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C'est l'aboutissement d'un calvaire après plusieurs mois pour le couple.
Une cliente d'Air Canada a retrouvé le bagages perdu de son mari dans un entrepôt public d'Etobicoke, en Ontario, et l'a récupéré quatre mois et demi après sa disparition.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
Nakita Rees, de Cambridge, en Ontario, dit que, bien qu'elle soit soulagée d'avoir récupéré leur bagage, elle souhaite avoir les réponses à ses questions. Elle se demande notamment comment le sac s'est retrouvé entre les mains d'une organisation caritative.
Selon Mme Rees, la semaine dernière, la police a obtenu un mandat pour ouvrir l'unité de stockage où l'appareil de localisation AirTag montrait que la valise de son mari s'y trouvait depuis octobre.
C'est l'aboutissement d'un calvaire après plusieurs mois pour le couple.
En septembre dernier, lors de leur retour de leur lune de miel en Italie et en Grèce, l'une de leurs trois valises n'est pas arrivée de Montréal à Toronto.
Le couple avait placé un AirTag dans le sac, et pouvait voir qu'il se trouvait à Montréal. Un mois après l'atterrissage, ils l'ont vu voyager sur l'autoroute jusqu'à un entrepôt public à Etobicoke, où ils disent l'avoir vu traîner pendant les trois derniers mois.
«J'ai envoyé de nombreux courriels à Air Canada avec des captures d'écran, leur demandant pourquoi il était là, ce qui se passait, et nous sommes [même] retournés à Pearson pour parler à un gestionnaire», a raconté M. Rees.
Finalement, le couple s'est rendu lui-même au centre de stockage et a marché à l'extérieur jusqu'à ce que le AirTag a indiqué l'emplacement exact du bagage. Ils ont également signalé l'incident à la police.
Nakita Rees a dit qu'ils ont suivi leur AirTag jusqu'à un entrepôt à Etobicoke. | Crédits photos: Nakita Rees
Puis, au cours d'une fin de semaine, Mme Rees affirme que la police de Toronto lui a dit qu'un organisme de bienfaisance sous contrat avec Air Canada avait obtenu légalement le sac après qu'il n'avait pas été réclamé.
Dans un communiqué, la police de Toronto a expliqué que les déclarations de vol faites par quatre personnes concernant des bagages perdus localisés avec AirTags les ont conduits au centre d'entreposage d'Etobicoke.
«L'enquête a permis de déterminer qu'un organisme de bienfaisance sous contrat avec le transporteur aérien avait obtenu légalement les bagages de la compagnie aérienne après qu'ils n'aient pas été réclamés. Les bagages ont été transportés dans un entrepôt à Etobicoke», a indiqué la police à CTV News.
Mme Rees a mentionné que la police lui avait dit avoir trouvé environ 500 sacs dans l'unité d'entreposage et que plusieurs d'entre eux contenaient des AirTags émettant des signaux sonores.
Mme Rees a raconté que son mari avait reçu un appel du service mondial des bagages d'Air Canada lundi. Elle a expliqué que le représentant s'est excusé et a dit que leur sac avait été retrouvé dans un entrepôt à Toronto et qu'il leur serait expédié plus tard dans la journée.
Il a été livré au lieu de travail de Mme Rees vers 16h30.
Bien que le couple soit soulagé d'avoir retrouvé leur sac, Mme Rees se dit toujours frustrée et veut des réponses de la compagnie aérienne.
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Bien que le couple ait reçu une indemnisation pour le sac perdu, elle estime que ce n'est pas la question et que le montant était inférieur à la valeur totale du bagage et de son contenu.
