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«La fête des Mères, j’aime bien ça, mais si j’étais une personne qui s’identifie comme un parent, et non pas comme un parent genré, je serais hyper content d’avoir aussi une journée qui célèbre les parents.» - Julie Fortier
Trois enseignantes de l’école primaire de La Chanterelle, à Québec, ont causé toute une polémique alors qu’elles souhaitaient remplacer les fêtes des Mères et des Pères par la fête des Parents dans leur classe. Pour Julie Fortier, directrice générale de la Coalition d’aide à la diversité sexuelle de l’Abitibi-Témiscamingue, l’intention initiale des enseignantes était «la bonne».
Après de nombreuses réactions de parents, des internautes et même de la classe politique, les enseignantes ont choisi de revenir sur leur décision, et qu’elles allaient plutôt proposer aux élèves de «réaliser un bricolage à remettre à leur maman ou à une figure maternelle importante à l’occasion de la fête des Mères».
Pourtant, il s'agissait plutôt «de mettre de la visibilité sur différents styles parentaux», a soutenu Mme Fortier en entrevue avec Noovo Info. Sa Coalition est un organisme à la défense des droits pour la diversité sexuelle et de genre et est actif sur son territoire afin de démystifier les concepts qui y sont reliés.
La directrice estime que l’approche aurait pu apporter une alternative aux enfants qui ne sont pas issues du «type traditionnel» de famille, comme les enfants en famille d’accueil.
Rappelons d’ailleurs que la fête des Parents est reconnue par l’Organisation des Nations Unies comme étant la Journée mondiale des parents et est soulignée le 1er juin. Chez nos voisins du sud, aux États-Unis, la fête des Parents est célébrée le 23 juillet, et ce, depuis 1994.
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Le fait d’apporter une visibilité à certains groupes, «ce n’est pas de donner de la visibilité à certaines populations pour en enlever aux autres», qui dans ce cas-ci, représentent généralement la majorité des enfants et des familles, ajoute Mme Fortier.
Comme l’a confirmé le Centre de services scolaire de services scolaire (CSS) de la Capitale, ainsi que le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, l’intention des enseignantes n’était pas d’abolir la fête des Mères, mais plutôt d’inclure les enfants n’ayant pas de mère ou de père dans les célébrations.
«Je pense qu’on a eu affaire encore une fois à quelque chose qui est parti en trainée de poudre et qui a amené d’autres réactions qui n’avaient pas du tout rapport avec la situation», estime Mme Fortier.
La fête des Mères et la fête des Pères ne figurent pas au calendrier du programme scolaire des écoles du Québec. Ces célébrations ont lieu plutôt en raison de leur caractère «très culturel» et même «commercial», soutient Mme Fortier.
Mais le plus important pour l’enfant, peu importe la fête ou la constitution de sa famille, est d’avoir un «milieu aimant et respectueux», explique la directrice.
«Que ça soit une famille avec deux mamans, deux papas, un papa trans, ce n’est pas ça qui est important», ajoute-t-elle.
Elle-même mère au sein d’une famille homoparentale, Mme Fortier admet que la fête des Mères est principalement célébrée chez elle en raison des activités scolaires. «Sinon, on ne le soulignerait pas tant, pas parce qu’on est contre le principe de la fête, mais parce qu’il y a plein d’autres façons de la souligner».
À la Coalition, la directrice dit observer une plus grande ouverture sur toutes sur les différentes structures familiales depuis quelques années. «C’est sûr quand dans nos structures académiques, il va falloir que ça transparaisse».
Autrement dit, sans remplacer la fête des Mères, il est peut-être temps d’offrir des alternatives aux enfants et à leurs parents qui conviennent mieux avec leur réalité.
Le ministre Drainville avait d’ailleurs précisé qu’il était important pour les enseignants de «s’adapter» à la réalité de certains élèves qui n’ont pas de parents.