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«C'est tout simplement un gouvernement qui s'obstine à reconnaître la réalité.»
Les libéraux ne sont ni plus ni moins qu'en train de mentir au sujet de la redistribution de près de 4 milliards $ de «remise» qui ont été déposés dans les comptes bancaires de tous les Canadiens sauf les Québécois et les Britanno-Colombiens à quelques jours des élections, accuse le Bloc québécois.
«C'est tout simplement un gouvernement qui s'obstine à reconnaître la réalité. Ils nous ont dit toute la journée l'équivalent en finances publiques que la terre était plate. (...) Il faudra demander aux libéraux pourquoi ils préfèrent le mensonge», s'est indigné, mercredi, le porte-parole bloquiste en matière de finances, Jean-Denis Garon.
Quelques heures plus tôt, les élus libéraux interrogés à l'entrée de leur caucus ont tour à tour affirmé que leur décision était la bonne.
«C'est un chèque qui a été envoyé à ceux qui ont contribué à ces montants-là», a déclaré Stéphane Lauzon, le député d'Argenteuil—La Petite-Nation, en Outaouais.
Or, c'est faux. Et c'est là tout l'enjeu sur lequel le Bloc québécois a dédié mardi sa journée de l'opposition à travers laquelle il forcera la tenue d'un vote à la Chambre des communes, mercredi après-midi.
La motion demande au gouvernement que les Québécois reçoivent une indemnité de 814 millions $. Un amendement est aussi sur la table pour que les Britanno-Colombiens obtiennent aussi ce qui serait leur part, soit 513 millions $.
En réalité, le gouvernement libéral de Mark Carney a choisi de verser en avril un dernier paiement de taxe carbone aux contribuables des provinces n'ayant pas leur propre tarification de la pollution.
Cette «remise» est cependant excédentaire vu que les sommes n'allaient jamais être collectées durant le trimestre visé, l'abolition du prix sur la pollution entrant en vigueur au premier jour de cette période. Autrement dit, la redevance est payée en précision de ce qui serait normalement prélevé, mais, dans ce cas-ci, la taxe n'a pas été facturée.
Questionné par les journalistes, le député de Québec-Centre et économiste de renom, Jean-Yves Duclos, a déclaré qu'il comprend «très bien» la situation et qu'il est «très à l'aise» avec la décision de son parti.
«Les citoyens des autres provinces (que le Québec et la Colombie-Britannique) se sont fait promettre et ont budgété une dernière remise sur le carbone qu'ils ont reçue il y a quelques semaines», a-t-il déclaré.
Son collègue leader du gouvernement à la Chambre des communes, Steven MacKinnon, a pour sa part soutenu que le chèque – 151 $ par contribuable ontarien par exemple – a «tout à voir» avec la taxe carbone, rejetant du même souffle la proposition que ce soit un cadeau fait à une partie des contribuables.
Pour le bloquiste Jean-Denis Garon, les libéraux ont tout simplement tenté «d'acheter des votes». Et il ne digère particulièrement pas un échange survenu mardi soir en pleine Chambre des communes qui pourrait constituer, selon lui, un cas d'outrage au Parlement.
À pas moins de cinq reprises, M. Garon a demandé au ministre des Finances, François-Philippe Champagne, s'il reconnaît que le versement de la «remise» a été envoyé avant que la taxe qui le finançait ne soit collectée.
«Il sait pertinemment la réponse à sa question», a servi le ministre Champagne à répétition avant de finalement lâcher un «non».
Pour être adoptée, la motion du Bloc a besoin de l'appui des conservateurs et des néo-démocrates.