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«Ça a été une négociation ardue.» C'est dans ces termes que Nadine Girault résume l'adoption d'une résolution contre l'invasion russe en Ukraine à l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
En entrevue jeudi soir, à son retour de Paris, la ministre des Relations internationales s'est remémoré la journée de mercredi, qui a été presque entièrement consacrée à peser et soupeser chacun des mots de la résolution.
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«On devait passer ce point-là en matinée, finalement, on l'a passé à la toute fin de la journée parce que ça négociait encore durant la journée. Ça a été une résolution qui a été très ardue à négocier», a relaté la ministre.
Elle a dit avoir vécu là-bas sa toute première expérience de «diplomatie pure».
«La Russie, de son côté, faisait des appels aussi, là, mettait de la pression aussi. On ne nous l'a pas dit, mais on le sentait. Il y a des pays d'Afrique qui sont très bien supportés par la Russie, qui ont été supportés dans les dernières années par la Russie. On le sentait dans les discussions.
«Il y a eu un gros travail qui a été fait pour faire réaliser à tout le monde que oui, on a chacun nos intérêts; par contre, il faut regarder l'intérêt global», rapporte Mme Girault.
Les pays membres de l'OIF ont finalement adopté par consensus une résolution de trois pages, qui «réprouve avec vigueur» l'invasion russe et «condamne les violations du droit international, (...) y compris la violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine».
Ils ont demandé un cessez-le-feu immédiat et sans condition, ainsi que le retrait par la Russie de ses forces militaires, et ont appelé à un règlement pacifique et rapide du conflit en cours.
Cette résolution a été adoptée dans le cadre de la 40e session extraordinaire de la Conférence ministérielle de la Francophonie, 21 jours après le début de la guerre en Ukraine.
L'Ukraine est un membre observateur de l'OIF.
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Dans les dernières semaines, le Québec et le Canada avaient plaidé en faveur d'une condamnation sans équivoque de l'agression militaire de l'Ukraine par la Russie.
Mme Girault avait qualifié le silence de l'OIF d'«étonnant», affirmant qu'elle irait à Paris «faire pression» pour que l'organisation adopte une position officielle.
«Honnêtement, je suis très contente. C'est une résolution qui est solide, qui est ferme, qui va dans le même sens que la motion qu'on avait adoptée à l'Assemblée nationale», a-t-elle affirmé, jeudi.
Au terme de la conférence à Paris, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a également félicité l'OIF de s'être prononcée contre l'invasion russe en Ukraine.
Elle a souligné qu'en tant que deuxième organisation internationale en importance, la Francophonie avait une voix forte dans le monde et pouvait contribuer aux efforts diplomatiques visant à trouver une solution à la crise.
«Cette session extraordinaire revêtait une importance particulière», a déclaré Mme Joly par communiqué, jeudi.
«L'invasion de l'Ukraine (...) va à l'encontre des valeurs de paix et de solidarité qui constituent le fondement de la Francophonie. Ces valeurs (...) sont enchâssées et (...) se retrouvent au cœur de ses actions.
«Le Canada félicite les membres de l'OIF de s’être prononcés contre l'agression militaire ordonnée par le président (Vladimir) Poutine envers l'Ukraine», a conclu Mme Joly.
L'OIF compte 88 États et gouvernements: 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs.