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Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a confirmé mercredi, à mots couverts, que la proposition monétaire dévoilée la veille par le gouvernement fédéral était à prendre ou à laisser.
Ottawa entend discuter avec les provinces et les territoires, au cours de prochaines semaines, des façons de «traduire les dollars» de nouveau financement promis pour les systèmes de santé «en résultats concrets pour les patients», mais écarte complètement l'idée de bonifier son offre d'environ 46 milliards $.
Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a confirmé mercredi, à mots couverts, que la proposition monétaire dévoilée la veille par le gouvernement fédéral était à prendre ou à laisser.
«Le premier ministre (Justin Trudeau) a été très clair, a affirmé M. Duclos. Hier, il a dit que c’est l’offre que l’on fait étant donné tout le contexte des finances publiques du gouvernement canadien, de ce qui se passe dans le monde, des autres investissements qu’on a besoin de faire.»
Le ministre a ajouté que «ce sont ces montants que l’on pense être substantiels (pour) pouvoir mener à des résultats importants pour les patients et pour les travailleurs».
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Au cours d'une entrevue accordée à La Presse Canadienne, M. Duclos a soigneusement évité d'employer l'expression «offre finale». Il a toutefois signalé qu'il est clair à ses yeux que les prochaines étapes des pourparlers entre Ottawa et les provinces n'incluent pas de révision à la hausse des 46 milliards $ proposés sur 10 ans.
«Non, non. L’offre a été annoncée hier et maintenant on a besoin de voir ce que ça va donner pour les gens au cours des prochaines années.»
Le ministre a indiqué qu'il enverra une lettre «dans les prochaines heures ou jours» à chacun de ses 13 vis-à-vis provinciaux et territoriaux pour leur demander plus de clarté sur leur positionnement face à l'offre d'Ottawa. Il a aussi dit s'attendre à rencontrer plusieurs d'entre eux «plutôt rapidement», sur une base individuelle.
Déjà, une rencontre a été planifiée pour jeudi, à Toronto, avec le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, et sa ministre de la Santé, Sylvia Jones. Le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, sera également présent.
M. Duclos a fait savoir que la missive à être envoyée à ses homologues mettra la table pour que les provinces prévoient ensuite des «plans d'action» vers l'atteinte de quatre priorités communes, soit l'accès aux médecins de famille ainsi qu'aux infirmières, la réduction des listes d’attente, la santé mentale et le partage d'information.
«Le travail qui continue est un travail qui (se poursuit) sur la base des résultats qu’on veut atteindre ensemble. Donc, ce sont des échanges et du travail difficile et solide que j’ai besoin de faire en particulier avec mes collègues ministres de la Santé», a résumé M. Duclos.
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Durant une rencontre fort attendue d'environ deux heures avec les premiers ministres provinciaux et territoriaux, M. Trudeau a annoncé mardi qu'il entendait injecter 46,2 milliards $ en nouveau financement en matière de santé au cours des 10 prochaines années.
Cela équivaut à environ un sixième de la hausse de 28 milliards $ que demandaient les provinces au cours d'une première année, suivie d'une indexation de 5 %.
Le premier ministre du Québec, François Legault, n'a pas tardé à qualifier le «montant total» mis sur la table de négociations par Ottawa de «nettement insuffisant».
«De toute évidence, on n'a pas la même définition du mot "substantiel"», a-t-il dit mardi en référence à l'ampleur de la hausse du Transfert canadien en santé qu'il soutient que M. Trudeau lui a fait miroiter.
Mais alors que des budgets seront déposés dans les prochaines semaines tant à Ottawa que dans les provinces, plusieurs premiers ministres, comme M. Legault, ont dit que, d'ici à une meilleure entente, «c'est mieux d'avoir un petit montant que de ne rien avoir».
La présidente du Conseil de la fédération, Heather Stefanson, a signalé que les premiers ministres allaient analyser l'offre fédérale plus en détail et se réunir entre eux bientôt pour discuter des prochaines étapes.
Par ailleurs, M. Legault s'est réjoui que le fédéral n'impose «pas de conditions» que le Québec et les autres provinces seraient tenus de respecter afin de voir leur financement en matière de santé augmenter.
«M. Trudeau a été très clair avec moi: si on souhaite investir 100 % de l'argent dans une de nos priorités, on peut le faire. Même si on nous demande de partager des données, il n'y a aucune condition d'atteindre des résultats, donc notre seule imputabilité, c'est face à nos citoyens», a-t-il dit.
M. Duclos a tenu des propos similaires, mercredi, en mentionnant que les «plans d'action» des provinces ainsi que des «cibles» et «indicateurs» seront accessibles publiquement. «Ce sera donc aux Canadiens de juger par eux-mêmes», a conclu le ministre.