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La non obligation de déclarer les résultats des tests faits à la maison fausse possiblement les statistiques provinciales.
Le record de nouvelles infections rapportées mardi pourrait n'être que la pointe de l'iceberg, selon plusieurs experts. Ce nombre ne reflète pas la réalité, notamment parce que les Québécois qui obtiennent un résultat positif à un test de dépistage rapide à la maison n'ont plus pour consigne de confirmer le diagnostic avec un test PCR.
Certains souhaiteraient donc voir ces cas comptabilisés formellement, pour avoir un meilleur portrait de la situation.
Notre reporter Émilie Clavel a fait le tour de cette question compliquant la tâche de l'Institut national de santé publique (INSPQ), qui fait des projections quant aux besoins du réseau hospitalier notamment.
Québec n'écarte pas la possibilité d'une plateforme d'autodéclaration, mais cet item vient loin dans la liste des priorités, alors qu'on préfère se concentrer sur la vaccination.
En attendant, un père de famille a décidé de créer sa propre plateforme pour permettre aux gens de déclarer leurs résultats positifs à des tests rapides. Olivier Drouin, fondateur de la plateforme COVID Écoles Québec - qui recense depuis août 2020 les cas de COVID dans les écoles - a créé un formulaire d'auto-déclaration pour les gens qui obtiennent un résultat positif non confirmé par PCR. Il les appelle les «cas orphelins».
«Les gens se retrouvent avec un enfant positif [à la COVID-19], ou eux-mêmes, et ne peuvent pas démontrer ça à leur employeur, à la CNESST, aux différentes agences gouvernementales ni aux assureurs pour être capables de faire reconnaître le fait qu’ils ont la COVID.»
En 48 heures, il a déjà reçu près de 200 déclarations de tests positifs, donc théoriquement des cas qui s'ajouteraient aux bilans quotidiens des derniers jours. Évidemment, il admet que sa plateforme est imparfaite - il ne peut pas garantir qu'il n'y a aucun doublon, par exemple - mais il aimerait beaucoup voir Québec s'inspirer de sa démarche.
Quelques endroits dans le monde demandent déjà aux citoyens de déclarer leurs résultats à ces autotests. C’est le cas, entre autres, au Royaume-Uni, mais aussi dans la grande région de Vancouver. La Colombie-Britannique prévoit étendre le système à toute la province pour faciliter le traçage des contacts.
La directrice du laboratoire de santé publique du Québec, la Dre Judith Fafard, pense que ce genre de plateforme pourrait aider à avoir un meilleur portrait de la situation, mais qu’il faut garder à l’esprit que s’auto-déclarer «relèverait de la responsabilité citoyenne.»
«Ce n’est pas tout le monde qui a des symptômes actuellement et qui a accès à un test de dépistage antigénique rapide. Donc, encore une fois, même si on avait cette plateforme-là, on aurait tout de même une sous-estimation de la circulation du virus dans la communauté.»
À propos de la disponibilité des tests rapides, il y a quand même de bonnes nouvelles. Daniel Paré, directeur de la campagne de vaccination contre la COVID-19 au Québec, a évoqué la possibilité que deux millions de tests rapides supplémentaires soient livrés aux pharmacies québécoises dans les prochains jours.