Début du contenu principal.
Des responsables de la communauté indo-canadienne disent avoir reçu des appels téléphoniques de personnes en Inde.
Les efforts pour identifier les quatre membres d'une famille décédés à la frontière canado-américaine, la semaine dernière au Manitoba, se sont poursuivis lundi alors qu'un juge américain a libéré l'homme au centre de ce que les enquêteurs disent être une entreprise organisée de passage de clandestins.
Des responsables de la communauté indo-canadienne disent avoir reçu des appels téléphoniques de personnes en Inde, craignant que les quatre personnes retrouvées mortes de froid à quelques mètres de la frontière soient leurs proches disparus.
«Il y a beaucoup de gens qui nous ont contactés», a déclaré Ramandeep Grewal, le président de l'Association indienne du Manitoba.
«Ma crainte est que nous ayons plus d'une famille dans cette situation», a-t-il ajouté.
La police dit qu'elle travaille en étroite collaboration avec le médecin légiste de la province, ainsi qu'avec les agents consulaires indiens qui sont arrivés vendredi à Winnipeg pour aider à l'identification.
Un homme en Inde a déclaré à La Presse Canadienne que quatre de ses proches -- un homme et une femme dans la trentaine, une adolescente et un jeune garçon -- sont partis pour le Canada il y a environ 10 jours du village de Dingucha dans l'ouest de l'Inde.
Amritbhai Vakil a affirmé que personne n'avait pu les joindre depuis environ cinq jours. «Nous sommes tellement inquiets», a-t-il dit en entrevue. Confirmer l'identité des corps est essentiel au deuil, a-t-il mentionné.
«Sans confirmation officielle, les parents ne veulent pas accepter qu'un tel drame ait pu arriver à leurs enfants», a expliqué M. Vakil.
Les corps, découverts mercredi peu de temps après que des agents frontaliers aient arrêté une camionnette du côté américain de la frontière dans laquelle prenaient place deux ressortissants indiens, n'ont pas été évoqués lors d'une brève audience de détention lundi à Saint Paul, au Minnesota.
Steve Shand, âgé de 47 ans, a renoncé à son droit à une audience préliminaire devant le tribunal de district américain, et la juge Hildy Bowbeer a accepté de le libérer sous caution.
L'homme, un résident jamaïcain de Deltona, en Floride, fait face à des accusations de trafic d'êtres humains. Il a été interpellé au volant de la camionnette de location, non loin de l'endroit où les corps ont été retrouvés.
Il a peu parlé durant l'audience virtuelle. Il doit respecter un certain nombre de conditions de libération et devra retourner au Minnesota par ses propres moyens pour toute audience en personne.
«Le fait que vous viviez en Floride ne sera pas une excuse pour ne pas vous présenter au Minnesota», a déclaré la juge Bowbeer.
Steve Shand devra remettre son passeport et d'autres documents de voyage connexes, se soumettre à une évaluation de sa santé mentale et rester dans son district d'origine, sauf pour les audiences du tribunal.
Il lui est également interdit de posséder des armes et d'avoir tout contact avec des témoins ou d'autres personnes associées à l'affaire.
Les enquêteurs pensent que les quatre morts -- la GRC les a décrits comme un homme, une femme, un adolescent et un bébé -- faisaient partie d'un groupe plus important de migrants indiens qui tentaient d'entrer aux États-Unis depuis le Canada.
À peu près au moment de l'arrestation de Steve Shand, les agents ont intercepté cinq migrants, dont l'un aurait déclaré avoir marché dans la neige et le froid glacial pendant plus de 11 heures.
Les responsables du département de la Justice affirment que les décès sont probablement liés à une opération de trafic d'êtres humains plus vaste -- faisant pratiquement partie de la vie quotidienne dans le sud des États-Unis, mais rarement vue dans le nord du pays.
Les agents ont intercepté la camionnette «dans une zone rurale sur un chemin de terre dans une zone éloignée de tout service, domicile ou point d'entrée au Canada», est-il écrit dans un affidavit signé par John Stanley, un agent spécial du département de la Sécurité intérieure.
Les preuves détaillées dans les documents suggèrent également que le groupe n'était pas le premier à faire récemment la périlleuse expédition: deux fois en décembre et une fois en janvier, des agents de la patrouille frontalière ont trouvé des empreintes de pas dans la neige près de l'endroit où la camionnette a ensuite été interceptée.
Le 12 janvier, des agents ont trouvé des empreintes qui «correspondaient à la marque des types de bottes portées par cinq des sept ressortissants étrangers arrêtés dans le cadre de l'événement de trafic en question», indiquent les documents.
Les 12 et 22 décembre, ou vers ces dates, «deux groupes de quatre personnes semblaient avoir traversé la frontière vers les États-Unis et ont été récupérés par quelqu'un dans un véhicule».
Dans le premier cas, des agents de la GRC ont trouvé un sac à dos à un endroit au Manitoba «supposé être le point de chute» qui contenait une étiquette avec un prix en roupies indiennes.
Un dossier judiciaire de Floride révèle que Steve Shand a déclaré faillite il y a plus de trois ans, rapportant avoir des actifs d'une valeur de 193 343 $ et des passifs de près de 160 000 $. Se décrivant comme un chauffeur Uber, les actifs de Steve Shand à l'époque comprenaient deux véhicules et une maison unifamiliale.
Les responsables consulaires se sont réunis en fin de semaine à Winnipeg pour participer à l'enquête, aider à identifier les migrants et à retrouver les membres de leur famille.
«Une équipe spéciale, dirigée par un haut fonctionnaire consulaire du Consulat général de l'Inde à Toronto, est au Manitoba pour aider les enquêtes en cours des agences canadiennes et pour fournir les services consulaires nécessaires aux victimes», a indiqué le Haut-commissariat de l'Inde dans une déclaration écrite.
«La confirmation des identités ne sera possible qu'après la fin des enquêtes cette semaine», est-il précisé.
Avec des informations de Kelly Geraldine Malone à Winnipeg, Hina Alam à Vancouver et Fakiha Baig à Edmonton.