«Je pense qu'ils méritent de payer à autant de personnes auxquelles ils ont fait du mal, pour être complètement honnêtes avec vous. Je pense que c'est juste. Je ne suis pas ici pour prendre tout leur argent, cela n'a jamais été le but de cette affaire, le but est que j'ai vu mon bagage quitter une installation sans qu'Air Canada ne soit au courant, selon eux. Il a été placé dans un entrepôt public, que j'ai ensuite dû contacter les autorités pour l'ouvrir. Si je ne l'avais pas fait, personne n'aurait eu à rendre de comptes», a-t-elle souligné.
Dans une déclaration envoyée par courriel, Air Canada a présenté ses excuses pour le retard et a déclaré qu'on avait «déjà versé en octobre la compensation maximale prévue par la loi, soit environ 2 300 $».
La compagnie aérienne a déclaré que le couple a voyagé à la fin de l'été, alors que les transporteurs aériens se remettaient encore des perturbations liées au COVID-19.
«Dans ce cas particulier, la situation a été aggravée par la déconnexion de l'étiquette à bagage à un moment donné du voyage. Malgré tous nos efforts, il ne nous a pas été possible d'identifier le propriétaire du bagage, qui a été désigné comme non réclamé, et nous avons décidé d'indemniser le client», a affirmé la compagnie aérienne.
«Conformément à la politique de l'IATA et aux pratiques d'autres transporteurs, les clients dont les sacs ne peuvent être localisés sont admissibles à une indemnisation après 21 jours et les sacs dont le propriétaire ne peut être déterminé peuvent être éliminés après 90 jours, ce que nous faisons par l'intermédiaire d'une société tierce, qui fait des dons à des organismes de bienfaisance.»
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Pendant ce temps, le ministre des Transports du Canada a déclaré à CTV News que cet incident montre que les compagnies aériennes doivent faire davantage pour protéger les biens des passagers.
«Il est frustrant que les compagnies aériennes n'aient toujours pas modernisé leur système de manutention des bagages et il est vraiment important que, du point de vue du gouvernement, nous veillions à ce que les droits des clients soient protégés», a déclaré le ministre Omar Alghabra.
Marcus Bornfreund, un avocat de la défense criminelle basé à Toronto, a déclaré que c'est le premier cas de ce genre qu'il a vu.
Qu'est-ce qui donne à Air Canada le droit de se débarrasser de ce bagage? Et je dirais qu'ils ne l'ont pas. Ils ne l'ont pas contractuellement, et certainement pas en vertu du droit pénal. En fait, il pourrait s'agir d'une infraction criminelle dans le sens où le vol ou la possession illégale de la propriété d'une autre personne relève du droit pénal», a-t-il précisé.
Selon lui, il semble qu'il n'y ait aucune excuse légale» pour expliquer pourquoi le sac s'est retrouvé dans les installations d'Etobicoke.
«La compagnie aérienne a une responsabilité une fois qu'elle est au courant de son emplacement. Je dirais qu'elle doit s'assurer qu'il se retrouve entre les mains de son propriétaire et qu'il ne prenne pas la poussière dans un entrepôt sans explication», a-t-il ajouté.
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Gabor Lukacs, président d'Air Passenger Rights, a mentionné qu'il espérait qu'une enquête sérieuse soit déclenchée.
«Donner la propriété de quelqu'un d'autre a un nom. C'est du vol», a lancé M. Lukacs. «Nous ne parlons pas de bagages non réclamés. Nous parlons de bagages signalés comme disparus, et d'après ce que j'ai compris, il y a des centaines de bagages dans la même installation.»
Selon M. Lukacs, même si un passager abandonne son sac, celui-ci reste sa propriété, surtout s'il est déclaré perdu.
«La compagnie aérienne a la responsabilité très importante de vous rendre votre sac», a-t-il déclaré. «Elle a conclu un contrat pour transporter les bagages et ce contrat inclut l'obligation de vous les rendre, à moins qu'elle ne puisse démontrer que vous les avez abandonnés de manière proactive.»
Il a ajouté que, surtout, c'est à la compagnie aérienne de retrouver le bagage et de le rendre au passager, et non l'inverse.
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