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Un nouveau sondage Léger brosse un sombre portrait de l’industrie de la construction au Québec.
Un nouveau sondage Léger consulté en primeur par Noovo Info vient brosser un sombre portrait de l’industrie de la construction au Québec: un travailleur sur 10, soit 20 000 personnes, selon des projections, dit avoir été victime de harcèlement ou d’intimidation au travail.
Une proportion de 23% des victimes serait des minorités visibles; 18% seraient nées à l’étranger, 14% seraient Autochtones et 14%, des femmes.
Autre constat alarmant relevé dans le coup de sonde commandé par la Commission de la construction du Québec (CCQ): 61% des travailleurs sondés affirment avoir déjà été confrontés à des situations de discrimination, d’intimidation ou de harcèlement (DIH).
Le type de discrimination survenant le plus souvent serait lié à du sexisme, de la misogynie ou à des comportements ou propos misogynes, alors que 15% des répondants ayant assisté à des cas de DIH ont mentionné cette situation.
Les répondants affirmant avoir été victimes de DIH disent de leur côté avoir le plus souvent subi des abus, des insultes, du harcèlement ou des menaces verbaux.
23% des répondants ayant été confrontés à ces situations disent aussi avoir constaté des dessins, photos, ou textes discriminatoires ou vulgaires sur des chantiers.
Malgré tout, 79% des répondants au sondage ont confié ne pas faire de signalement, de peur de représailles ou de perdre leur emploi.
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Confrontés à ces données, des partenaires du secteur de la construction indiquent vouloir mettre de l’avant des «actions concrètes» afin de donner un coup de barre face à cette conjoncture inquiétante. Une campagne de communication afin de mieux informer les travailleurs de la construction au sujet des situations problématiques. La CCQ veut également bonifier son offre de services pour les victimes de ce genre d’événements. Enfin, un plan d’action pour lutter contre la discrimination, l’intimidation et le harcèlement sera adopté.
«Notre industrie a pris des moyens courageux pour avoir un portrait juste et réaliste quant au climat de travail sur les chantiers. Nous sommes tous mobilisés sur la question et à l’œuvre pour trouver des solutions», soutient la présidente-directrice générale de la CCQ, Audrey Murray.
Mme Murray relève que l’industrie de la construction aura besoin de 17 000 nouveaux travailleurs annuellement d’ici 2028 pour répondre à la demande.
«Nous avons tout à gagner à travailler pour améliorer le climat de travail et ainsi être en mesure d’attirer et retenir plus de personnes.»
Pour le moment, le sondage fait état de 32% des employeurs qui ne disposeraient pas de politiques et pratiques claires en gestion de cas de discrimination, d’intimidation ou de harcèlement. Inversement, 75% des employeurs se disent bien outillés pour gérer correctement ces cas.
Le sondage de la firme Léger a été mené auprès de plus de 10 700 salariés-es et de 2 400 employeurs de l’industrie de la construction au printemps 2023.
Avec la collaboration de Véronique Dubé pour Noovo Info.