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L’homme de 41 ans a livré un récit bien différent de celui de la présumée victime, qui avait témoigné lundi.
Le policier du Service de police de Sherbrooke, Samuel Ducharme, a choisi de témoigner à son procès pour agression sexuelle, mardi, au palais de justice de Sherbrooke. L’homme de 41 ans a livré un récit bien différent de celui de la présumée victime, qui avait témoigné dans la journée de lundi.
Samuel Ducharme, contrairement à la victime, croit qu’une relation de flirt entre les deux s’était installée, le soir des événements reprochés, le 19 août 2021.
Lundi, la victime alléguée avait témoigné pendant environ deux heures sur des gestes d’attouchement qu’elle dit avoir subi de la part du policier, qui aurait notamment glissé sa main sur ses parties génitales, en plus de lui lécher le visage et le coude. Il aurait également tenté de l’embrasser à deux reprises, en plus de lui toucher les cheveux et le cou. Il aurait également tenu des propos à connotation sexuelle avant que les attouchements reprochés ne débutent. À plusieurs reprises, elle aurait indiqué à Samuel Ducharme qu’elle refusait ses avances. Une ordonnance de non-publication empêche la divulgation de toute information qui permettrait d’identifier la présumée victime.
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La version de Ducharme est complètement différente de celle entendue lundi. L’accusé a plutôt raconté qu’une tension s’était installée entre lui et la victime présumée. Que les regards séducteurs s’échangeaient de part et d’autre et que la victime semblait y prendre plaisir, selon lui.
«Si j’ai un reproche à me faire: mon erreur, c’est de n’avoir pas eu le jugement d’arrêter un flirt. Je suis convaincu que je n’ai pas agressé la victime. On a eu un flirt qui était consentant […] Aujourd’hui ma vie s’écroule», a-t-il expliqué, en fondant en larmes en pensant aux impacts de son arrestation sur la vie de ses enfants et sur la sienne.
Ducharme a admis avoir tenté un baiser qu’elle a refusé. Quelques instants plus tard, toujours dans une optique où il estime que le flirt se poursuit malgré le refus de la victime d’un baiser, il lui aurait donné un bec sur l’avant-bras, puis déposé une main sur la cuisse. Mais contrairement à ce qu’a affirmé la victime lundi, il n’a pas été question d’un attouchement aux parties intimes de la présumée victime, dans son témoignage.
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En entrevue mardi midi, le procureur de la Couronne, Me Marc-André Roy, a admis que deux versions aux antipodes de cette soirée du 19 août 2021 s’opposaient. Il reviendra au juge de trancher, en se fiant notamment à la crédibilité de chacun des témoins.
Deux employés du Complexe sportif Thibault-GM ont été appelés à la barre par la Couronne mardi et ont rapporté que Samuel Ducharme s’était présenté sur les lieux, pour avoir accès aux images de caméras de surveillance du 19 août 2021, date de la présumée agression.
«J’avais reçu un message de M. Ducharme, demandant de me voir. On s’est croisé dans le complexe et il m’a fait sa demande de voir les caméras», a expliqué le coordonnateur du site, Robert Legault. Il connaissait Ducharme, qui loue parfois des plages horaires pour avoir accès aux glaces intérieures du complexe.
M. Legault, qui n’est pas familier avec les différents accès aux caméras de surveillance, l’a référé à un collègue. «Il doit être de bonne foi, il doit être arrivé un incident pendant une partie, ou si c’est à l’extérieur, il peut bien avoir été victime d’un hit-and-run», a pensé le coordonnateur.
«Je n’ai pas posé la question du pourquoi il voulait voir les caméras de surveillance», a poursuivi M. Legault, devant le juge Serge Champoux. Ducharme n’aurait jamais mentionné la raison pour laquelle il souhaitait visionner ces images. Il n’a pas non plus mentionné son emploi à titre de policier.
Simon Dion, un autre employé du complexe, a visionné des images de caméras de surveillance du complexe avec Samuel Ducharme. «Dans la salle, il me demande de visionner la caméra de surveillance qui pointe sur le stationnement. C’était entre 23h et 23h10», a-t-il raconté. «Quand il voit que la caméra du stationnement ne fonctionne pas, il a dit "ah fuck", il a l’air préoccupé», a-t-il poursuivi. Selon lui, M. Ducharme lui a ensuite demandé de visionner les images de caméras de surveillance d’un autre secteur à proximité du complexe, puis a quitté.
En entrevue mardi midi, Me Roy a été questionné sur les raisons qui le poussent à mettre l’accent sur ces visionnements d’images par Ducharme. Il a simplement indiqué que la réponse viendrait lors des plaidoiries.
La présumée victime a livré son récit une première fois à un policier du Service de police de Sherbrooke, avant que l’enquête ne soit reprise par le Bureau des enquêtes indépendantes. Il a décrit le témoignage de la victime.
«Je le voyais, elle était bouleversée. Elle pleurait. J’avais en face de moi une personne qui avait besoin d’aide. J’avais vraiment une personne qui était désemparée en avant de moi», a-t-il expliqué.
L’entretien avec la victime aurait duré une trentaine de minutes. Le policier a été secoué par ce qu’il a entendu. «Je ne m’attendais vraiment pas à ça, d’avoir ce genre de rencontre-là. Les deux bras me sont tombés à terre», a-t-il décrit.
Au moment de la publication de cet article, le témoignage de M. Ducharme se poursuivait et son contre-interrogatoire n’avait pas encore débuté.
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