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Le chef libéral Marc Tanguay a rabroué l'une de ses députées pour son appui à la nomination d'Amira Elghawaby, à titre de conseillère spéciale de Justin Trudeau chargée de la lutte contre l'islamophobie.
L'Assemblée nationale a demandé par motion mardi la révocation de la nouvelle conseillère spéciale de Justin Trudeau chargée de la lutte contre l'islamophobie, mais Québec solidaire (QS) s'est abstenu.
Le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, a ainsi dénoncé les propos péjoratifs d'Amira Elghawaby visant les Québécois.
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Tous les élus de la Coalition avenir Québec (CAQ), ainsi que ceux du Parti libéral (PLQ) et du Parti québécois (PQ), ont voté en faveur de la motion, mais pas QS: les 11 élus de gauche ont préféré s'abstenir.
«Justin Trudeau cautionne le mépris envers les Québécois» en gardant Amira Elghawaby, a déclaré le premier ministre François Legault en mêlée de presse avant l'adoption de la motion.
«Mme Elghawaby ne s'est pas excusée, je n'en reviens pas que M. Trudeau nous dise qu'il l'appuie à 100 %», a lancé M. Legault.
Les partis sont divisés sur cette controverse. Le PLQ s'est embourbé dans un autre cafouillage sur ses positions, tandis que QS veut rencontrer la militante sans réclamer sa démission, alors qu'un de ses députés voit dans cette affaire une diversion caquiste. Et selon le PQ, «c'est une évidence qu'elle doit quitter».
Rappelons que cette nomination suscite un tollé en raison des déclarations péjoratives de Mme Elghawaby visant les Québécois. «La majorité des Québécois sont (guidés) par un sentiment antimusulman», avait-elle notamment écrit.
Cependant, Justin Trudeau persiste dans son choix, a déploré le ministre caquiste responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge.
«Le gouvernement Trudeau a manqué une belle occasion de bâtir des ponts, a-t-il dit en mêlée de presse en début d'après-midi. Il a choisi de creuser des fossés.»
De son côté, l'opposition officielle dit une chose et son contraire. La députée libérale Jennifer Maccarone a d'abord écrit sur Twitter que la «CAQ démontre encore une fois une rigidité sans nom et un manque d'humanité en ne soutenant pas la nomination de Mme Elghawaby».
«C'est une erreur d'équipe», a dit le chef libéral Marc Tanguay en mêlée de presse à l'Assemblée nationale, pour ensuite expliquer qu'il n'y a qu'une seule position au PLQ: Mme Elghawaby doit présenter des excuses rapidement parce que le temps commencer à manquer.
De son côté, QS a condamné les propos de Mme Elghawaby et a demandé une rencontre avec elle.
«C'est la manière raisonnée d'agir, parce que ses propos sont blessants», a dit le chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois en mêlée de presse mardi matin.
Mais un député de QS, Haroun Bouazzi, voit une diversion entretenue par le gouvernement caquiste dans cette affaire.
Dans un tweet, il a affirmé que «le gouvernement n'a pas de plan clair pour la transition énergétique, pour l'école publique, pour la crise dans nos hôpitaux, mais les stratèges de Legault: 'regardez! Une femme qui porte un voile'».
Il a ajouté un mot-clic «voilerlincompetance» (sic).
«C'est une évidence qu'elle doit quitter, a pour sa part tranché le député péquiste Pascal Bérubé. C'est une évidence que ce qu'elle a dit est une hérésie.»
L'élu indépendantiste soutient que ce n'est qu'une autre démonstration de l'incompatibilité des choix du Canada et du Québec.
«Je ne lui demande pas de quitter. Je nous demande de quitter ce pays-là», a-t-il conclu.