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Malgré les «bonnes intentions» d’Ottawa, le premier ministre Legault attend toujours de «l’action» de la part du fédéral concernant de nombreux dossiers, dont le français au Québec, les transferts en santé et l’immigration.
Malgré les «bonnes intentions» d’Ottawa, le premier ministre Legault attend toujours de «l’action» de la part du fédéral concernant de nombreux dossiers, dont le français au Québec, les transferts en santé et l’immigration.
C’est ce qu’a laissé savoir François Legault au terme de sa rencontre avec son homologue Justin Trudeau, qui se tenait à Montréal mardi, après avoir été reportée la semaine dernière en raison des conditions météo difficiles.
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M. Trudeau a soutenu lors de l’entretien être préoccupé par le déclin du français, particulièrement à Montréal. François Legault dit avoir senti une «volonté» de la part du premier ministre du Canada dans ses intentions d’inverser la tendance au Québec.
«Je lui ai rappelé que, selon le dernier recensement de Statistique Canada, on est tombé en bas de 50% de francophones donc, on a 48% maintenant des gens qui habitent à Montréal qui utilisent comme principale langue à la maison le français», a précisé M. Legault.
Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a souligné qu'il était «important» d'avoir un signal «clair» que la langue de travail doit être le français dans toutes les entreprises à Charte fédérale. «Pour travailler au Québec, il faut connaître le français», a indiqué le premier ministre en faisant référence au projet de loi fédéral C-13, qui vise à moderniser la Loi sur les langues officielles.
Lors de son discours inaugural à l’Assemblée nationale, M. Legault avait expliqué qu’il était du «devoir» du gouvernement d’arrêter le déclin de la langue de Molière au Québec. «La langue française c’est la base de notre nation. Qu’est-ce qui resterait de nous si on perdait ce lien fondamental qui nous unit avec les générations précédentes ? Nous avons une grande responsabilité», avait mentionné M. Legault, confirmant que la question du français serait l’une de ses priorités lors de son mandat.
L’épineux dossier du chemin Roxham a également fait l’objet de discussion entre les deux hommes. M. Legault confirme avoir discuté des «défis» de francisation des personnes qui entrent de manière «irrégulière» au Québec, mais aussi des enjeux des services (logement, santé, éducation) offerts aux personnes qui arrivent via ce passage.
Le premier ministre du Québec a affirmé qu’au moins 36 000 personnes auraient emprunté «massivement» ce chemin cette année pour entrer au Canada. Il a aussi confirmé que M. Trudeau était «ouvert» à l’idée d’envoyer les nouveaux arrivants dans d’autres provinces.
M. Legault souhaite que les délais d’évaluation des dossiers des personnes arrivant par le chemin Roxham soient réduits. «Ça prend deux ans […] J’aimerais que ça soit deux mois», a-t-il lancé lors du point de presse suivant la rencontre.
Dans un communiqué diffusé mardi après-midi, Justin Trudeau a déclaré que le Québec était un «partenaire très important» de l’arrivée des demandeurs d'asile et que son gouvernement continuera d'appuyer Québec dans cette situation.
Par ailleurs, Ottawa a réitéré son intention de collaborer «activement» pour augmenter le nombre d'immigrants francophone temporaire et permanente au Québec.
En ce qui concerne les transferts en santé, le premier ministre du Québec dit être «plus confiant aujourd'hui qu'avant la rencontre». M. Legault estime qu'une rencontre entre les PM provinciaux et Ottawa pourrait avoir lieu prochainement et on «pourrait arriver à une entente» sur le financement des soins de santé dans les provinces.
Début décembre, les premiers ministres des provinces et territoires accentuaient la pression sur le premier ministre Trudeau concernant le partage des coûts de la santé, demandant une rencontre au début de l’année 2023.
Aucune date n'a cependant été avancée lors de la rencontre entre MM. Legault et Trudeau. Les provinces réclament depuis deux ans une hausse de la participation du financement d’Ottawa de 22 % à 35%. Justin Trudeau a toutefois déclaré que cela ne se produira que si les provinces acceptent de réformer et d'améliorer leurs systèmes de santé.
François Legault a également souligné le succès de la COP15 sur la biodiversité qui s'est terminée avec la signature de la déclaration de Kunming-Montréal qui a pour objectif de notamment protéger 30% de la planète d'ici 2030.
Le premier ministre Legault a indiqué avoir signifié à Justin Trudeau qu'il souhaitait que le Québec puisse avoir sa propre délégation lors des prochaines conférences des Nations unies sur l'environnement.
«Comme j'ai dit, il y a beaucoup de bonnes intentions, mais pour l'instant, j'attends l'action», a mentionné François Legault à ce sujet.
En raison du risque «accru» de dépassement des coûts dans les projets d'infrastructures qui sont en cours au Québec, les deux gouvernements ont convenu qu'ils hausseront leur financement pour le projet de prolongement de la ligne bleue et du tramway de Québec. On augmentera également le financement du projet de voie de contournement ferroviaire de Lac-Mégantic.