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«Le statu quo, le modus operandi qui a été mis en place par Justin Trudeau, est intenable sur le plan du logement, sur le plan du français, sur le plan des services sociaux», a lancé PSPP.
Le chef péquiste Paul Saint-Pierre Plamondon n’a pas été en mesure de préciser, vendredi, ce qu’il ferait au-delà de faire fermer le chemin Roxham par la Sûreté du Québec (SQ) si les personnes migrantes continuent d’y traverser la frontière de façon irrégulière.
M. St-Pierre Plamondon était dans la circonscription de Saint-Henri-Sainte-Anne, à Montréal, afin d’y présenter Andréanne Fiola, qui portera la bannière péquiste lors de l’élection partielle du 13 mars prochain.
Le chef péquiste répète qu’on ne peut plus tolérer la situation actuelle, surtout à la lumière des nouvelles informations dévoilées par Radio-Canada selon lesquelles des agents des services douaniers américains vont reconduire des migrants au passage du chemin Roxham.
«Le statu quo, le modus operandi qui a été mis en place par Justin Trudeau, est intenable sur le plan du logement, sur le plan du français, sur le plan des services sociaux», a-t-il déclaré.
Revenant sur l’intervention qu’il souhaite de la part de la SQ, il a cherché à en définir ainsi la nature: «On n’a peut-être pas compétence sur la frontière elle-même, mais quelques mètres plus loin, on a compétence en matière des routes et de sécurité publique. Donc de facto, c'est sûr que si on ferme Roxham, mais pas à la frontière directement, ça crée une enclave.»
Pressé quant à savoir ce qu’il proposait de faire avec les migrants qui seraient interceptés après avoir traversé la frontière par le chemin Roxham, il n’avait toutefois pas de réponse, estimant que c’est à la Sûreté du Québec de déterminer la suite du processus.
«Des zones qui sont sécurisées, des chemins qui sont fermés, c'est l'expertise de la Sûreté du Québec et ça, ça leur appartient, dans le sens que le détail, ç'a été fait d'innombrables fois par la Sûreté du Québec et là le modus operandi, ce n'est pas à nous de rentrer dans chaque détail. Ce qu'on sait, c'est que le gouvernement du Québec a compétence sur les chemins et sur la sécurité publique», s’est-il limité à dire.
Il en a profité pour réclamer une nouvelle fois du gouvernement Trudeau qu’il suspende unilatéralement l’entente sur les tiers pays sûrs, dont une provision permet l’entrée au pays de demandeurs d’asile s’ils ne passent pas par un poste frontalier régulier.
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Il a aussi fustigé au passage la ministre caquiste de l’Immigration, Christine Fréchette.
«Quand la ministre Fréchette à l'Assemblée nationale dit "moi, mon plan pour Roxham, c'est de me fier à la bonne foi de Justin Trudeau et d'Ottawa et d'attendre la venue de Joe Biden parce que le problème va se régler par magie à ce moment-là", c'est vraiment s'aveugler volontairement et être complètement déconnecté de l'absence de volonté politique.»
Selon lui, si les Américains en sont rendus à payer l’autobus des migrants pour se rendre près de la frontière et que des douaniers transportent eux-mêmes des migrants au chemin Roxham, il faut en conclure que ceux-ci n’ont aucune volonté de cesser ces passages, tout comme Ottawa, qui est au courant de ces pratiques.
Quant à l’élection partielle, M. St-Pierre Plamondon s’est dit conscient que le Parti québécois, qui finissait historiquement deuxième dans la circonscription de Saint-Henri-Saint-Anne et qui est même venu près de l’emporter en 1994, n’a pu faire mieux qu’une quatrième position depuis l’élection de 2018 et le parti n’y avait récolté qu’un maigre 8,3 % des suffrages en octobre dernier. Le chef péquiste a cependant soutenu que les dernières élections lui permettaient d’entretenir un certain espoir.
«Le Parti québécois a connu une croissance de ses appuis pendant et depuis l'élection générale et c'est une partielle également. Dans le cadre d'une partielle, il y a plusieurs choses qui peuvent arriver parce que tout dépend également du nombre de personnes qui jugent important d'aller aux urnes.»
Andréanne Fiola, âgée de 23 ans, a été défaite et a terminé au quatrième rang en octobre dernier dans Laval-des-Rapides, où les électeurs ont choisi la caquiste Céline Haytayan. La jeune femme avait reçu un appui inconditionnel de son chef après qu’un média local eut révélé qu’elle avait participé à un film érotique dans le passé.
Mme Fiola détient des diplômes en environnement des universités de Sherbrooke, de l’Arizona et de Copenhague. Elle connaît la circonscription de Saint-Henri-Sainte-Anne pour y avoir travaillé lorsqu’elle était à l’emploi de la Ville de Montréal.
Au-delà de cause environnementale, elle s’est dite préoccupée par la crise du logement, l'augmentation du coût de la vie et la promotion de la langue française.
Elle affrontera notamment le libéral Christopher Baenninger, le solidaire Guillaume Cliche-Rivard, qui s’y était classé deuxième en octobre dernier, et le caquiste Victor Pelletier. Le siège a été laissé vacant à la suite de la démission de l’ex-cheffe libérale Dominique Anglade, en décembre dernier.