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La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a déclaré vendredi qu'elle n'avait aucun problème avec la proposition du chef conservateur Pierre Poilievre d'accorder aux municipalités une prime pour encourager la construction de logements, mais à condition qu'elle passe par le gouvernement provincial.
Vendredi, Mme Smith a prononcé un discours devant les conservateurs lors d'une conférence annuelle de réseautage à Ottawa, quelques jours après avoir déposé un projet de loi visant à empêcher les villes albertaines de négocier des accords directement avec le gouvernement fédéral.
Elle a affirmé que son message au premier ministre Justin Trudeau était de rester à l'écart des affaires de l'Alberta.
La cheffe du Parti conservateur uni a soutenu que si la loi était adoptée, elle obligerait les entités réglementées par la province, comme les municipalités et les établissements postsecondaires, à demander la permission du gouvernement avant de modifier ou de conclure un nouvel accord avec Ottawa.
Elle a indiqué que cela avait été motivé par l'annonce par le gouvernement libéral d'accords de financement avec des villes comme Calgary et Edmonton en se servant du Fonds d'accélération du logement.
Dans le cadre de ce programme, les villes doivent faire une demande pour recevoir de l'argent. Le ministre fédéral du Logement, Sean Fraser, a affirmé le mois dernier que le fonds était lié à l'innovation et non à la population.
Après son discours au rassemblement du réseau «Canada fort et libre» à Ottawa, Mme Smith a suggéré que la même règle exigeant l'approbation provinciale avant que les fonds fédéraux soient versés s'appliquerait si les conservateurs formaient le prochain gouvernement.
«La politique que nous avons s'applique peu importe celui qui occupe le fauteuil du premier ministre, a-t-elle lancé. Nous nous attendons à ce qu'ils respectent les compétences provinciales et travaillent avec nous.»
Mme Smith accuse souvent M. Trudeau de manquer de respect aux compétences provinciales et de faire valoir ses perspectives «idéologiques», surtout lorsqu'il s'agit de faire progresser les politiques de lutte contre les changements climatiques.
Les nouvelles offres de logement ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, a-t-elle laissé savoir.
Les sondages laissent entendre que l’inquiétude suscitée par le coût de la vie et l’abordabilité du logement incite de nombreux Canadiens – en particulier les millénariaux, qui ont porté M. Trudeau au pouvoir de façon majoritaire en 2015 – à se tourner vers les conservateurs comme solution de rechange.
M. Poilievre a proposé sa propre série de mesures pour accélérer la construction de logements, notamment en offrant des primes aux municipalités qui en construisent davantage et en menaçant de retenir de l'argent à celles qui ne le font pas.
Il croit que les «gardiens du gouvernement» sont responsables du ralentissement de la construction de logements et vise particulièrement les villes avec son discours de «réduction des formalités administratives».
C'est pourquoi M. Poilievre affirme que son plan pour augmenter l'offre de logements consistera à obliger les municipalités à agir plus rapidement.
«Tant qu'elles travaillent avec le gouvernement provincial, cela ne nous posera aucun problème», a dit Mme Smith à propos de sa proposition de prime.
Elle a ajouté qu'elle estime qu'il est «totalement inefficace» pour le gouvernement fédéral de conclure des accords spécifiques avec des municipalités.
«C'est la définition même de la bureaucratie», a déclaré la première ministre.
M. Poilievre n'a pas directement répondu à l'affirmation de Mme Smith selon laquelle elle s'attend à ce qu'un futur gouvernement conservateur travaille par l'intermédiaire de son gouvernement pour fournir des fonds pour le logement.
Au lieu de cela, le député ontarien Scott Aitchison, porte-parole du parti en matière de logement, a mentionné dans un communiqué que M. Trudeau avait échoué en matière de logement, l'accusant d'avoir donné la priorité aux séances de photos en faisant des annonces de financement dans le cadre de son Fonds d'accélération du logement de 4 milliards de dollars.
«Les conservateurs qui font preuve de gros bon sens récompenseront ceux qui font construire des maisons et puniront ceux qui bloquent la construction», a déclaré M. Aitchison.
Vendredi, M. Trudeau a annoncé un nouveau plan de logement qui, selon lui, permettra de construire 3,9 millions d’unités d'ici 2031. Cette annonce survient avant la publication du budget libéral de 2024, la semaine prochaine, qui est fortement axé sur la crise du logement, selon le gouvernement.
S'exprimant à Vaughan, en Ontario, M. Trudeau a déclaré que ça ne fait que quelques mois que les premiers ministres des provinces exigent que le gouvernement fédéral en fasse davantage pour résoudre ce problème.
«Les provinces devraient faire attention à ce qu'elles souhaitent, a-t-il plaisanté. Elles veulent que le gouvernement fédéral résolve la crise du logement, mais nous le faisons et nous continuerons de le faire.»