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Villemaire a été condamné à 18 ans de prison pour avoir «acheté» une fillette de 8 ans en Afrique pour ensuite lui faire subir des sévices sexuels.
Condamné à 18 ans de prison dans un dossier de traite de personne et de pédophilie et actuellement engagé dans un processus d'appel des verdicts rendus et des peines imposées par le juge Pierre Labelle en 2021, Sylvain Villemaire s'est récemment vu refuser une remise en liberté.
Dans une décision de la Cour d'appel du Québec rendue le 2 avril dernier, on peut lire : «la Cour est d’avis qu’aucun fait nouveau ne justifie d’écarter les décisions antérieures rejetant sa demande de mise en liberté, et la présente requête est donc rejetée.»
Sylvain Villemaire, un ex-psychoéducateur de Montréal, a été arrêté en 2018.
Durant les procédures judiciaires intentées contre lui, il a plaidé coupable à quatre chefs d’accusation, dont possession de pornographie juvénile, contacts sexuels et incitation à des contacts sexuels d’un enfant.
Villemaire a été cité à procès sur le chef d'accusation de traite de personne et pour distribution de pornographie juvénile.
Lors du procès, la fillette, appelée comme témoin, a d'ailleurs livré un témoignage bouleversant de ces années passées aux mains de Sylvain Villemaire. Une ordonnance de non-publication protège toujours l'identité de la victime et empêche les médias de dévoiler plusieurs détails de l'affaire.
À la suite de son procès, qui s'est déroulé au palais de justice de Montréal, il a été reconnu coupable et il a été condamné, en août 2021, à 18 ans de prison pour avoir «acheté» une fillette de 8 ans en Afrique pour ensuite lui faire subir des sévices sexuels, et ce, sur une période de trois ans, soit de 2015 à 2018.
Il s’agit de la plus lourde peine jamais imposée au Québec pour un crime de nature sexuelle impliquant un enfant.
Considérant la détention provisoire, il lui restait au moment du prononcé de la peine, une sentence de 13,5 ans à purger.
Sylvain Villemaire a fait appel des verdicts rendus et des peines imposées par le juge Pierre Labelle depuis l’année 2021
Il est à noter qu'il se représente seul comme il l'a d'ailleurs fait lors de son procès en première instance.
Dans un échange de courriel avec Noovo Info, Me Julien Fitzgerald, procureur aux poursuites criminelles et pénales dans le dossier de Villemaire a fait savoir que Sylvain Villemaire avait soulevé plusieurs points afin de déposer son appel sur les verdicts de culpabilité sur les chefs de distribution de pornographie juvénile et de traite de personne mineure.
Sylvain Villemaire prétend que «le juge était partial», que «l'avocat désigné pour contre-interroger la victime ne l'a pas fait adéquatement», «qu'il aurait dû être autorisé à faire des contre-expertises des appareils électroniques saisies», que «des éléments de preuve ont été admis à tort au procès», que «les policiers et la poursuite ont falsifié de la preuve et menti au procès», que «les délais avant qu’il n’ait été jugé sont déraisonnables» et que «la preuve ne supporte pas les verdicts rendus».
Me Fitzgeral ajoute que cet appel des verdicts «est fait de plein droit, c’est-à-dire sans qu’une autorisation ne soit requise.»
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Sylvain Villemaire a aussi demandé l'autorisation de faire appel de la peine dans cette affaire. Le processus devant la Cour d'appel du Québec est toujours en cours.
Cette fois, Villemaire conteste la peine au motif que «le juge n’a pas tenu compte des facteurs atténuants», que «les peines imposées pour les chefs de contacts sexuels sur une personne mineure et de trafic de personne mineure auraient dû être concurrentes plutôt que consécutives», que «la peine est manifestement excessive», que «les peines s’écartent déraisonnablement de celles imposées dans des cas comparables», que «le juge a commis une erreur en concluant qu’il s’agit de crimes violents et que les agressions sexuelles ont eu lieu régulièrement», que «son temps passé en détention préventive aurait dû lui être crédité au double plutôt qu’au ratio de 1,5 prévu» et «qu'il aurait dû être accusé par procédure sommaire plutôt que par acte criminel».
Pour la suite des choses, des documents de la Cour d'appel du Québec précisent que Sylvain Villemaire doit déposer ses mémoires pour ses deux appels — culpabilité et peine — au plus tard le 15 août 2024. Le DPCP devra à son tour déposer ses mémoires au plus tard le 15 octobre 2024.
Une date sera ensuite fixée pour l'audition de l'appel et ensuite la Cour d'appel du Québec rendra une décision pour chacun des appels déposés par Sylvain Villemaire.