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Le Québécois Mikaël Kingsbury a conclu avec panache une autre saison dominante en ski acrobatique en remportant samedi l'épreuve masculine des bosses en parallèle de la Coupe du monde d'Almaty, au Kazakhstan.
Malgré le riche et éloquent palmarès qu'il s'est façonné au cours de sa carrière, le skieur acrobatique québécois Mikaël Kingsbury ressentait une certaine fébrilité avant d'entamer sa première descente sur piste samedi. L'enjeu était clair et simple à la fois, et de nouveau, il a livré la marchandise et atteint les objectifs qu'il s'était fixés.
Kingsbury a conclu avec panache une autre saison dominante en remportant l'épreuve masculine des bosses en parallèle de la Coupe du monde d'Almaty, au Kazakhstan.
Lors de la grande finale de cette dernière course de la saison, Kingsbury a vaincu le Suédois Walter Wallberg par un score de 22-13 pour la 80e victoire de sa carrière en Coupe du monde.
L'Australien Matt Graham, que Kingsbury avait battu 21-14 en demi-finale, a gagné la petite finale 22-13 face au Japonais Ikuma Horishima, et il a complété l'épreuve en troisième position.
Avec son triomphe, samedi, Kingsbury a mis la main sur le globe de cristal de la discipline. Il vient s'ajouter à ceux qu'il était déjà assuré de gagner au classement général et en courses individuelles.
Ce plus récent globe de cristal _ le 24e de sa carrière _ lui était désormais acquis après qu'il eut battu le Sud-Coréen Daeyoon Jung, 20-15, lors de la manche initiale de l'épreuve de samedi.
Cette victoire faisait en sorte que Wallberg, le seul skieur qui aurait pu le doubler au sommet du classement de la discipline, ne pouvait plus le rejoindre.
«J'ai vu les entraînements, je savais que Walter skiait vraiment bien et vite, je savais qu'il allait probablement bien faire, et ça vient avec de la pression quand même», a raconté Kingsbury en visioconférence.
Dans un scénario où Wallberg allait gagner la compétition, Kingsbury pouvait se permettre de se classer en huitième place de l'épreuve et terminer quand même au premier rang au classement final de la discipline. Mais pour ce faire, il devait absolument battre le Sud-Coréen.
«Sans dire que j'étais stressé, j'avais des papillons parce que mon premier duel valide l'or; c'était pour le globe en duel (parallèle). Une fois que ça s'est fait, on dirait que là, je me suis mis à mieux me sentir, (à avoir) moins de pression sur les épaules. Je pense que ç'a paru sur mon ski. J'étais un peu plus relâché», a-t-il analysé.
«Si je ne gagnais pas (le premier duel), tout était dans les mains de Walter, et je ne voulais pas que ça arrive», a ajouté Kingsbury, qui a ensuite battu l'Américain Nick Page, 31-4, en quarts de finale.
Aidé par trois victoires en six épreuves, Kingsbury complète la saison en bosses en parallèle avec un total de 462 points, comparativement à 374 pour Wallberg.
Au classement général, qui combine les épreuves individuelles et les bosses en parallèle, Kingsbury a amassé 1002 points alors que Horishima a dû se contenter de 660 points, au deuxième rang.
En 12 sorties sur piste en Coupe du monde en 2022-23, Kingsbury a terminé premier six fois et deuxième en cinq autres occasions. La seule tache à cet impressionnant palmarès est sa 29e place lors de l'épreuve des bosses en parallèle à l'Alpe d'Huez, en France, le 17 décembre.
Bref, il a connu une saison faste, une saison qu'il a couronnée avec deux médailles d'or aux Championnats du monde, il y a trois semaines en Géorgie, et ce doublé au Kazakhstan ce week-end, après son triomphe lors de l'épreuve individuelle des bosses, vendredi.
«Le plus difficile, dans notre sport, c'est de gagner les globes, de loin. La médaille olympique est 'tough' parce qu'elle vient une fois aux quatre ans. C'est comme dans n'importe quel sport; une fois aux quatre ans, tu peux l'échapper. Mais une saison complète, tu ne l'échappes pas. Quand tu l'as gagnée, c'est parce que tu as été vraiment le meilleur», a fait remarquer Kingsbury.
«Globalement, je trouve que j'ai bien fait les affaires. Oui, j'ai eu un accrochage en France, mais ça m'a permis de revenir plus fort. J'ai fait 11 podiums sur 12 départs, j'ai été deux fois champion du monde dans une saison où les skieurs étaient vraiment constants et exceptionnels à chaque course. Ç'a fait sortir le meilleur de moi-même et je trouve que c'est motivant en allant vers l'avant.»
Au fil de sa visioconférence, Kingsbury s'est même avancé à parler de ses plans en prévision de la prochaine saison et des années à venir. Les Jeux olympiques de 2026 sont dans sa mire, bien qu'il ait aussi souligné qu'il va y aller une année à la fois.
«J'ai 30 ans, mais j'ai l'impression que je peux continuer à m'améliorer encore, et c'est ça qui est le fun dans mon sport. Il n'y a aucune perfection et tu peux toujours être de meilleur en meilleur. C'est motivant pour moi. Oui, j'ai gagné beaucoup d'affaires, mais je veux continuer à gagner. Quatre-vingt, éventuellement, ça peut être 90, et 100 est peut-être toujours dans l'équation.»
Assurément, Kingsbury est déjà un géant de son sport. Samedi, cependant, il a paru gêné lorsqu'il s'est fait demander quel héritage il espérait et croyait laisser.
«Pour l'instant, je suis dedans, je vis le moment présent et je fonce au fond. Je suis affamé. (...) Je veux juste faire de mon mieux. J'essaie de ne pas penser à ça. Je ne fais pas ça pour battre n'importe quel autre athlète dans d'autres sports. Je le fais pour moi.»
Trois autres Canadiens ont pris part à la compétition. Du groupe, Elliot Vaillancourt est celui qui a le mieux fait en atteignant les quarts de finale, où il s'est incliné face à Graham, 21-14.
Gabriel Dufresne et Julien Viel ont été éliminés à l'issue des huitièmes de finale. Dufresne a perdu par le score serré de 19-16 contre Wallberg.