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Scottie Scheffler n'est pas quelqu'un d'égoïste. Il n'a pas été élevé de cette façon, et ça n'est pas comme ça qu'il entend vivre sa vie, et si jamais il s'égare en cours de route, alors il sait que sa femme, Meredith, le ramènera dans le droit chemin.
Le problème, c'est que Scheffler évolue dans un sport individuel.
«Tu es seul sur le terrain, a-t-il expliqué, et quand tu es au sommet de ton art, vous savez, des gens vous approchent pour obtenir des faveurs, et parfois il faut savoir être égoïste. C'est difficile de dire 'non', mais il faut apprendre à le faire.»
Personne n'est aussi dominant que lui présentement.
Deux ans après avoir remporté son premier Tournoi des Maîtres, Scheffler est de retour sur les allées du club de golf Augusta National cette semaine. Il est le golfeur no 1 au monde, et personne ne lui arrive à la cheville. Le golfeur âgé de 27 ans originaire de Dallas a terminé dans le top-10 de sept des huit tournois auxquels il a pris part jusqu'ici cette saison, une séquence qui lui a également permis de triompher successivement au tournoi sur invitations Arnold Palmer et au Championnat des joueurs — où il est d'ailleurs devenu le premier golfeur de l'histoire à défendre son titre avec succès.
À son dernier départ, à l'Omnium de Houston il y a deux semaines, son record de 28 rondes consécutives sous la normale a pris fin avec un pointage de 70 (la normale) en deuxième ronde. Scheffler a conclu la compétition à un coup du vainqueur, en deuxième place.
Il n'y a donc rien de surprenant au fait que Scheffler reçoive de nombreuses demandes ces temps-ci.
On lui demande de livrer des discours. Les enfants près des cordons de sécurité lui demandent son autographe, et les adultes également. Netflix a affecté une équipe de tournage pour le suivre dans son quotidien, dans le cadre de sa série 'Full Swing', et c'est sans compter toutes ses autres obligations, qui s'additionnent chaque fois qu'il soulève un nouveau trophée.
«Il faut apprendre à dire 'non' à certaines personnes, a-t-il reconnu, parce qu'en fin de compte, quand tu te présentes à un tournoi de golf, tu es là pour performer, pour faire de ton mieux. Et tu ne peux pas te laisser déconcentrer par ton environnement.»
Certes, Scheffler est un compétiteur né. Mais il admet du même souffle qu'une victoire dans un tournoi «me rend heureux que pour environ cinq minutes».
Son triomphe au Tournoi des Maîtres l'a peut-être fait jubiler un peu plus longtemps.
«Par la façon dont j'ai été élevé, je dois admettre que le golf n'était pas au sommet des priorités chez moi. C'était simplement un sport que j'adorais, a-t-il dit. Et ma famille m'a soutenu là-dedans. J'ai trois soeurs, et je suis certain qu'elles ont assisté à beaucoup plus de tournois que ce qu'elles auraient voulu en grandissant. Ma famille m'a toujours très bien soutenu là-dedans. Et on dirait que je me répète, mais le golf n'est pas — c'est ce que je fais. Je ne me définis pas par ça, vous comprenez?»
C'est simplement qu'il excelle dans ce sport.
Et c'est la raison pour laquelle Scheffler est encore le favori pour l'emporter cette semaine. Aucune pression, donc.
«Quand je me retrouve sur le tertre de départ d'un tournoi, je commence toujours par réfléchir à ma préparation. Je me dis à moi-même: tu as fait ton boulot. Tu as fait tout ce que tu as pu. Tu as coché toutes les cases, a évoqué l'Américain. Et, ouais, c'est normal que tu sois nerveux. Il y a une certaine fébrilité, une certaine anxiété. Ce sont toutes des émotions que tu ressens lorsque tu participes à un tournoi. L'objectif, c'est de savoir comment exploiter toutes ces sensations et ces émotions pour maximiser ta concentration, c'est tout.»