduit des centaines de milliers de personnes à quitter le pays. Selon M. Colgate, le Canada est confronté à de nombreux problèmes similaires.
«Chaque pays est confronté à un problème de productivité. Je pense que la Grèce et le Canada sont les deux pays les plus confrontés à ce problème. La manière dont on y répond est une question cruciale. La Grèce a décidé que c'est ainsi qu'elle allait procéder», a-t-il indiqué.
La nouvelle législation en vigueur donne aux travailleurs la possibilité d'ajouter un sixième jour à leur semaine de travail ou de travailler deux heures de plus par jour. Elle ne s'applique qu'aux employés qui travaillent dans des entreprises privées fonctionnant 24 heures par jour.
Les Grecs qui opteront pour ce système seront payés 40% de plus que leur salaire habituel pour les heures supplémentaires travaillées.
Selon M. Colgate, le principal problème potentiel est l'exploitation des travailleurs, si les heures supplémentaires facultatives deviennent une attente.
«Si le travailleur ne veut pas travailler 48 heures, l'employeur peut lui dire: "tu dois le faire, sinon je ne t'embaucherai pas, j'embaucherai quelqu'un qui est prêt à le faire."»
La réponse de M. Colgate est simple: pas de sitôt.
«Mais nous allons devoir trouver des solutions créatives, et c'est la solution créative de la Grèce. Même si certains s'y opposent, s'ils ne le font pas, ils deviendront de moins en moins compétitifs en tant que nation, et c'est exactement le problème auquel nous sommes confrontés au Canada en ce moment.»
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, semble avoir entendu les préoccupations de M. Colgate.
«Notre talon d'Achille est la productivité. Nous avons très bien réussi à faire croître notre économie en ajoutant des travailleurs. Nous avons beaucoup moins bien réussi à augmenter la production par travailleur», a lancé M. Macklem le mois dernier.
«Notre message est le suivant: si vous voulez une croissance non inflationniste, nous allons avoir besoin d'une discussion concertée entre les entreprises, les gouvernements, les universitaires et la société civile sur la manière dont nous allons augmenter la croissance de la productivité au Canada.»