Début du contenu principal.
«Les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques lancent un message fort au gouvernement.»
Les membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) ont choisi, au terme de deux jours de vote électronique, de rejoindre le mouvement de grève du secteur public, les 8 et 9 novembre prochains.
Tenu mardi et mercredi, le vote électronique a cumulé la position de 74% de ses quelque 80 000 membres, qui se sont exprimés à 95% en faveur d'un débrayage pouvant aller d'une journée de grève à une grève générale illimitée.
«On parle de près de 60 000 professionnelles qui se sont prononcées pour la grève, c'est du jamais vu. C'est un mandat très, très fort et très parlant», a déclaré en entrevue téléphonique la présidente de la FIQ, Julie Bouchard.
«Et c'est signe à quel point les professionnelles en soins n'en peuvent plus de leurs conditions de travail actuelles et qu'elles sont prêtes à tout pour s'assurer qu'elles en ait de meilleures, et aussi un meilleur salaire», a ajouté la syndicaliste à La Presse Canadienne.
Outre des augmentations salariales, les infirmières réclament notamment la fin des heures supplémentaires obligatoires et des ratios de patients par infirmière revus à la baisse.
Ce coup de sonde unique et électronique diffère de celui du front commun intersyndical, qui regroupe la CSQ, l'APTS, la FTQ et la CSN, et qui ont consulté leurs membres syndicat par syndicat sur une période de quatre semaines. La plupart des syndicats du front commun ont également appuyé la grève dans des taux avoisinant 90%.
Malgré la grève, les services essentiels continueront d'être dispensés, comme l'a ordonné le Tribunal administratif du travail en juin dernier en prévision de l'éventuel conflit de travail.
«Les professionnelles en soins ont à coeur la santé des patient-e-s. Leur objectif est de mettre la pression sur l'employeur, pas sur les patient-e-s. Les Québécoises et les Québécois peuvent compter sur le professionnalisme des professionnelles en soins du réseau de la santé», a assuré la FIQ dans un communiqué.
En plus des deux journées de grève prévues au début de novembre, la FIQ ne ferme pas la porte à poursuivre le débrayage si les négociations avec Québec n'aboutissent pas à une entente satisfaisante.
«On est à la table de négociations depuis près d'un an et on fait toujours face à un employeur qui fait la sourde oreille quand on parle, déplore Mme Bouchard. On débute avec deux journées de grève (...) et nous verrons par la suite si le gouvernement fait des avancées, s'il est réellement prêt à négocier.»
«Déjà que nos conditions de travail sont très difficiles, ce que François Legault veut faire c'est les dégrader encore plus en nous traitant comme des pions interchangeables. Il n'a aucun respect pour notre jugement professionnel ou notre vie personnelle», a également déclaré la présidente dans un communiqué.