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Des gens devront s'expliquer...
Le Comité permanent de la sécurité publique et nationale a décidé de lancer une nouvelle enquête afin d'étudier le reclassement et le transfert des prisonniers au Canada en raison du dossier du meurtrier Luka Rocco Magnotta, qui a été transféré en 2022 vers un établissement à sécurité moyenne.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Les députés de la Commission de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes convoqueront donc la commissaire du Service correctionnel du Canada (SCC), Anne Kelly, ainsi que le directeur du pénitencier de La Macaza afin de discuter de la décision de transférer Magnotta et de la procédure qui l'entoure.
La décision de tenir une audience spéciale sur le sujet s'écarte du plan initial proposé par les conservateurs - et initialement soutenu par les libéraux - d'entreprendre une étude plus large qui aurait inclus plusieurs témoignages.
Le débat sur la manière de procéder s'est déroulé lors d'une réunion d'urgence de la Commission pendant une semaine de pause parlementaire. Après deux heures de délibérations sur une série d'amendements, une motion jumelée a finalement été adoptée de justesse, sans le soutien des conservateurs ou des néo-démocrates.
Le dossier de Magnotta a refait surface la semaine dernière lorsque le député conservateur Frank Caputo a publié une vidéo sur X, décrivant sa visite à La Macaza pour voir les conditions de vie de Paul Bernardo, un autre tueur très médiatisé.
Lors de la visite de l'établissement, M. Caputo a affirmé que «Luka Rocco Magnotta était passé juste à côté de lui».
Le SCC a ensuite confirmé aux médias que Magnotta a été transféré de l'établissement à sécurité maximale de Port-Cartier à un établissement à sécurité moyenne en 2022, sans toutefois préciser de quel établissement il s'agissait.
Magnotta, âgé de 41 ans, purge une peine d'emprisonnement à perpétuité pour le meurtre horrible de l'étudiant international chinois Jun Lin à Montréal en 2012.
«Ce délinquant est en sécurité derrière les barreaux depuis près de dix ans», a mentionné Kevin Antonucci, porte-parole du SCC, dans un communiqué. «Il est toujours dans un établissement sécuritaire, où il purge une peine d'une durée indéterminée.»
Le transfert de M. Bernardo de l'établissement à sécurité maximale Millhaven, en Ontario, a également suscité plusieurs réactions sur la scène politique l'été dernier, après que le transfert ait été gardé sous silence jusqu'à ce qu'il ait lieu.
De passage sur les ondes de Noovo Info lundi, l’analyste Yves Boisvert a expliqué qu’un transfert vers un pénitencier à sécurité moyenne ne devrait pas être vu comme un traitement de faveur.
M. Boisvert a affirmé que le transfert de Magnotta ne devrait pas du tout être vu comme un pas vers la sortie. «Ça n’arrivera pas.»
«Peut-être qu’il y a de graves cas moins médiatisés qui sont dans des minimums.»
Selon notre collaborateur, les ministres et les députés ne devraient gérer l’intérieur des prisons et s’insurger devant les transferts de pénitencier, qui évalue le degré de dangerosité et le risque d’évasion du détenu.
L'homme de 59 ans purge une peine d'emprisonnement à perpétuité d'une durée indéterminée après avoir été reconnu coupable en 1995 de l'enlèvement, du viol, de la torture et du meurtre de deux adolescentes - Kristen French et Leslie Mahaffy - au début des années 1990. Il a également été reconnu coupable d'homicide involontaire dans la mort de Tammy Homolka.
À voir dans la vidéo ci-dessous:
Au cours de la réunion d'urgence de lundi, les députés conservateurs se sont opposés à ce que deux meurtriers aient accès à certaines activités et installations.
«Je pense que la plupart des Canadiens ont été choqués par le transfert de Paul Bernardo, et je pense que les Canadiens sont également choqués de découvrir que Luka Magnotta et d'autres ne sont pas seulement à sécurité moyenne, mais aussi dans le même pénitencier», a lancé M. Caputo.
Les conservateurs, qui suggèrent que le comité doit «aller au fond des choses» en ce qui concerne l'impact des diverses politiques libérales en matière de justice, souhaitaient également examiner la responsabilité ministérielle et avaient proposé de convoquer le ministre actuel et l'ancien ministre de la Sécurité publique ainsi que le chef de cabinet lorsque le transfert de Magnotta a eu lieu.
La semaine dernière, un porte-parole du bureau du ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a expliqué que les décisions concernant le niveau de sécurité des détenus relevaient du SCC, de manière indépendante, et que la sécurité du public était une «considération primordiale».
La députée libérale Jennifer O'Connell a d'abord mentionné au comité que, bien qu'elle n'ait aucun problème à examiner les politiques de transfert des prisons - proposant d'ajouter une série de témoins supplémentaires, y compris les sociétés John Howard et Elizabeth Fry - elle réplique que «les années les plus importantes en termes de changements de classification des prisonniers se sont déroulées sous le gouvernement conservateur de M. Harper».
Elle et d'autres députés libéraux ont ensuite choisi de voter pour une version plus restreinte d'une étude proposée par la députée du Bloc québécois Kristina Michaud, qui approfondit la question de Magnotta en mettant l'accent sur les évaluations médicales et psychiatriques.
Alors que les conservateurs ont exprimé leur indignation face à ce qu'ils considéraient comme l'éviscération de leur proposition initiale, Mme Michaud a félicité M. Caputo pour son travail sur la question, notant que s'il n'était pas allé rendre visite à La Macaza, «nous ne serions pas ici aujourd'hui».