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La directrice générale du Réseau québécois pour la réussite éducative, Audrey McKinnon, est tout à fait consciente que de mettre l'âge minimum légal du travail chez les jeunes à 14 ans risque d'entraîner de grandes discussions.
La directrice générale du Réseau québécois pour la réussite éducative, Audrey McKinnon, estime que le projet de loi du gouvernement du Québec pour encadrer le travail des enfants «va assurément dans le bon sens».
En entrevue lundi au bulletin Noovo Le Fil 22 avec Michel Bherer, Mme McKinnon affirme que le travail des jeunes, c'est «un peu le Far West» en ce moment au Québec et qu'une telle loi viendra encadrer et mettre des normes autant pour les jeunes que pour les parents et les employeurs.
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«Nous savons que le nombre d'heures de travail a un impact sur la réussite éducative. Certains jeunes sont capables de composer avec un 15 heures de travail alors que pour d'autres, les risques sont importants sur leur réussite», souligne-t-elle.
Audrey McKinnon est par ailleurs tout à fait consciente que de mettre l'âge minimum légal du travail chez les jeunes à 14 ans risque d'entraîner de grandes discussions.
Elle souligne que dans plusieurs régions du Québec, le travail des jeunes est normalisé et même valorisé notamment par les parents.
«Nous attendons des histoires où des parents motivent même des absences scolaires pour permettre à leur enfant de travailler ou des employeurs qui appellent les jeunes sur les heures d'école pour venir remplacer du personnel malade», explique-t-elle.
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Un rapport du Comité consultatif du travail et de la main-d'œuvre (CCTM) recommande que le nombre d'heures de travail permis par semaine soit de 17 heures pour les jeunes, dont un maximum de 10 heures en semaine.
Il s'agit d'une recommandation raisonnable selon Audrey McKinnon alors que l'impact du travail varie d'un jeune à l'autre.
«Pour certains jeunes travailler 15 heures peut avoir des effets bénéfiques alors que son travail sera une source de plaisir, de passion et d'apprentissage. Pour d'autres jeunes, la charge de travail est trop forte et on parle alors de perte de motivation, de détresse psychologique et de fatigue», explique-t-elle.
Mme Mckinnon ajoute que plusieurs jeunes n'ont pas que le travail et les études à leur horaire alors qu'il y a aussi de l'engagement parascolaire notamment avec le sport et/ou la culture.
«C'est important qu'ils aient le temps de vivre ça», conclut-elle.
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Voyez l'intervention complète d'Audrey McKinnon dans la vidéo ci-haut.