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La Chambre des communes emboîte le pas au gouvernement fédéral et bannit la populaire application TikTok.
La Chambre des communes et le Sénat emboîtent le pas au gouvernement fédéral et bannit la populaire application TikTok. Hydro-Québec aussi retirera l'appli sociale des appareils de son réseau, mais continuera de l'utiliser avec des appareils exclusivement dédiés à passer des messages à certaines clientèles cibles. Ces appareils ne seront pas liés à son réseau d'entreprise.
Du côté d'Ottawa, tous les utilisateurs qui détiennent des appareils gérés par la Chambre des communes ont été informés lundi soir que l'application TikTok ne pourra plus être installée dès vendredi à 21 h, a confirmé à La Presse Canadienne une porte-parole de la chambre basse du Parlement.
Non seulement il sera dès lors «impossible d’accéder à l’infrastructure parlementaire ou aux services numériques internes à partir de tout appareil sur lequel l’application sera encore installée», mais ne pas supprimer l'application «constituera une violation de l’article 6.2 de la Politique d’utilisation des ressources de technologie de l’information».
Le Comité directeur du Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l'administration (CIBA) a quant à lui annoncé mardi que l'application TikTok sera interdite sur tous les appareils gérés par le Sénat à compter de jeudi à 18h.
Les usagers qui ne l'auront pas désinstallée d'ici là `seront contactés par la Direction des services d'information pour les assister afin de supprimer l'application', a précisé dans un communiqué le Sénat.
La décision fait suite à celle annoncée la veille par Ottawa de bannir TikTok des appareils des fonctionnaires fédéraux, l'application présentant un «niveau de risque inacceptable pour la vie privée et la sécurité».
Les enjeux de vie privée découlent du fait que le gouvernement chinois a une participation dans le propriétaire de TikTok, ByteDance, et que les lois autorisent le pays à accéder aux données des utilisateurs.
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La semaine dernière, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada et ses équivalents de certaines provinces ont annoncé une enquête pour déterminer si TikTok se conforme à la législation canadienne sur la protection de la vie privée.
En plus de retirer l'application de leur téléphone, les élus libéraux devraient également «supprimer tous comptes associés», a ajouté en après-midi le Secrétariat du Conseil du trésor. Le premier ministre Justin Trudeau ne possédait, pour sa part, pas de compte TikTok.
Au Parti conservateur du Canada, le chef Pierre Poilievre, qui est très actif sur la plateforme, a fermé son compte au cours des dernières heures et tous les membres du caucus «suspendront» le leur et retireront l'application de leur téléphone, a indiqué la formation politique.
«Les conservateurs prennent au sérieux toutes les menaces à la vie privée et à la sécurité provenant de régimes autoritaires étrangers et défendront toujours le droit à la vie privée des Canadiens», a écrit leur porte-parole Sebastian Skamski dans un courriel.
Le Bloc québécois a fait savoir que son compte TikTok a été supprimé. Le chef Yves-François Blanchet n'avait pas de compte.
«Pour des raisons de sécurité et afin de nous conformer à la directive de la Chambre des communes, tous les députés et le personnel du Bloc québécois supprimeront l’application TikTok de leurs appareils gérés par la Chambre», a écrit le parti sur Twitter.
Le compte du chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, qui compte 879 000 abonnés, est toujours en ligne.
Lors d'une conférence de presse à Winnipeg, M. Singh a déclaré qu'il prendra «une pause» de TikTok le temps d'étudier s'il y a une manière «sécuritaire» de se servir de l'application.
«Je l'ai déjà enlevé de mon cellulaire gouvernemental et tous les députés de mon parti vont suivre les règlements de la Chambre de communes», a-t-il dit. «On va prendre une pause, même sur mon cellulaire privé.»
À Québec, l'Assemblée nationale a fait savoir dans un communiqué diffusé mardi soir qu'elle «recommande fortement» aux députés et à leur personnel de ne plus installer l'application TikTok sur leurs appareils de l'Assemblée ni de se servir de ceux-ci pour utiliser l'application.
La règle est plus stricte pour le personnel administratif de l'Assemblée, pour qui une telle utilisation est maintenant interdite. L'Assemblée dit agir de la sorte «à titre préventif, en raison des enjeux de cybersécurité liés à l'utilisation de l'application TikTok».
Québec solidaire a ainsi emboîté le pas à ces nouvelles directives.
«Les députés de Québéc solidaire et le personnel politique de l'aile parlementaire vont suivre les directives sur la cybersécurité de l'Assemblée nationale en supprimant l'application Tik Tok de leurs téléphones de fonction», a déclaré Ruba Ghazal.
Voyez le compte-rendu de Sabrina Rivet dans la vidéo.
Le Canada n'est pas le seul pays à voir TikTok d'un mauvais œil. Les États-Unis ont donné 30 jours aux agences fédérales pour supprimer TikTok de tous les appareils gouvernementaux.
Cette interdiction a conduit Pékin à reprocher à Washington d'abuser du concept de sécurité nationale et du pouvoir de l'État à réprimer les entreprises d'autres pays.
La branche exécutive de l'Union européenne a aussi interdit la semaine dernière TikTok des téléphones utilisés par les employés, invoquant des raisons de cybersécurité.
En réponse, TikTok s'est dite désolée de ne pas avoir eu l'occasion de répondre aux questions et que les gouvernements se distanciaient d'une plateforme qu'aiment des millions de personnes.
Avec de l'information de Sabrina Rivet pour Noovo Info et de The Associated Press.