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«Je trouve ça navrant que ce soit si difficile d'avoir une conversation saine sur cette question-là sans qu'on cherche à amplifier mes propos qui, je pense, étaient sobres.»
Paul St-Pierre Plamondon défend les propos qu'il a tenus mercredi sur l'immigration, le chemin Roxham et la «montée des extrêmes» en les qualifiant somme toute de «sobres».
Le chef du Parti québécois (PQ) n'a guère apprécié que l'ex-ministre libérale et animatrice à la radio Nathalie Normandeau l'accuse de tenir des propos «à connotation xénophobe».
«Je trouve ça navrant que ce soit si difficile d'avoir une conversation saine sur cette question-là sans qu'on cherche à amplifier mes propos qui, je pense, étaient sobres», a déclaré jeudi M. St-Pierre Plamondon.
La veille, il avait plaidé pour une baisse des seuils d'immigration au Québec, et pour la fermeture du chemin Roxham, afin d'éviter «la montée des extrêmes», comme en Hongrie, notamment.
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«Si on fait l'erreur de ne pas trouver des modèles durables, ça a des conséquences sur une partie de l'électorat qui va décider de prendre les choses d’une autre manière», avait-il affirmé.
Les «insatisfactions» seront «exacerbées» si on n'arrive plus à fournir des services à la population, avait renchéri en point de presse le chef souverainiste, en disant vouloir préserver la «paix sociale».
Invité à approfondir sa pensée jeudi, M. St-Pierre Plamondon a rappelé que des organismes communautaires avaient sonné l'alarme quant au manque de logements.
«Je dis simplement que d'autres pays ont mal planifié ces questions-là et que le constat aujourd'hui, c'est plus de tensions, moins de paix sociale», a-t-il soutenu en clôture du caucus présessionnel de son parti.
Paul St-Pierre Plamondon revendique le droit d'aborder les questions d'immigration «démocratiquement» et «dans le respect».
«C'est parfaitement légitime de se poser la question: "Quelle est la capacité d'accueil du Québec et quelles sont nos options dans les circonstances?"» a-t-il dit.
Il a refusé de commenter la récente déclaration de l'ex-chef péquiste Jean-François Lisée, selon laquelle il fallait envoyer des demandeurs d'asile non francophones par autobus à Ottawa.
M. Lisée a tenu ces propos mardi dernier dans le cadre de l’émission «Mordus de politique» sur ICI RDI.
«Je ne commenterai pas chaque commentaire ou hypothèse qui s'écrit en termes de politique publique, ce n'est pas mon rôle», s'est contenté de répondre M. St-Pierre Plamondon.
Il a néanmoins invité le gouvernement Legault à poser un geste d'éclat et à fermer lui-même le chemin Roxham. Cela pourrait se faire à l'aide de la Sûreté du Québec, a-t-il dit.
«Il faut provoquer un peu un changement à Ottawa, parce que le message général, après six ans, à Ottawa, c'est: "On ne s'intéresse pas à votre situation".»
Le chemin Roxham est un passage non officiel qui permet à des demandeurs d’asile d'entrer au Québec sans possibilité d'être refoulés aux États-Unis. L'an dernier, 39 171 demandeurs d'asile y ont été interceptés.
Jeudi, en fin de journée, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a ajouté son grain de sel et prié les caquistes et péquistes de cesser de voir l'immigration comme un problème.
«Ils nous parlent de pression sur les services, mais jamais de la contribution de l'immigration aux mêmes services», a-t-il notamment gazouillé.