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Selon un communiqué, il lutte contre la maladie de Parkinson depuis 28 ans.
Le milliardaire québécois Robert Miller a comparu par l'entremise de ses avocats mercredi matin au palais de justice de Montréal. L'homme d'affaires fait face à 21 chefs d'accusations sexuelles impliquant 10 plaignantes, dont plusieurs mineures - l'une d'entre elles était âgée de moins de 14 ans au moment des faits allégués.
L'octogénaire avait été arrêté en mai dernier en lien avec ces infractions présumées, qui auraient eu lieu entre 1994 et 2016. Des allégations qu'il nie toujours, via un communiqué où il soutient que l'affaire est motivée par l'obtention d'un «gain financier injuste à ses dépens».
L'un des dossiers dans lequel il a comparu porte sur des accusations de proxénétisme et de contacts sexuels moyennant rétribution envers une victime alléguée. L'autre dossier concerne des accusations d'exploitation sexuelle, d'agression sexuelle, de contacts sexuels et de proxénétisme à l'endroit de neuf victimes alléguées.
«La majeure partie de la divulgation de la preuve a été faite. Il y a aura d’autres paliers de divulgation complémentaire», a fait savoir la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Delphine Mauger, en soulignant que la complexité et l'étendue de la preuve dans le dossier. «Plus il y a d’enquêtes dans le dossier, plus il y a de la complexité.»
La question de l'état de santé de l'accusé est également sur la table depuis plusieurs semaines. Âgé de 81 ans, M. Miller serait «gravement malade». Selon un communiqué émis mercredi, il lutte contre la maladie de Parkinson depuis 28 ans. «Il est alité et sous oxygène. Malgré ces défis qui l'empêchent de se défendre, Robert G. Miller entend utiliser tous les moyens disponibles pour rétablir sa réputation», a-t-on fait savoir.
Le 21 juin dernier, la Cour supérieure du Québec a refusé d'entendre la demande d'arrêt des procédures de l'homme d'affaires. Toutefois, il y aura quand même éventuellement un débat sur son aptitude à comparaître ou non devant le tribunal.
«C’est à la cour de décider si M. Miller est apte ou non à subir un procès», a mentionné Me Mauger en point de presse.
Le dossier sera de retour en cour le 1er octobre prochain.
Sa complice alléguée, Teresita Fuentes, 67 ans, a également comparu mercredi à travers ses avocats, pour faire face à l'accusation de proxénétisme en lien avec l’une des 10 victimes présumées de Miller. Elle avait été arrêtée le 4 juin dernier par le SPVM.
Avant d'être inculpé au pénal, M. Miller défendait des poursuites civiles liées aux allégations, y compris un projet de recours collectif dans lequel des femmes affirment avoir été payées pour des relations sexuelles il y a de nombreuses années.
Malgré l'état de santé fragile de l'homme d'affaires, le représentant des victimes alléguées dans le projet de recours collectif soutient que le dossier suivra son cours étant donné que ce sont des demandes de dédommagements financiers.
«Au civil, ça va procéder», a affirmé Me Jeff Orenstein, qui était également présent mercredi au palais de justice de Montréal, en soulignant sa volonté de continuer. «Il y a des moyens pour que M. Miller fasse entendre son côté de l’histoire, mais il n’a pas fait cette demande.»
D'ailleurs, en février, un juge québécois a statué que M. Miller pouvait être interrogé dans le cadre du recours collectif avant que celui-ci ne soit autorisé, mais seulement par écrit. L'avocat des victimes présumées dans cette affaire avait demandé à interroger Robert Miller dès que possible, citant les craintes que l'accusé ne meurt avant que l'affaire ne soit jugée.
M. Miller avait démissionné de son poste de président-directeur général de Future Électronique en février 2023, affirmant qu'il se concentrerait sur la protection de sa réputation alors que CBC et Radio-Canada rapportaient qu'il aurait commis des infractions sexuelles.
Avec des informations de Marie-Pier Boucher pour Noovo Info et de La Presse canadienne